Chapitre 9 : C'est un cauchemar!

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Il faisait tellement sombre que je ne pouvais pas distinguer l'endroit où je me trouvais, le son de feuilles mortes s'écrasant sous mes pieds me faisaient penser que je me trouvais à l'orée d'un bois. Mes mains liées dans mon dos, l'homme me pousse violemment pour que j'avance. Ma respiration était saccadée, j'étais tant terrorisé qu'il m'était impossible de pleurer ou de crier. Le moindre son que j'essayais d'émettre se transformait en un léger étranglement.

Dans l'obscurité, je distinguais néanmoins une petite maison en bois sombre entourée d'arbres majestueux. Il n'y avait aucune porte, seules deux fenêtres mal lavées. Je dus froncer les sourcils pour apercevoir un hangar métallique qui contraste avec le reste de la bâtisse. Je fus contrariée de ne pas pouvoir percevoir davantage. L'homme me bousculait vers l'arrière de l'abri, j'imagine vers une quelconque porte qui pourrait me faire découvrir l'intérieur sali, s' il recherche une femme de ménage, ce n'est pas des manières pour l'employer! Mes pensées ironiques n'eurent aucun effet sur moi car j'étais dans la certitude que quelque chose de mal allait m'arriver.

Alors que je me trouvais devant cette porte en bois mal poncée, un frisson de frayeur envahissait mon corps. Mes cris prirent possession ainsi que mes sanglots.

-Lâchez-moi! Hurlais-je me débattant.

L'homme me tenait plus fermement que tout à l'heure et je le sentais perdre patience. Je continuais pensant qu'il me lâcherait mais une main vînt s'abattre sur ma joue. Je portai ma main à celle-ci en pleurant silencieusement. À quoi bon lutter? Cet homme est beaucoup plus fort que moi. 

Il ouvrit la porte et "m'invita" à entrer. Je m'attendais naïvement à une certaine clarté. Seul une faible lampe, sur ce qui ressemblait à une table de chevet, éclairait un petit lit muni d'un vieux drap à carreaux anglais. Le sol était du parquet qui craquait à chaque pas. Dans cette pièce il y avait une chaise à bascule et une petite cuisinière ( j'imagine inutilisée depuis un long moment vu l'état du matériel ). Sur la droite, un couloir de plus ou moins quatre mètres de long qui mène à deux portes l'une en face de l'autre.

Après que me yeux balayaient la pièce, je me concentrais sur le souffle de respiration régulière qui s'abattait  sur mon épaule gauche. À travers mon tee-shirt je sentais ce halètement chaud. Je me retournais face à son visage. Je sursautai devant lui ne sachant pas si c'est la cagoule ou la carrure qui m'effrayait le plus. Je reculai rapidement afin de m'affaler sur le lit ramenant mes genoux à mon torse. Il soupira d'un souffle lourd, ferma la porte derrière lui et déposa les clefs sur la cuisinière. Mes yeux glissèrent sur celles-ci. Je sentais ses yeux insistant sur moi.

-Ne pensez pas une seule seconde à vous échapper... Sinon je n'aurais aucun scrupule pour vous tuer.

Sa voix rauque me fit tressaillir, il avait clairement insisté sur chaque mot. Je ne vais pas mentir, l'idée m'a traversé l'esprit mais maintenant je n'ai aucune envie de tenter la chose. Il me fixa longuement et je compris enfin que les larmes ne faisaient que dévaler mes joues. Il tourna les talons et se dirigea vers le minuscule couloir. Ensuite, j'entendis une porte s'ouvrir et se fermer. 

Silence, plus un seul bruit. Les évènements réapparurent dans mon esprit et les larmes coulaient de plus belle. Je m'allongeai sous la légère couverture qui sentait la poussière, déposai ma tête sur le matelas dépourvu d'oreiller. Autrement dit, le confort était à son maximal... Je fermais les yeux dans l'espoir de trouver le sommeil mais sans succès. Après tout, comment est-il possible de fermer l'oeil sachant qu'un homme fou ( sans doute ) peut faire toutes sortes de choses la nuit? Mon adrénaline est à son point maximum. Mon coeur bat à toute vitesse et mon corps tremble de partout ( non seulement à cause des évènements mais aussi à cause de la température qui sans aucun doute ne dépasse pas les cinq degrés ).

Mes parents et Éloane doivent se faire un sang d'encre! Mon frère qui a déjà perdu sa copine ne peut pas perdre sa soeur... Il faut que je trouve un moyen de leur dire où je suis. Peut-être si cet homme dort, je pourrais m'enfuir facilement. Je pense pas que ce soit une bonne idée mais il faut quand même que j'essaye!

Le silence m'indique qu'il dort, je ne dois pas perdre de temps pour tenter l'évasion. Je me redressai, amenai mes pieds au sol et me levai avec une infime délicatesse. *CRAC* merde, le parquet! Même une souris agile se ferait prendre. Tant pis je me dépêche. Je volai les clefs au passage et marchai jusqu'à la porte.

-Vous ne dormez pas encore? Fit une voix qui me fit sursauter. 

Sa voix. Je suis cuite. Ma respiration se coupa et je pris mon courage à deux mains pour tourner la tête vers lui. L'homme portait toujours sa cagoule ( à croire qu'il dort avec ). Il était adossé au mur les bras croisés, le regard insistant comme s'il attendait des aveux. Mais j'en étais incapable. Ensuite il indiqua le lit.

-Dépêchez-vous pour aller vous coucher! Dit-il d'un ton autoritaire. 

Je m'exécutai et me cachai sous la minable couverture. Qu'allait-il me faire? Je croyais avoir atteint le point culminant de la peur tout à l'heure mais j'avais eu tort.

Une peur passionnelle *NON FINIE*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant