La bibliothèque aux contes de fée

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J'entrai dans le bâtiment en passant par un trou dans le grillage. Puis en cassant une fenêtre tout en priant pour qu'il n'y ait pas d'alarme. J'allumai la lampe de poche que j'étais allé récupérer quelques heures plus tôt et observai les colonnes de livres qui s'étalaient jusqu'au plafond. Une épaisse couche de poussière s'étalait dessus. Personne n'avait dû rentrer ici depuis belle lurette. Normal, je me trouvais dans l'ancienne bibliothèque. Elle était spécialisée dans les contes de fée et avait fermé il y a une vingtaine d'années car elletombait en ruine. Elle demandait beaucoup d'entretien alors que plus personne n'y allait. On aurait pu rénover le bâtiment pour une autre utilisation mais cela aurait coûté beaucoup trop cher. Bref, la bibliothèque au conte de fée était tombée dans l'oubli.

J'observe les contes et je remarque que je les connais tous en majorité. Je finis par trouver celui que je cherchais : Hansel et Gretel

Je tournais les pages jusqu'à ce que... Non ! Elle avait été arrachée. Il y avait quelque chose collé sur cette page qui m'appartenait, qui nous appartenait. On l'avait caché avec Gretel, il y a longtemps, quand nous nous adressions encore la parole sans nous hurler dessus. C'était un sachet qui me permettait de décupler mes capacités. C'était en réalité de la farine de maïs. Ma mère, dans sa folie cuisinière en avait un jour mis dans son gâteau. Je n'avais plus eu d'image de toute la semaine. J'en mangeais à cette époque toutes les semaines. Mais quand ma mère est morte, j'ai commencé à déprimer, à m'enfermer dans ma bulle et à aimer mes images. J'arrêtai de prendre mes sachets.

Pourquoi Gretel avait-elle pris le sachet ?

Soudain, je compris.... Les images : une ombre à l'intérieur; Gretel qui se trouve être l'ombre; le sachet disparu. Quelqu'un avait forcément eu besoin du sachet.....

Gretel, pourquoi tu ne m'en avais pas parlé avant ?

Cette ombre n'avait aucun rapport avec les meurtres.... Je me laissai emporter par les images jusqu'à la salle..... C'était juste toi qui voyait aussi des images.

Une vague de soulagement me traversa. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pasressenti cela.

Gretel était déjà là, elle écrivait,....

Je m'approchai. Elle me regarda bizarrement, il n'y avait jamais eu cette expression avant sur son visage : la haine. Elle déformait tout son visage et je me doutai que quelque chose clochait mais malgré tout je me lançai.

_ Gretel, je sais tout maintenant, toi aussi tu savais tout et tu ne m'as même pas prévenu !

_Non ! Tu ne sais pas, Hansel !Tu ne sais rien !

_ Bien sur que si ! Je....

_Tais-toi ! Tu ne comprends jamais rien !!!

Soudain, je palis et si je m'étais trompé sur toute la ligne. Et si c'était Gretel la meurtrière.......

_Ecoute-moi... soufflais-je à peine

_Non, toi écoute-moi ! Tu ne m'écoutes jamais quand je te parle ! Et tu sais pourquoi ?!? Parceque tu es fou. Voilà pourquoi !!!

Tu passes tes journées depuis que tu es né à parler à des gens qui ne sont pas là !?! A te mettre à rire aux enterrements, à tomber en pleurs auxanniversaires, à répondre des trucs complètement incohérents quand on te demande l'heure, à te mettre dans une colère dévastatrice quand on te demande quand passe le prochain bus ! Tu es fou !

Elle avait l'air au bord de la crise de nerf.

_Gretel.....

_Et pour la dernière fois, jene suis pas Gretel ! Tu n'as pas de sœur ! Je suis ta psychiatre.

_Mais les meurtres....

_ Il n'y a pas de meurtres ! Tu as commencé à nous sortir ça quand on a décidé de t'enfermer dans un asile alors que tu devenais dangereux. Même dans l'asile ta folie s'est aggravée. Tu passais tes journées à hurler au meurtre. Mais nous avons été vraiment obligés de t'isoler quand tu as commencé à tuer les autres pensionnaires. Ensuite, la direction a pensé que tu devais continuer d'être suivie par des psychiatres. Mais à chaque fois, on les a retrouvées morts. C'est la dixième fois que je te parle et je me demande sérieusement quand jevais y passer...

Je vis petit à petit ses traits vieillir d'une dizaine d'années et se déformer. Non ! Ce n'était pas possible ! Je compris l'espace d'un instant que tout était faux : la bibliothèque, l'école, ma maison, ma vie...

Nous étions en réalité dans un bureau et je me revis entrain d'égorger une vieille femme avec de grosses pustules sur le nez.

Un sourire sadique emplit mon visage. J'étais fou, taré !

Le sang me recouvrit le visage et un rire monstrueux traversa le ciel.

JE N'ALLAIS ÉPARGNER PERSONNE !

sang histoire [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant