Chapitre 4

573 1 0
                                    

Carlos arriva devant l'hôtel du port, scruta le lieu à la recherche de la grosse voiture de la dernière fois. Il ne la vit pas.
- Super ! Je suis le premier arrivé.
Il gara sa moto à deux pas de l'agent de sécurité, le salua d'un geste de tête auquel ce dernier ne répondit pas, feignant exprès le regard du jeune homme.
Il entra dans le hall d'accueil, se dirigea vers l'hôtesse qui se tenait derrière le comptoir et l'accueillit d'un sourire courtois et professionnel.
- J'ai rendez-vous avec quelqu'un qui n'est visiblement pas encore là.
- une personne habituée des lieux ?
- Ah ça, je n'en sais absolument rien. Il donna le nom et l'hôtesse lui répondit que c'était une habituée et qu'effectivement, elle n'était pas encore là.
Elle lui indiqua une table autour de laquelle étaient placés, côte à côte, deux canapés noirs en cuir.
- Monsieur désire -t- il quelque chose en attendant ?
- Non merci.
Seize heures cinquante-sept, la grosse voiture traversa le parking de l'hôtel sous le regard de l'agent de sécurité qui se leva aussitôt ; et alla s'immobiliser tout au bout. Deux minutes plus tard, Carlos aperçut le pied de l'imposante dame qui tentait non sans difficulté, de s'extirper de la voiture. Frédéric comme à l'accoutumé, se précipita près de la portière pour aider sa patronne. Elle finit par s'en libérer, récupéra son sac et ses téléphones, les lunettes de soleil toujours greffées sur ses yeux.
Avec son mètre quatre-vingt et ses cent vingt kilos, Mme Agbadjoumon impressionnait par sa taille et sa fortune. Elle marchait toujours d'un pas assuré et vif malgré ses mensurations. Elle était encore à mi - chemin quand l'agent de sécurité, étalé telle une crêpe, ouvrit grand la porte d'entrée de l'hôtel. Elle la traversa en coup de vent sans même voir qu'elle était tenue par quelqu'un. Depuis le temps, il finit par s'habituer à cette femme et ses méthodes. Il haussa les épaules pour évacuer sa frustration.
Carlos de son canapé, ne rata rien de la scène. L'hôtesse bondit de son fauteuil tournant dès qu'elle aperçut la cliente fidèle, accessoirement membre du conseil d'administration. Elle se précipita devant le comptoir pour indiquer le fauteuil où se trouvait le jeune homme avant même que la question ne lui soit posée. Mme Agbadjoumon adressa un sourire à Carlos, les lunettes toujours visées sur ses yeux. Elle poursuivit, de son pas décidé, son chemin en direction d'un bungalow qui semblait lui être réservé. 
Carlos qui, depuis un moment, s'était levé de son canapé, fut invité par l'hôtesse à suivre Madame. Il ajusta son polo, se gratta la barbichette puis d'un mouvement plutôt lent, emboîta le pas à l'hôtesse qui se mua en éclaireur.
L'hôtesse l'abandonna à l'entrée du bungalow. Il ouvrit non sans appréhension la porte et découvrit une femme souriante, les yeux découverts et patiemment maquillés. Marie-Anne s'était vêtue d'une robe basin bleu clair, joliment brodée couleur or autour du cou et descendant un peu sur la poitrine, deux longues fentes donnaient une belle allure décontractée et sexy à l'ensemble. Assise, elles découvraient en partie ses cuisses.
Carlos ne cacha pas l'influence qu'elle avait sur lui et resta quelques secondes sur le pas de la porte.
- Allez ! Entre chouchou ! Accompagnant ses mots d'un geste de main. Tu ne vas pas faire ton timide hein. Finit-elle en sourire.
A partir de cet instant, Carlos ne se doutait pas un seul instant de ce qui l'attendait...

Carlos Où les histoires vivent. Découvrez maintenant