Chapitre 2

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J'ouvre les yeux. Le soleil vient m'aveugler quelques instants. Je me redresse et passe ma main dans mes cheveux. Je tourne la tête vers la gauche. Dominic est allongé dos à moi, il a l'air de dormir. La couette est remonté jusqu'à son bassin. Je souris et viens embrasser ses épaules dénudées. Je l'entends soupirer et il se tourne dans ma direction. Sa main gauche caresse mon torse nu puis elle glisse dans mon dos et se calle dans la creux de mes hanches.
Nos sourires sont encrés sur nos visages. Les yeux bleus du batteur me fixe, il me regarde comme si je suis la seule chose qui compte à ses yeux, comme si, pour lui, plus rien au monde n'a d'importance à part moi.
Mon cœur accélère à cette idée.

Dominic s'assied à son tour puis ses deux mains attrapent mes épaules et il me pousse en arrière pour se positionner à califourchon au-dessus de moi, ses mains à plat sur le matelas au niveau de ma tête. Je croise mes bras derrière sa nuque et me hisse de toute mes forces pour venir lécher et mordiller son oreille. Il pousse un petit gémissement qu'il arrive à étouffer en se mordant l'intérieur des joues. Je fronce les sourcils.

J'emprisonne sa jambe droite avec les deux miennes puis je tire le blond contre moi pour que nos torses se touchent. Des baisers pleuvent dans mon cou. Chaques contacts de ses lèvres contre ma peau sont semblables à des décharges électriques. Les yeux fermés et la bouche entre ouverte je le laisse prendre possession de mon corps. Ses mains caressent mes cheveux et ses baisers recouvrent maintenant mon épaule, puis ma clavicule et maintenant mon téton droit. Je soupire​ de plaisir et Dom relève la tête. Son sourire grimpe presque jusqu'à ses oreilles.

"Matthew?
-Oui?
-Je t'aime..."

Pendant une fraction de seconde mon coeur s'arrête. Il m'aime. Il l'a dit. Il est amoureux de moi.
Je ne lui répond qu'avec un long silence. Le blond recule est s'assoit. Il passe sa main dans ses cheveux et se frotte le menton recouvert d'une barbe courte et rousse.

"Matt, peut-être que toi tu me vois seulement comme ton meilleur ami et je peux le comprendre, mais je t'en pris dis moi la vérité; est-ce que tu m'aimes ?"

Je baisse les yeux. Qu'est-ce que je ressens ? Je n'en sais rien. Il faut que j'arrive à identifier mes sentiments, que se soit envers Dom ou envers Elle.
"Je n'en sais rien.
-Pourquoi, c'est pas très compliqué ce que je te demande ! dit-il triste et agassé.
-Dom je n'en ai aucune idée !"

Je viens de lui hurler dessus. Il a eu un léger mouvement de recul. Je baisse la tête. Des larmes de douleur envahissent ses yeux. Je déglutis et approche ma main de la joue de Dom, il donne une claque dessus.

"Ne me touche pas Matthew !
-J'ai juste besoin de temps, tout est allé trop vite je ne sais pas du tout se que je ressens. Dominic Howard laisse moi du temps."

Le blond redresse la tête et me fusille du regard. Mon sang se glace dans mes veines.

"Du temps ! hurle le batteur, Mais Matthew je t'en ai laissé du temps ! Presque 25 ans ! Il te faut quoi !? Je n'en peux plus ! J'ai besoin de savoir maintenant !
-Alors je vais te le dire franchement ! Tu es mon meilleur ami, rien de plus."

Sur ces mots je saute du lit, enfile les vêtements de la veille et sort en courant de chez Dominic.

Le vent me fouette le visage, le soleil me brûle la peau, j'ai des courbatures dans les jambes mais je cours le plus loin possible, je ne sais même pas où je vais. Je cours à en perdre alène, je dois m'éloigner de cette maison, m'éloigner de cet homme.
Je ne sais pas quelle heure il est, je ne sais pas où je vais, je cours le plus vite possible le plus loin possible. Je me perds dans les rues de Londres.
Je baisse la tête, je remonte ma veste sur mon visage, je m'efface. Personne ne dois me voir dans cet état. Je retiens mes larmes. Et quand je suis enfin seul, quand mes genoux vassillent, quand la tristesse envahit mon coeur, quand la haine et la colère s'évaporent, je m'éffondre contre un mur et une rivière de larmes prend naissance sur mes joues. Je rabat les jambes contre mon torse, mes bras viennent se croiser autour de mes genoux, je plonge ma tête dans le creux de mes deux coudes.

The shadow behind this manOù les histoires vivent. Découvrez maintenant