Second mouvement

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À en juger par la position de la lune, haute dans le ciel, l'heure devait avoisiner les minuit. Ses parents devaient certainement être fous d'inquiétude, mais il était trop tard pour reculer. Elle devait déjà être à une bonne vingtaine de kilomètres de l'endroit où elle vivait. Elle marchait vite, comme si elle craignait d'être rattrapée. Ce qui était sans doute le cas, mais qui pourrait l'interpeller au beau milieu de cette vaste campagne ?

Cependant elle commençait à fatiguer ; ses yeux se plissèrent lentement, avant de se fermer.

Elle eut comme un goût de terre dans la bouche.

Maladroitement, elle avait trébuché sur une pierre qui jaillissait du chemin, chemin à présent devenu boueux et difficilement praticable.

Elle se releva avec précaution et frotta ses vêtements avec autant de vigueur qu'elle le put, les gestes ralentis par son corps qui s'engourdissait peu-à-peu.

Puis, elle tenta quelques pas chancelants en travers du sentier mais ne tarda pas à s'effondrer sur un rocher de taille moyenne en ornant la bordure. Les coudes sur les genoux, elle posa la tête entre ses mains et cessa complètement de bouger.

La nuit était fraîche, pourtant, elle ne tremblait pas. Au fur et à mesure que ses bras pliaient sous son poids, elle sombrait dans l'inconscience. Les bruits des animaux nocturnes ainsi que celui, lointain, de la voie rapide ne parvenaient plus à son oreille. Elle était seule, au milieu de nulle part, vulnérable et pourtant comme protégée par la multitude des étoiles projetant leurs minces rayons de lumière sur son visage endormi.

DésaccordéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant