cinquième chapitre.

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...Après que cet humain de cinquante ans ait débarrassé le vampire de ses étouffants habits, il lui fit mettre sa toge pour qu'il se sente plus à l'aise.

Quand ce dernier reprit connaissance, il avait les yeux verts, la peau tiède, les cheveux ayant perdus un peu de leur éclat, et surtout cette respiration saccadée accompagnée de légers tremblements. Il essaya d'allumer l'une des bougies, mais cet effort fut vain, ses pouvoirs étaient absents. Ceci éveilla sa panique, ses yeux étaient remplis d'effroi, il fixait un point dans le vide, se souciant de son avenir, leur avenir.

Edward resta deux jours et deux nuits dans le lit seul à ne rien faire que regarder le vide, comme choqué, devenant de plus en plus malade, et le vieux Dimitri était compatissant, il prenait soin du prince gâté, le couvrant, l'habillant, essayant même de l'apaiser en lui parlant. Cette créature à l'apparence humaine et parfaite ne réagissait plus, haïssant les nouvelles propriétés de ce corps qui le rendait distingué parmi tant d'autres. 

L'histoire avec le majordome était spéciale, mais secrète. L'immortel savait faire du bien, mais il n'aimait point le démontrer au grand minable public. Quand Dimitri n'était qu'un enfant de neuf ans, il fut sauvé d'une mort certaine causée par un ivrogne à Pavia (Pavie), une ville se situant en Italie, mais Matthew Edward l'avait sauvé à temps, et lui avait donné un peu d'argent ainsi que de pièces d'or pour assurer sa survie. Les années s'étaient passées et ils se rencontrèrent en Angleterre; le nommé Dimitri travaillait en tant que chauffeur, il était proche de la quarantaine, et depuis, il est devenu le majordome chez la demeure de l'homme représentant la septième génération des Strugatsky. 

Lorsque le cinquième jour fut achevé, l'être surnaturel reprit comme par miracle ses pouvoirs, sans exceptions, et ses facultés corporelles. La première chose qu'il fit était de serrer le vieil homme dans ses bras, avant de se détacher plus brusquement de lui, avec un fin sourire en coin.

Les jours qui suivirent furent consacrés à faire des recherches, et le vampire se rendit finalement compte que c'était pile au jour de l'écoulement d'un an, depuis la tragédie suite au sort lève par le prince, où plusieurs personnes avaient rendu l'âme. Il ne se rendrait pas en Russie pour une chose pareille, premièrement parce que cela attirerait le tant de personnes qui portent énormément d'intérêts malsains à sa vie, lui, le prince, et deuxièmement pour ne pas laisser son Isidor qu'il chérissait comme un fils seul dans leur immense manoir. Mais ce dont il était absolument sûr, c'était la source de cette malédiction, qui aurait une idée semblable, que l'une des plus cruelles créatures qui ne puissent exister? Alexander était le propriétaire de cette idée, il connaissait le mépris qu'éprouvait l'aîné de ses fils à l'égard de la gente humaine, ce qui créa la punition parfaite pour cette créature orgueilleuse.

Les années passèrent, Matthew Edward prenait énormément soin de son frère, il lui procurait de tout, le luxe d'une vie d'un membre de famille royale qu'il était, celui d'une vie paisible d'une personne n'ayant aucun souci dans son quotidien, et même un peu de cette tendresse dont tous les enfants ont droit, en gros et gras, une vie parfaite.

En début de chaque décembre, Edward subissait à la même situation, or c'était Isidor qui prenait la relève depuis ses neuf ans, jusqu'à ce décembre là où il avait douze ans, et était juste si beau, sublime, blond comme les membres de sa lignée, avec de jolis yeux aux iris rouges. Il adorait rester avec son aîné, ainsi que le câliner, puisqu'il était sentimental de première.

Quant au plus vieux, il avait fini par ouvrir une boutique d'habits masculins ainsi que féminins, classiques, victorieux, et surtout luxueux, qui jouait le rôle de couverture, afin que les fausses informations ne se propagent pas pour salir son image plus que parfaite, et d'un autre côté, il était si créatif, donc il ne voulait pas passer des heures perdues à s'ennuyer en tuant quelques banals humains point appétissants.

Lors d'un matin alors qu'Edward cuisinait encore une fois un déjeuner immonde à ses yeux, parce qu'il n'aimait pas la nourriture humaine, mais un pur délice pour tout personne qui le goûtait, il perçut une présence familière, même plus que familière à son goût, et cela le fit grogner, laisser le tout comme il était à la cuisine, remettre ses manches en place, mettre sa veste, et sortir par la baie vitrée qui donnait vue sur les magnifiques jardins qui ornaient les lieux. Il avait ordonnée aux domestiques de faire leurs tâches quotidiennes qui se présumaient au ménage, et à prendre soin de l'habitat de fond en comble, et plus que tout, ne rien faire paraître au petit.

L'aîné des princes dévoila les crocs, tel un animal enragé lorsqu'il sentit cette odeur si particulière parmi tant d'autres.

Il était là.

Le prince. Where stories live. Discover now