Partie 4: Une folle dans la neige

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   Lorsque je reprends mes esprits, je suis couverte de flocons. Il a du neiger. Mon corps tout en entier est grelottant. Je me lève et époussète mes vêtements.

Idiote, déclare la Voix avec venin.

Tais-toi, je répond le plus posément possible.

Je ne me tairais jamais. Je suis avec toi jusqu'à...ta mort.

Je soupire longuement avant d'enlever ma veste et de la secouer pour la nettoyer.

Éh. Quand je te parle, tu réponds!

Je souffle pour lui montrer mon éxaspération.

Laura.

Je sors de ma poche le plan de la station pour tenter de me situer.

Laura LeGrand!

Je ne comprends strictement rien aux lignes grossières de la carte alors je la replie avec soin puis la remet dans ma poche.

Réponds moi! Sinon...tu sais ce qui t'attends.

Je relève ma manche et lis l'heure: 19heures 30. La nuit ne va pas tarder à tomber.

Laura... réponds.

Chacun de mes gestes est d'une méticulosité exagérée. Je m'applique vraiment pour ne pas répondre à la Voix. Je lui ai dit de se taire, elle n'a qu'a écouter pour une fois.

c'est donc ça...je me tairais si tu réponds, marchande-t-elle.

Mais merde! Comment tu as compris?

Je suis toi. Je sais absolument tout ce que tu penses.

Ah.

Je me tais maintenant.

J'ai enfin la paix. Ma tête est vide, je veux dire: j'y suis seule. Personne d'autre. Rien que moi. C'est si calme.

   Je ne sais pas quoi faire: continuer à avancer, à fuguer, ou...rentrer? Bizarrement, la Voix ne réagit pas. Mmh...se taira-t-elle longtemps comme ça? Mes pieds sont froids, mes chaussettes sont détrempées. Il me faut des chaussures. Vite. Je vais courir jusqu'au village le plus proche et en acheter. Maintenant....est le dit-village?

Je marche depuis tellement de temps, le Soleil s'est couché, et Madame la Lune a pris sa place. La clarté de sa lumière me permet tout juste de voir où je mets les pieds. Je n'ai pas de lampe. Dommage que...eh! Je tire hâtivement la ferneture éclair de la poche de ma veste. C'est bien ce que je pensais. Je dégaine un objet froid et dur. Mon portable. Je le dévérouille. Il est 20 heures 16. Et, petit détail, j'ai 39 messages et 17 appels en absence. Apparement, ils se sont aperçus de ma fugue. En même temps, ça me paraît logique. Je ne les lis pas et active google maps.Je suis à deux kilomètres cinq cents trois mètres de ma station. Bien sûr, c'est considéré comme étant le point d'intérêt le plus proche, le second étant situé à à peine quatre kilomètres de moi.

Mon dieu...comment je fais, moi? je demande à la Voix.

Celle-ci ne parle toujours pas. ça commence à devenir inquiétant. Surtout que pour une fois que j'ai besoin de son aide, elle pourrait être là, non?

Je décide seule de prendre la direction de la station à 4 km.

     Je meurs de faim, mais je sais que ce n'est pas si grave, je peux tenir longtemps comme ça. En plus être à jeun m'aide à réfléchir. En revanche, j'ai soif. Je me penche et cueille une poignée de neige. Je pose quelques flocons sur ma langue et les laisse fondre. Puis, dès que ma soif est étanchée, je commence à marcher.

Il n'est pas toujours trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant