Chapitre 18

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Je rentre chez moi, le cœur léger. J'ai envie de rire et de sauter au plafond. Je ne sais pas pourquoi, mais la présence de Nathan me fait cet effet-là.

J'entreprends de faire mes devoirs, mais un message attire mon attention:
Jules: C'est qui ce Tchad???
Je regarde perplexe mon téléphone: comment il le connaît?
Moi: Qui t'en a parlé?
Jules: Hannah.
Je soupire: incapable de tenir sa langue! Bien qu'en réalité, ce ne soit pas un secret.
Moi: Juste un ami que j'ai rencontré par hasard.
Jules: Ouais alors qu'il faisait nuit, en mode pédophile.
Moi: T'es vraiment parano! Et c'est pas possible d'être un pédophile en étant mineur.
La sonnerie de mon téléphone retenti, il m'appelle. Trop bizarre!
-Allô?
-Mais t'es conne ou quoi? me hurle-t-il.
-Hé, ho calme!
-Mais qu'est-ce que tu fais avec ce type? Il est louche!
-Déjà, je ne l'ai vu que deux fois par PUR hasard, je lui explique. Et il est pas louche!
-Tu es tellement naïve, se moque-t-il. C'est trop mignon!
Son sarcasme m'énèrves.
-J'en ai marre, je m'emporte. Toi, Nathan, Axelle me prenez pour une petite chose fragile qui peut se briser à chaque instants. Mais je ne le suis pas. Alors je sais que je suis petite et maigre mais je suis forte!
-Ça n'a rien à voir! réplique Jules. C'est juste que... je veux pas qu'il t'arrive quelque chose de mal, c'est tout!
-Mais qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive? je demande. Et puis qui t'es pour me coller ainsi, mon copain?
Il ne dit rien. Pourtant, ce n'est pas en muet, parce que j'entends sa respiration.
-Jules? T'es là?
Il raccroche.
Je suis comme sonnée. Qu'est-ce qu'il a?
Moi: J'ai fait quelque chose de mal?
Il ne répond pas.
Je me remémore notre appel. Je ne comprends pas ce qui s'est passé, pourquoi il est vexé. C'est lui qui s'est emporté!
Je ne comprends vraiment plus rien.
-Je suis rentré! annonce la voix de mon père depuis l'entrée.
Je me ressaisie et descends le voir.
-Coucou, papa! le saluai-je.
-Coucou ma chérie! me répond-t-il.
-J'ai la fiche de vœu pour Henry IV l'année prochaine.
Il sourit. Il semble surexcité.
-C'est vrai que ma petite chérie va aller dans le plus grand lycée de Paris l'année prochaine! se vante-t-il.
Je lui donne une petite tape.
-C'est pas dis que je sois acceptée, je lui fais remarquer.
-Tu as 19,7 de moyenne générale: bien sûr que tu seras prise! soupire-t-il. Bon allez, on va remplir cette fichue fiche.
On s'éxécute donc et je marque en premier vœu "Lycée Henri IV, Paris". Depuis la 6e, je veux y aller. J'ai eu un énorme coup de cœur et c'est mon objectif ultime. Je ne pourrai pas expliquer pourquoi, je n'ai pas de raisons vraiment valables, je veux juste y aller.
Avec mon père, tout est déjà prévu depuis longtemps. J'habiterais chez ma tante Emilie pendant trois ans. Emilie est excentrique et TRÈS énergique mais tellement attachante. Bref, vivre avec elle trois ans ne me dérangerait aucunement, même si mon père et mes amis me manqueraient terriblement.
Durant le repas, mon père et moi parlons d'un peu de tout et de n'importe quoi: de ce qui se passe à l'école, au travail, de nos amis, etc.
Lorsque l'heure de se coucher arrive, je peine à trouver le sommeil. Je ne peux m'empêcher de penser à Jules. Je relie nos messages avec un petit sourire. Nos conversations sont généralement super drôles et il est toujours de bonne humeur; c'est pour ça que je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé aujourd'hui et son problème avec Tchad.

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