L'asile IRL

L'atelier

La dernière semaine de vacance, Yan eu une idée aussi miraculeuse que soudaine:

-Et si on se faisait un petit atelier d'écriture?

C'était au petit déjeuner, et elle fut saluée par des regards mornes par dessus les tasses de liquide, et des grognements à travers les tartines de solide.

Mais lorsqu'elle re-proposa son idée au déjeuner, son entourage fut plus réactif.

-Ho yeeeaaaah!

-Why not?

-Oui, quand j'aurais fini la conclusion de mon testament.

-Super! Quand ça? 

Ainsi un atelier d'écriture fut fixé le soir-même à partir de 18h dans le salon.

Chimène prit place dans un sofa adapté à sa taille minuscule, Cléophée et My s'étalèrent dans le canapé, Yan se posa avec précaution dans un vieux fauteuil et Fumy s'installa dans une sorte de rocking-chair. 

-Bon! Par quoi on commence?

-J'm'en tape moi, tu fais ce qui t'inspire...

-Marie! On ne parle pas comme ça à sa... À son amie!

-Ouais j'avoue on parle pas comme ça à sa pote, My.

-C'est pas ma pote d'abord. C'est un déchet.

-HA OUAIS J'SUIS PAS TA POTE? Bouffe ça alors.

Et Fumy jeta un oreiller dans la tête de sa victime. Malheureusement, Yan, qui s'était levée pour apaiser les choses, prit le projectile en pleine poire. Aussitôt, sa femme se précipita pour lui faire un bisou magique, tandis que Chimène poursuivait My à grands pas pour la corriger, pendant que Cléophée continuait d'écrire tranquillement son histoire.

"La princesse Charlotte et le prince Harold allaient se marier..."

Fumy donnant un sac de glace à Maud.

"...Mais le prince trompait la princesse avec une servante et elle les surprit sur le fait."

My en train d'essayer de plaider sa cause tout en courant.

"Et tandis que le prince Harold se faisait latter la tronche par Charlotte..."

Fumy faisant un croche-pied à My.

"...la servante décida alors d'agir et prit l'épée du prince..."

Vision d'une seconde de la face hurlante de My se faisant plaquer au sol par Chimène.

"Elle pourfendit donc Charlotte d'un seul coup..."

My qui couine. Yan qui s'évanouit. 

"Et Harold et la servante purent enfin vivre heureux."

C'est alors qu'elle s'aperçut que tout le reste de la troupe était parti dehors pour continuer à se battre avec plus d'aisance.

Cléophée poussa un ultime soupir de désespoir, et monta se coucher avec un livre.