Je déteste les films d'horreur. Sincèrement, je déteste ça. Cela m'a déjà valu de faire des terreurs nocturnes. Mais Dann ne le comprend pas. Alors ce soir, je m'enferme dans ma chambre et n'en sors pas avant demain matin. J'ai déjà essayé de me convaincre qu'il ne me convenait plus, que je ne l'aimais plus, mais c'était toujours sans succès. Alors je commence à m'inquiéter... Pour moi, pour lui, pour la suite. Il me rejette la faute dessus pour tout, il me parle mal, il ne m'aime plus... Il ne m'a jamais aimée. Parfois, j'ai l'impression de le détester, et puis je m'en veux. Je ne me sens pas capable de lui faire ça, même malgré toute la colère que je peux éprouver parfois...
Pendant ces vacances d'été, mes parents sont partis à Miami après avoir gagné un voyage pour deux, m'abandonnant à la compagnie de Dann. Je n'ai pas pu contredire leur autorité, car c'était la seule solution. Je suis donc condamnée à passer les deux semaines qui vont suivre chez lui, avec lui et seulement lui, ou presque. Sa mère fait son apparition le soir, lorsqu'elle rentre pour dîner après sa journée de travail, son père est à l'autre bout de la Terre, et moi, je suis là, à attendre que quelque chose se passe, à chercher à éviter les conflits constants qui ont lieu. Ses parents n'ont qu'un mois de vacances, c'est pourquoi ils travaillent encore.
On ne fait rien d'autre de la journée que de rester cloitrés dans sa grande maison et se crier dessus l'occasion venue. Même le Soleil d'été qui brille insensiblement dehors me laisse indifférente, moi qui aime tant sortir et passer mes journées dehors. Alors, par dépit, je finis bien par sortir. Pas par envie, non. Juste spontanément.
Alors que le soir commence à tomber, j'attrape simplement les clefs de l'entrée et rien de plus, sans un aurevoir. Je ne sais pas où j'ai envie de me rendre. Sans réfléchir, je prend les rues au hasard sans me soucier de me perdre. Je connais cette ville par cœur.
Après plusieurs interminables minutes, je m'arrête devant une maison que je connais à peine. C'est une jolie maison que je n'ai vue qu'une fois, sans même y entrer. Je suis à peu près sûre qu'il n'y aura personne, mais je monte quand même sur le seuil et toque timidement à la porte.
Puis une surprise m'envahit toute entière quand la porte s'ouvre sur elle.
- Maylis ? Qu'est-ce que tu fais ici ? m'interroge-t-elle.- Julia ! je m'écrie presque.
Je saute dans ses bras. Elle semble un peu surprise.
Je la relâche rapidement. Lorsque mes yeux croisent les siens, elle a l'air perplexe.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? m'interroge-t-elle.
Elle a compris que quelque chose n'allait pas.
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- Alors tu es coincée ici pendant deux semaines ?
- C'est l'enfer, réponds-je.
Je garde les yeux fixés sur le film. Je ne me rappelle plus du titre, mais c'est un film sur une fille un peu banale perdue dans un lycée rempli de délinquants ou seul un garçon mystérieux attire son attention. Ça semble évidemment réciproque.
Julia m'a proposé de rester dormir chez elle. Je lui ai tout raconté.
En fait, on n'a jamais eu l'air d'être très proches, mais on se comprend presque naturellement. Je sais, ça a l'air de sortir un peu de l'ordinaire dit comme ça, mais c'est pourtant bien le cas. On a beaucoup discuté, surtout ri. Il commence à se faire tard et je me prends à prier pour que le film se termine bientôt quand l'image se fige. J'aperçois le logo pause en bas de l'écran.- Toi aussi tu as envie d'aller dormir ? m'interroge-t-elle.
Je tourne un regard neutre dans sa direction. Évidemment qu'elle sait que oui, elle ne s'attend pas à une réponse. Alors je lui souris.
Il n'y a personne chez elle. Elle est seule pour une durée indéterminée à cause de ses parents. Ça me rend heureuse d'un côté, puisque j'ai l'impression que je l'ai pour moi toute seule, comme si j'attendais ça depuis longtemps. C'est comme attendre les vacances alors que l'année est une période de réelle torture dont on rêve de briser la vicieuse spirale.
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Lesbian one-shots
De TodoCeci est un recueil de one-shots entre filles. De la romance comme tu n'en as jamais vue. Pas forcément beaucoup de lemon. Merci de passer voir mon œuvre ! ;) Avec amitié, une lesbienne comme les autres.