Chapitre 6

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Entouré de deux malfaiteurs, Farod s'approcha d'un pas lent vers le corps tremblant de la pauvre fille attachée en fixant le sol. Bien que peu croyant, il se récitait le Notre Père dans quelques murmures, espérant que Dieu ait pitié de son âme.
"Notre Père qui es au cieux...
...Que ton nom soit sanctifié...
...Que ton règne vienne...
...Que ta volonté soit faite,
Sur la terre comme au ciel..."
Derrière lui, Willong le regardait s'approcher en souriant, bien décidé à le vider de tout sentiment de compassion, de tout sentiment d'amitié envers qui ou quoi que ce soit. Une fois devant elle, Farod se mit à parler un peu plus fort.
"Donne nous aujourd'hui
Notre pain de ce jour...
Et pardonne nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi
À ceux...qui nous ont offensés..."
Un temps. Sa main serrait le marteau, et, dans un hurlement déchirant, il se retourna et frappa d'un coup brutal la mâchoire d'un des docteurs qui s'explosa dans des craquements sanglants. Le corps tomba au sol, à genoux, tête baissée, et Clément l'acheva avec un second coup sur le haut du crâne. Le docteur venait de perdre le contrôle, c'était lui, le fou, désormais. Il s'acharna sur un second docteur, qu'il tua d'un coup de marteau entre les deux yeux, et se retourna afin de donner un coup violent dans les genoux du troisième qui hurla, avant de lui casser la poitrine, les os s'enfonçant dans son coeur. Enfin, Clément se tourna vers Willong, qui ne faisait plus trop le malin en voyant ses employés explosés au sol.
"Je...euh...on va vous emmener en cellule d'isolement, d'accord? On va régler ces problèmes ensemble, Clément. Ne faites de mal à personne et vous verrez que les choses se règleront d'elles-mêmes..."
Farod, face à cette tentative d'apaisement, se mit à rire sans sembler pouvoir s'arrêter. Willong recula d'un pas mais fut arrêté par le mur presque gelé. Clément s'approchait lentement, et, passant devant la table métallique, attrapa quelques clous d'une main ensanglantée avant de foncer sur le directeur en hurlant. Ce dernier lui saisit les bras en tentant de le retenir dans une lutte infernale. Clément, dans un grognement d'animal, le plaqua contre le mur, mais, n'arrivant toujours pas à le maitriser, il lâcha le marteau qui tomba directement sur le pied droit de l'homme effrayé, avant qu'il ne tombe sur le côté. Le directeur, souffrant, s'écroula, appuyant son dos contre le mur, tête baissée. Farod se mit à sa hauteur, attrapa le marteau, faisant s'égoutter le sang de ses victimes qui baignaient dans une flaque rougeâtre, avant de plaquer son avant-bras sur le cou de Willong, le retenant collé au mur. Discrètement, de sa main libre, il sortit un clou assez long de sa poche sur sa blouse immaculée, le passant devant son sourire effrayant. Willong tressaillait en voyant le clou se rapprocher dangereusement de son visage pendant que l'agresseur se mettait à califourchon sur lui afin de bien le stabiliser. Sa main droite se retira de son cou avant de prendre de l'élan, le clou placé au dessus de l'oeil vert du directeur, et, d'un coup rapide, le planta à l'intérieur, la joue violemment amochée, et l'oeil explosé, dont le jus se mit à couler le long de sa joue, suivi rapidement par une rafale d'hémoglobine qui se mélangea au liquide transparent. Willong hurla et s'agitait encore plus. Farod, excité par la situation de faire souffrir son directeur comme il avait fait souffrir Emilie, répéta l'action à l'oeil gauche, mais plus lentement cette fois-ci, pour qu'il ressente bien la douleur dans tout le corps. Enfin, il se releva, le marteau en main, avant de le porter du bout des doigts juste au dessus de la tête du directeur à moitié mort.
"Ne nous soumets pas à la tentation...
Mais délivre nous du mal."
Alors, en souriant, il lacha le marteau qui s'explosa contre le crâne de Willong, laissant entendre un bruit de craquement d'os. La main en bouillie, les yeux et le crâne explosés, le directeur était enfin vaincu. L'arrière de son cerveau était un peu visible, s'écoulant légèrement le long de la nuque du cadavre.
Farod soupira, essuya son front trempé de sueur et de sang, puis couru vers Emilie, que les docteurs avait caché les yeux avec un bandeau noir, ne lui ayant pas permis de voir ce que Clément avait fait. Il caressa sa joue et elle se mit à crier, pensant que c'était encore les autres docteurs. Il lui chuchota:
"Ne t'inquiètes pas, c'est moi, Clément."
Elle afficha un grand un sourire en apprenant que c'était lui, et il lui enleva le bandeau. Emilie sursauta en voyant tout ce sang.
"Je vais te détacher de là..."
Farod s'abaissa et fouilla les cadavres, à la recherche d'une quelconque clé.
"Vous vous êtes blessé?...
-Non non...je...je n'ai rien.
-Et tout ce sang?..."
Clément se releva, une clé tachée dans la main, et la détacha. Elle s'assit sur la table, frottant ses poignées endoloris, avant d'observer la scène de la folie meurtrière de Farod, sans voix. Il lui attrapa la main rapidement avant de courir vers la sortie de la chambre. Une fois sortis, il se mit à courir avec elle dans les couloirs. Alors qu'ils s'approchaient de la sortie, une silhouette familière se forma juste devant les portes en verre. Anthony, le seul docteur qui comprenait Emilie, qui la nourrissait et qui refusait catégoriquement de la blesser, se trouvait devant eux, ayant vu aux caméras ce que Farod venait de commettre. Ce dernier, arrivant devant lui, dégoulinant de sang, protégea Emilie en se mettant devant elle. Anthony se mit à sourire devant les deux fugitifs.
"Bonjour, vous deux."

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⏰ Last updated: May 18, 2017 ⏰

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