12-Entretien avec les ténèbres : 2ème partie

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- Alors poète. Dis-moi. Tu t'es bien fait baisé on dirait. Qu'est-ce que ça fait de se prendre un tube dans le cul sans vaseline. Douloureux n'est-ce pas ?

- Espèce d'enfoiré !! *Je me rue sur lui fou de rage mais il s'évapore en fumée et réapparait loin derrière moi*

- Hahaha ! Voyons. Ne sois pas si acharné. Ce n'est pas moi le méchant de l'histoire, c'est elle.

- Pourquoi est-ce arrivé ? Je pensais ne plus rien ressentir, mais petit à petit mes sentiments sont revenus. Comment est-ce possible ? M'aurais-tu arnaqué ?!

- Haha. Oh oui. C'est vrai. J'avais oublié de mentionner que les effets de la suppression d'émotions était temporaire. Oups… Négligence de ma part.

- Quoi ?! Espèce d'enflure ! … À quoi bon avoir demandé ton aide si ce n'était que pour un temps ? N'es-tu pas le maître ?

- Fais attention à ne pas m'insulter. Bien sûr que je suis tout puissant. Cependant, j'aime avant tout me divertir. Et je dois avouer que ton histoire est très amusante à regarder. Il me tarde de voir ce qui va arriver maintenant. La suite des événements promet d'être forte intéressante.

- Sale monstre. Ce n'est donc qu'un jeu pour toi ?! Ça te plaît de jouer avec la vie des gens ?!

- Assez oui. Je dois l'avouer. *Il sourit* Mais tout le monde n'est pas aussi intéressant à suivre que toi. Toi, tu es différent. Doté d'une rare passion et de sincérité. Ta fougue est exemplaire, voire épique. On dirait un personnage tout droit sorti d'un conte ou d'une histoire romantique. J'ai rarement vu quelqu'un se torturer autant que toi pour une vulgaire fille.

- Je t'ai déjà dit de ne pas l'insulter…

- Incroyable. Même après tout ce qu'elle t'a fait tu continues à la défendre ? Tu es vraiment tombé chez les bisounours quand tu es né toi. Tu as abusé des filtres d'amour.

- Bien sûr que je la défendrai toujours. Surtout face à un être tel que toi. Ce n'est pas parce qu'elle m'a brisé encore et encore que je ne souhaite pas le meilleur pour elle.

- Ohhh comme c'est mignon. Le véritable amour aurait-il sonné à ta porte ? La sagesse t'aurait-elle atteinte ? Je te croyais incapable de lui résister ?  Désolé mais je ne compte pas te laisser te reposer maintenant petit.

- Peut-être que m'assagir est la seule façon d'apaiser ma peine. Bien que mourir me semble être le meilleur moyen de mettre fin à mes souffrances. Voilà pourquoi je suis ici. Comment ça tu ne comptes pas m'accorder de répit. Qu'est-ce que ça veut dire ?!

- Ça veut dire, petit, qu'ici c'est moi qui commande, et que si je décide de te renvoyer sur Terre pour m'amuser, je le fais, compris ?

- Quoi ? Mais pourquoi me fais-tu ça ?! Ne vois-tu pas que j'ai déjà assez souffert ? Ma vie n'a-t-elle pas déjà été assez longue et pénible ? Les seuls instants de bonheur que j'ai eu m'ont été violemment arrachés. Ma seule envie c'est d'en finir. J'en ai assez de souffrir. Cette torture stomacale avait enfin disparue et maintenant elle de retour plus fort que jamais. Tu te dois de me laisser partir dans l'autre plan. Sinon je ne vais pas tenir !

- Ohh ne croit pas ça. Tu es bien plus fort que tu ne le crois petit poète. Tu l'as déjà démontré à multiples reprises. Ton instinct de survie est fort. C'est pourquoi malgré tes rares mais non moins intenses et désespérées tentatives de suicide tu es toujours là. J'ai foi en toi et je sais que tu résisteras.

