Chapitre 10

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Si je peux vous donner un petit conseil, ne sous-estimer jamais le pouvoir des rêves ! Même la personne la plus saine d'esprit – tel que moi, évidement – pourrait y perdre la raison.

Je n'entendais que quelques voix à droite et à gauche. Ce fût l'une des nuits les plus calme depuis mon départ.

J'ai difficilement ouvert les yeux, éblouis par la lumière. Je ne savais pas si j'hallucinais ou non... J'étais allongé sur mon lit, dans ma chambre, à Boston. Je me suis précipité pour ouvrir la fenêtre, elle donnait exactement sur la même rue que « chez moi ». Ma chambre était exactement comme je l'avais laissé, les affaires étalés sur le sol et mes livres de cours éparpillés sur mon bureau. Certains de mes vétements étaient dans mon placard, rangés comme à leur habitude bien qu'ils me semblaient un peu petit. Oh ! Et sous mon oreiller j'ai aussi retrouvé ... ! Mon... Mon doudou. Excusez moi d'avoir 16 ans et d'avoir encore mon doudou !

Pardon, c'est la fatigue, ça fait bientôt 4 heures que j'écris...

En fait, ce n'était pas qu'une simple peluche. Elle représentait une Cornure Dorée, un oiseau au ailes jaunes vifs. « Il est à toi maintenant. En plus il te ressemble, Tête de Piaf ! » m'avait dit ma soeur en me la donnant. Lexia reprenait des fois ce surnom ridicule pour m'embéter (c'est étonnant !).

Une voix bien connu m'appela du salon. J'allais ouvrir la porte de ma chambre pour rejoindre ma mère, quand une voix plus aigue, lui répondit. C'était une voix d'enfant, peut-être 7 ou 8 ans ?

J'ai entre-ouvert la porte dans un petit grincement. Aucun d'eux ne semblaient avoir entendu. Melia s'est penché vers le petit garçon qui n'était... que moi. Enfin moi mais petit. Le « petit moi ».

Mon cerveau à explosé. Mon Dieu qu'est-ce que je pouvais être moche petit ! Il... Enfin, je... bon. Disons, le « moi petit », s'est précipité vers moi et a ouvert grand la porte, passant au travers de moi. Je n'étais que de la fumée et le petit moi ne semblait pas remarqué que moi qui n'était que le petit moi n'était pas vraiment là. Je vous embrouille avec mes « moi » hein ?

Je me suivais du regard (quelle étrange phrase). Ma mère réajustais les vêtements et le cartable du moi petit, je me suis penché vers le petit moi qui souriait. Il semblait plus qu'heureux. Je ne savais pas si ça me faisait plaisir de revoir ses évènements ou que ça me rendait dingue de savoir que ce n'était pas réel. Une voix plus réel, cette fois si, résonna dernière moi et me fit sursauter.

- Tu étais bien plus mignon à cet âge là !

Il me semblait reconnaître cette voix, ainsi je suis rester dos à elle.

- Oh ne fais pas cette tête ! gloussa-t-elle. Une tête de piaf le reste toute sa vie Jake !

Une main m'ébouriffa les cheveux – comme si je n'étais pas déjà assez décoiffer !

Je me suis retourné en fermant les yeux, la prenant dans mes bras. Sa peau était froide et ses cheveux blonds ternes. J'ai posé ma tête sur son épaule.

- Content de te revoir, ai-je sangloté ému.

Enfin, elle posa une main dans mon dos. Tout le décors autour de moi s'est évanouie en un simple fond noir. Son étreinte s'est desséré, elle recula son visage pour me regarder dans les yeux. Comme toujours, son visage illuminait la pièce. Ses yeux bleus pétillaient et son sourire diffusait une telle aura de paix... Je ne peux vous le décrire avec de simple mot.

- Mon p'tit frère est sensible maintenant ? rigola-t-elle.

- Oh la ferme, ai-je protesté en tournant la tête gêné.

- Trève de plaisanterie, on a des choses à ce dire tout les deux.

Elle posa son bras par-dessus mes épaules et commença à marcher. Une grande forêt s'est formé devant nos yeux. Quelques oiseaux gasouillaient, le vent soufflait dans les branches et une petite source d'eau ruisselait à nos côtés. Un soleil de plomb surplombait le ciel.

Jake Bolton : L'Oiseau DoréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant