[Chapitre 2]

31 2 0
                                    

Lorsque j'ouvrai finalement les yeux, la nuit était tombée. Il me fallut quelques secondes pour me remémorer tous les événements, d'autant qu'une douleur aigue venait secouer mon crâne à chaque mouvement. Le chloroforme Je pouvais encore sentir son odeur âcre dans mes narines. Il expliquait mon sévère mal de tête. Je regardai autour de moi pour m'aider à remettre tous les éléments en place.

Je mhabituais peu à peu à l'obscurité et remarquais bientôt que j'étais allongé sur une table de billard. Ça y est, tout se remettait en place. Cet homme Il m'avait attaché sur cette table. Je me relevai brusquement, comme pour forcer mes chaines à céder et je chutai lourdement sur le sol, retenant un cri de douleur. Il m'avait détaché après m'avoir endormi.

Je vérifiai le contenu de mon sac : rien n'avait disparu, il avait même laissé les vivres trouvées dans la cave. Mon fusil et ses lames plantées de part et d'autre étaient là aussi.

Il était trop tard pour reprendre la route. J'ouvrais prudemment une des chambres du couloir et après m'être assuré que personne ne sy trouvait, je bloquai la porte et mallongeai sur le lit. Je ne dormais plus que par bribe depuis que le monde avait été plongé dans le chaos, mais sans doute à cause du chloroforme qui faisait encore son effet, je m'endormis vite et ne me réveillai que de longues heures plus tard, alors que le soleil était déjà au zénith.

Affolée d'avoir dormi si longtemps, je me précipitai dans les couloirs mon fusil à la main. Mais tout était silencieux, aucun danger ne semblait guetter. Je mangeai quelques vivres avant de me mettre la route, me forçant à avaler un peu de terrine pour prendre des forces, mais je n'avais pas faim.

Mais je savais que cet état d'esprit était dangereux, je devais rester attentif au monde qui m'entourais et ne pas m'égarer.

Comme je ne m'étais donnée aucun autre objectif que celui daller vers l'ouest en espérant trouver la mer pour aller chercher d'autres contrées, objectif qui pouvait attendre quelques jours, je décidais de partir à la rencontre de cet homme qui aurait pu me tuer mais qui ne lavait pas fait. Je voulais connaître son histoire, qui il était.

Après avoir fouillé la maison et ramassé quelques vivres, je sortis prudemment et observai tout signe pouvant me donner une indication : traces de pas, branches cassées, odeurs, bruits Je trouvai finalement quelques empruntes indiquant qu'il était partie vers l'ouest, il aussi. Je me mis donc en route rapidement pour avoir une chance de le rattraper avant la nuit.

Je marchais depuis environ deux heures, l'esprit toujours obnubilé par le corps de cet homme, lorsque je tombais sur un petit groupe de ces personnes errantes au corps décharné, ces « zombies » qui marchaient dans ma direction. Comme ils ne m'avaient pas repéré et qu'ils étaient six, je préférais ne pas tenter ma chance et les laisser poursuivre leur chemin. Je grimpai à un arbre sans me faire remarquer et je les observai s'éloignant vers là d'où je venais. Lorsqu'ils furent suffisamment loin, je descendais de mon arbre et me remis en quête d'indices du passage de celui-ci. Même si le chemin était tracé dans ce sous-bois et traces n'y avait à priori pas d'autres directions, les traces se faisaient rares et semblaient remonter à plusieurs jours. Je commençais à douter du chemin emprunté.

Après avoir marché encore une demi heure, je finis par m'assoir au pied dun arbre pour faire le point et me concentrer sur mes connaissances en matière de pistage Et soudain, je compris que j'avais fait fausse route. J'avais effectivement laissé ma logique sous un tas de splendeur charnelle. La table de billard. J'avais trouvé étrange quelle soit munie de barres de fer pour attacher mes bras et jambes. Aucun billard ne possédait de tels accessoires. Ces barres avaient volontairement été rajoutées. Cet homme habitait la maison. Aussi dangereux et étrange que cela puisse être, il résidait dans cette maison, peut-être était-ce la sienne depuis toujours. Il avait dû guetter mon départ avant dy retourner, ou peut-être y avait-il quelque cachette

Je faisais immédiatement demi tour en accélérant le pas. Je ne pouvais pas courir de peur de tomber par surprise sur un de ces errants, mais je voulais arriver avant la tombée du jour pour mieux préparer mon entrée dans la maison sans me faire repérer. Je restais attentif craignant de tomber à nouveau sur le petit groupe croisé plus tôt, mais le chemin restait désert. Je ne les retrouvais qu'une bonne heure plus tard, devant la maison et cherchant à y entrer.

Je restai caché derrière un buisson, réfléchissant au moyen le plus sûr de me débarrasser de ces zombies. Je vérifiai la solidité de mes lames, replaçai les cartouches dans le canon et alors que je m'apprêtais à éliminer ces gêneurs, je le vis surgir de nulle part, une hache dans chaque main. Il en décapita un premier, usant de ses deux armes comme dun ciseau, puis il fracassa le crâne dun second avant que les quatre derniers ne se retournent, alertés par le bruit. Il en envoya valser encore deux autres mais trébucha sur un corps. Allongé au sol, il lutait pour se débarrasser de lun deux déjà sur il tandis que l'autre s'agenouillait, prêt à la mordre. Je l'ajustais et fit voler sa tête dun coup de fusil alors que le dernier d'entre eux gisait déjà, une hache plantée dans le crane.

j'avançais, le canon de mon arme pointé vers il. Il se releva sans me quitter des yeux, affichant un air de défiance et de colère. Avant qu'il ne prenne un risque inutile, je lavertissais :

« Il me reste une cartouche, et comme vous avez pu constater, je sais viser. Entrons, je vous suis. »

Il était assis dans le canapé poussiéreux du salon et moi dans un fauteuil lui faisant face. Mon fusil pointait toujours dans sa direction, il semblait nerveux et j'attendais qu'il dise quelque chose.

« Votre fusil a dû être entendu de très loin, c'était stupide. Nous ne sommes pas en sécurité dans cette pièce, elle donne directement sur l'extérieur. Si vous voulez discuter, montons à l'étage ou si vous voulez me tuer, dépêchez-vous.

- Pourquoi m'avoir attacher et endormi?

- Allons à l'étage pour discuter.»

Il était devant moi, je le suivais toujours avec mon arme pointé vers son crâne. Au moindre mouvement brusque, je lui tirerais une balle. Nous passions par la salle de billard, où j'étais attachée.

Arrivée à l'étage, il s'assit sur un canapé marron, abimé par les années passées, et moi en face de celui-ci. Nous nous lâchions pas du regard, je ne lui fais pas confiance.

« Alors, maintenant que nous sommes installés et en sécurités, je veux savoir pourquoi !»

Zombie Apocalypse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant