Espoir (en France)

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La nuit commençait à tomber sur Lyon ...

Le week-end qui avait précédé ma conversation avec Julie s'était déroulé sans encombre. J'avais pu m'excuser auprès de mes parents au sujet de mon comportement peu gratifient de la semaine dernière et nous n'avions plus reparlé du problème que représentaient mes retards.

Mardi, j'avais pu obtenir un rendez-vous chez la conseillère d'orientation. Même si j'avais déjà en tête mon futur métier, je n'avais cependant aucune idée du parcours à entreprendre pour y arriver, et ce n'étaient pas mes parents qui auraient pu me renseigner sur les études à suivre pour devenir vétérinaire. J'appris alors qu'il existait plusieurs écoles en France qui formaient les futurs soigneurs. L'une d'entre elles retenu mon attention en particulier, il s'agissait de l'INP à Toulouse. L'accès de cet institut prestigieux s'effectuait par concours. Il existait également une école à Lyon, mais je ressentais le besoin de prendre mon indépendance. Si je décidais de rester chez moi, les murs de cette maison qui avaient été témoins de mon enfance risquaient de m'étouffer. De plus, ma tante qui habitait là-bas pourrait très probablement me loger, tout du moins le temps de mes études. Fallait-il encore convaincre mes parents de me laisser partir, tâche qui n'allait pas se révéler des plus faciles.

Jeudi soir avait lieu la réunion parents-professeurs. Par chance, si je puis le qualifier ainsi, papa et maman s'étaient libérés exprès pour venir rencontrer mes professeurs. Ils avaient donc confié les plus petits à notre voisine, de toute façon, nous n'en aurions pas pour longtemps. Enfin, c'était ce qu'ils croyaient. Comme ils jugeaient que toutes les matières étaient importantes, ils avaient insisté pour voir tous mes professeurs.

Nous entamâmes alors un long périple le long des couloirs du lycée bondés de monde. À chaque entrevue on nous répétait la même chose, "Alice est une très bonne élève, il n'y a pas de quoi vous inquiéter" ou on entendait encore "Alice a vraiment un comportement en classe irréprochable. Si nous n'en avions que des comme elle ce serait parfais". Mes parents étaient enchantés, eux qui ne me croyaient qu'à moitié d'habitude, ils se rendaient enfin compte que je n'étais pas si mauvaise que ça, il fallait seulement que la réponse provienne de la bouche d'un professeur.

Le discours ne fut malheureusement pas le même arrivés devant Madame Chevigny, ma professeure d'espagnol, qui abordait d'un ton très hautain tous les problèmes qu'elle rencontrait avec ma présente personne. Son discours était tout l'opposé de ce que venaient de raconter les autres professeurs. Je ne sais par quel miracle, mais mes parents ne paraissaient pas croire les propos exagérés qu'elle soutenait contre moi. Peut-être la trouvaient-ils trop contradictoire par rapport à ses collègues ?

À la sortie de la salle, ma mère se tourna vers moi.

- Tu avais raison ma chérie, je te dois des excuses.

- À propos de quel sujet ?

- Cette prof, elle est complètement folle.

Sacrée maman ! Elle me comprenait enfin. C'est le sourire aux lèvres que nous nous dirigeâmes vers le bâtiment scientifique où nous attendait notre dernier rendez-vous.

Quand nous atteignîmes la salle, le couloir était vide. Monsieur Leger nous attendait.

- Bonjour, ravi de vous rencontrer. Je suis Monsieur Leger, professeur de mathématiques et principal d'Alice.

- Enchanté, lui répondirent mes parents pendant qu'ils étaient en train de lui serrer la main.

- Bon, comme ont dû déjà déjà vous le dire mes collègues, je ne vois aucun souci concernant Alice. Ses résultats sont bons et réguliers, et je n'ai pas à signaler de problèmes de comportement. Toutefois, il est vrai que le travail à faire à la maison est quelque fois rendu en retard et que tu ne respectes pas toujours les horaires d'arrivée en cours le matin. Ce sont les seuls points sur lesquels je te demanderais de faire plus attention.

Hay ! Il venait sans le vouloir de réveiller un point sensible chez mes parents qui me jetaient à présent des regards suspicieux.

- Oui, c'est compris. J'essayerai de corriger cela. dis-je en essayant d'avoir un air convainquant.

- Par ailleurs vous pouvez vous féliciter d'avoir une fille dotée de beaucoup d'ambitions.

- Pardon ? demanda ma mère qui ne comprenait pas où voulait en venir mon professeur.

- Je voulais dire que tous mes élèves n'ont pas pour projet d'avenir de faire vétérinaire. Elle a du courage la petite.

Oups ! Alors là Monsieur Leger venait de creuser ma tombe. Il n'avait absolument aucune idée de la situation dans laquelle il m'avait mise. Je regardais mes parents, chacun d'eux avaient les yeux grands ouverts, ébahies par la révélation qu'ils venaient d'apprendre.

Ce fut mon père qui prit la parole en premier.

- Vous plaisantez ?

- Non, absolument pas. Alice a vraiment un projet très bien construit, c'est rare pour les jeunes de son âge.

- V-vo-vous trouvez ? réussit d'articuler ma mère.

Ce fut sur cette dernière note que s'achevèrent les réunions de ce soir.
Sur le chemin du retour, il me fallut m'expliquer. Au moins, la bonne nouvelle était que maintenant mes parents étaient au courant. Ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose que ce soit Monsieur Leger qui leur ait annoncé.
Finalement, ils ne l'avaient pas si mal pris.

C'est mon choix !   [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant