Ses écouteurs dans les oreilles, les yeux fermés, on pourrait presque croire qu'elle dort. En effet, sa respiration est lente et lourde. Elle semble paisible, un léger sourire tente malgré elle de se dessiner au coin de ses lèvres et on sent qu'elle ne lutte pas vraiment. Elle-même pourrait croire qu'elle n'est plus ici mais ailleurs. En oublier tout ce qui l'entoure, son lit, son portable posé à côté d'elle, les vêtements jonchant le sol, les quatre murs qui l'enferment, les volets qui claquent bruyamment, l'éclairage de rue inondant la pièce de sa chaleur jaunâtre.
Elle pourrait en effet tout oublier, tout ce qu'elle sait de mauvais en ce monde, tous ces vices, tous ses vices... mais ce serait trop simple pour elle. Cette jeune femme est en effet bien trop complexe pour se faciliter la vie.
Son ombre se dessine sur les murs de la chambre, la lumière jouant le rôle d'un projecteur mettant en avant la chaude scène d'une pièce de théâtre.
Un long corps fin, musclé, le teint légèrement hâlé, une coiffure brune, plutôt courte, approximative, des tâches de rousseurs dispersées sur son visage. Petit à petit ce corps se dévoile. Sa tête repose sur ses bras croisés sous celle-ci. Elle est vêtue de son plus simple appareil et en ce mois de Janvier cela n'a rien de banal.
Et pourtant elle a chaud. Elle brûle de l'intérieur comme de l'extérieur, tout son être s'enflamme. Semblable à un feu que l'on ne pourrait éteindre.
La musique s'arrête. Ses paupières se soulèvent. Désormais elle fixe le plafond, en cherche les moindres failles et en devine la signification, à l'image des nuages que l'on observe, allongé dans l'herbe.
Elle se souvient qu'elle est là, nue dans cet immense lit et qu'il est minuit. C'est fou comme tout devient flou à cette heure de la nuit. Une demi-journée, une demi-nuit, on ne saurait réellement définir cet instant. Des tas de questions fusent en ce moment. Est-il tôt ? Est-il tard ? Sommes nous la veille ? Le lendemain ? Faut-il veiller ? Ou bien dormir ?
Mais la jeune femme ne peut dormir, même si elle le désirait. Une force bien supérieure à la fatigue la domine. Une force qu'elle ne pourrait définir. Cette brise violente en son ventre, cette rage docile en son cœur donnant naissance à ce doux chaos en son être.
La raison de son insomnie se trouve juste à côté d'elle. Une petite blonde endormie sur le ventre, nue également, un sourire paisible au coin des lèvres.
Il paraît si simple de deviner ce que ces deux jeunes femmes ont fait quelques instants auparavant. Cela semble si évident. On pourrait déjà distinguer de loin les caresses, baisers et autres actes intimes. Néanmoins, une infinité de possibilités s'ouvrent à notre imagination.
Ce qui nous vient à l'esprit en premier n'est pas toujours la vérité.
La brune mélancolique glisse alors délicatement sa longue main fine dans les cheveux de sa compagne et pour la première fois, sourit franchement devant ce spectacle. Elle se souvient qu'elle est heureuse de l'avoir rencontrée, qu'elle fasse désormais partie intégrante de sa vie et que cela dure depuis le premier jour.
Bien que leur relation n'ait pas toujours été limpide elle chérit chaque instant passé à ses côtés.
Après quelques minutes, semblant des heures de contemplation, le petit corps se met à bouger et une tête fait son apparition. De grands yeux d'un bleu profond sont alors révélés, ainsi qu'un petit nez légèrement retroussé et un sourire radieux.
- J'adore ce genre de réveil Ymir...
La brune, le regard encré dans celui de sa douce ne tarde pas à répondre sans une once de fatigue dans la voix.
- Moi de même, Princesse...
- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler ainsi !
Cette dernière, prenant un air légèrement agacé tourne le dos à Ymir et croise les bras sous sa poitrine. Combien de fois lui avait-elle rappelé de ne pas la nommer par ce titre ?!
Mais cette rivalité naissante s'évanouit aussi rapidement qu'elle était apparue.
- Je suis désolée.
Ymir se colle alors contre son amante, sa poitrine entre en contact avec son dos, son menton avec son épaule et son bassin avec le sien.
Elle entre ouvre les lèvres, son souffle chaud s'abattant sur le cou la blonde.
- Je suis navrée Historia, mais tu ne devrais renier aucun de tes titres. Ton prénom d'origine, Christa et Princesse sont toutes les trois des appellations qui te correspondent. Je ne pourrai les aimer à ta place toute ta vie, alors accepte les.
Historia comprend aisément la manœuvre d'Ymir, cette dernière n'étant pas douée pour déclarer ses sentiments, elle ne lui en fait part qu'à travers d'autres sujets.
Mais la jeune femme trouve cela attendrissant. Après tout, qui pourrait en vouloir à l'élu de son cœur lorsque celui-ci manifeste son amour malgré lui ?
Historia prend alors place sur Ymir, aucune des deux ne s'y attendait. Les draps déformés et éparpillés ne recouvrent, à présent, plus ces deux corps. Seule l'atmosphère douce et intime semble les habiller d'un voile infime.
- Dis-moi, pourquoi aimes-tu toutes ces appellations ?
La plus grande rougit, comprenant qu'elle a de nouveau été démasquée. Cependant, elle tient à donner sa réponse et glisse une main sur la joue de sa blonde avant de lui murmurer, presque de façon inaudible :
- Je les aime car elles t'ont été données. Elle te représentent, font partie de toi. Peu importe par qui ou pourquoi elles t'ont été attribuées, elles sont toi, malgré tout. Je les aime car je t'aime...
Une larme coule, silencieuse, sur la joue de la jeune femme aux multiples prénoms, se jette désespérément dans le vide, puis vient finir son voyage sur le visage de sa compagne perplexe.
Toutes deux pensent, elles pensent mais ne parlent pas. Peut-être qu'elles se comprennent sans avoir un seul mot à prononcer.
Malheureusement nous, spectateurs, ne le sauront jamais. Ce qui, pourtant nous saute aux yeux est la passion dans leurs regards, la complicité, la fidélité et simplement l'amour.Sa dulcinée a fait des efforts pour lui parler ainsi, la plus petite se doit donc d'en faire autant. Ici, en cet instant, elle est elle-même. Elle est elle-même car elle est avec sa moitié, car elles se comprennent et se complètent... Et elle compte bien lui faire comprendre...
Alors, dans un élan d'affection, dans cette tornade de sentiments, leurs corps se joignent, leurs lèvres s'unissent comme pour taire les mensonges et murmurer leur amour. Leur danse est semblable au foyer d'une maison, leurs deux corps tels des flammes ondulent dans ce lit. Si leur peau ne faisait pas barrière, leur désir ardent aurait déjà enflammé ces draps témoins de leurs ébats.
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Hey !! Comme d'habitude j'espère que cet OS vous a été appréciable.
^^Et pour la petite anecdote, le titre de l'OS vient du fait que je l'ai commencé une nuit aux alentours de minuit et qu'après ça chaque fois que je voulais écrire je devais attendre la nuit pour avoir de l'inspiration et être plus productive !
Voilà voilà, sur ce, bonne vie à tous et à bientôt ! ^^
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Recueil d'OS YumiKuri
Fiksi PenggemarVoici, comme l'indique le titre, un recueil de One Shots consacré au YumiKuri (relation entre Ymir et Christa) dans Shingeki No Kyojin. ⚠️Je tiens à préciser qu'il risque d'y avoir du spoil qui ne sera pas indiqué en début d'OS. Il faut avoir vu l'...