- C'est vrai, mais là, j'ai vraiment atteint mes limites. Je n'en peux plus de vivre comme ça. Mon être est en feu et ne demande qu'à s'éteindre. Mais ce n'est pas le feu du désir ou de la passion. Non, là ce sont les flammes du désespoir et de la souffrance d'un cœur brisé n'ayant aucun espoir d'avenir. Mon esprit est épuisé à force de cogité et de penser à elle. De jour comme de nuit elle hante mes pensées. Un comble que tu me parles de foi. Et que veux-tu faire de moi exactement si tu ne comptes pas me libérer ?

- M'amuser. Je vais te rappeler que tu n'as pas toujours été cette lopette soumis face une demoiselle et réveiller ton côté chasseur et joueur que tu aimais tant autrefois. Avant de mettre tes couilles au placard, tu étais un grand joueur et était capable de faire fondre n'importe quel cœur. Tu multipliais les conquêtes et faisaient voler les culottes plus vite que l'éclair. N'est-ce pas toi qui aimait être le centre d'attention et te plaisait à attiser la curiosité de centaines de filles ? L'as-tu oublié ?

- J'ai changé. Du moins partiellement. Et je n'ai jamais autant chassé que tu le prétends. C'est arrivé une ou deux fois c'est vrai. Mais de loin. J'ai beaucoup initié de contact, oui. Ai réconforté et câliné quelques filles, oui. Mais je ne suis pas ce tombeur en série que tu prétends.

- C'est exact. J'oubliais que tu étais un grand sentimental. Monsieur j'ai peu de filles autour de moi auxquelles je tiens vraiment donc pourrais me marier à elles.  Mais quelles filles voudraient faire ça franchement ? Elles sont égoïstes et super gourmande tu le sais. La vérité c'est que tu n'étais qu'un joyeux bisounours juste bon à être utilisé et jeté à la poubelle après. Mais nous savons tous les deux que tu détestes la friend zone et que si tu pouvais toutes les sauter tu le ferais.

- C'est faux ! Pas toutes. Certaines ne me font pas d'effet, ce sont juste des bonnes amies. Rien de plus. Oui c'est utopique et alors ? Non je ne suis pas un vulgaire clinex. Et que mon souvenir soit agréable ou non, personne ne m'oublie. Lorsque j'entre dans la vie de quelqu'un j'y laisse une trace pour toujours. Qu'elle soit bonne ou mauvaise.

- Oui c'est vrai qu'il y a des filles sans aucun sex-appeal. Tu n'as pas tort. Mais lorsque l'on se sent vraiment mal tout est bon à prendre n'est-ce pas ? *Souriant mesquinement*  C'est vrai qu'il serait difficile de t'oublier. Tu es très particulier. Mais cela n'empêche qu'on peut se passer de toi. La preuve.

- Ordure. Comment peux-tu dire une chose pareille ? Ce n'est pas une question d'être déprimé ou non. Chaque personne est magnifique aux yeux d'une autre. Le tout c'est de trouver sa correspondance c'est tout. C'est purement subjectif et incontrôlable.

- Si c'était le cas, ils n'y auraient pas autant de fantasmes sur les stars ou les mannequins de magazines.

- Mêmes les personnes considérées comme les plus belles sont des mochetés pour certains.

- Certes. Tu marques un point. Bref. Là n'est pas le sujet n'est-ce pas.  Revenons-en à nos moutons.

- Oui. Finissons-en avec ses absurdités. Qu'as-tu en tête ?

- Je veux que tu te lâches et que tu profites de la vie, poète. Eternel ou non il est bon de profiter de chaque instant. Et toi tu as perdu bien trop de temps avec cette idiote insensible. Alors il est temps de rattraper le temps perdu. Je vais réveiller tes instincts les plus enfouis et t'offrir une vie de rêve. Tu étais éteint et maintenant tu vas brûler comme jamais.

-Là-dessus je suis d'accord mais je n'ai plus le goût de profiter. Ce n'était pas du gâchis, malgré ma souffrance j'ai apprécié chaque instant vécu avec elle.  Et je n'ai pas mon mot à dire je suppose ?

- Justement je vais te redonner le goût. Plus que tu ne l'as jamais connu même. Non tu ne l'a pas en effet. Bon séjour poète. Prépare-toi à te lâcher comme tu ne t'es jamais lâché ! *Ouvrant un portail inter dimensionnel*

- Aaahhhhh ! *Disparaissant dans le vortex*

The Cemetery of my Soul Où les histoires vivent. Découvrez maintenant