— Bonjour mon amour, m'interpela-t-elle, un sourire plaqué aux lèvres.
Je laissai échapper un grand soupir.
— C'est pas encore le jour, grommelai-je dans l'oreiller qu'elle appelait coussin par souci d'esthétique du mot.
— Peut-être, mais il est sept heures. On bosse aujourd'hui, Fred.
— Attends... Les enfants ! Ils sont où les enfants ?
— Un qui déjeune, une à la douche. Je gère ! Il te faudra du temps pour t'adapter, pour l'instant je prends les devants. Tu viens boire un chocolat avec moi ?
— J'arrive.
Elle sortit, certainement déçue de remarquer que je ne la suivais pas. Je mis mon corps en travers du lit et remarquais qu'Alice avait déverrouillé son portable depuis peu. L'écran d'accueil s'assombrit, j'y posai rapidement mon pouce et le manipulai. Je lançai une vidéo que je trouvai dans les messages qu'elle avait échangés avec Léa et que je ne pris pas la peine de lire. Mon instinct de flic me dictait les faits et gestes que j'accomplissais docilement.
— Et merde...
La photo flambait sous mes yeux. J'avais été con jusqu'au bout. Pour autant, je n'arrivais pas à savoir si c'était moi qui avais énormément merdé, ou si Léa allait trop loin. Probablement les deux. La porte s'ouvrit en grand sous mes yeux éblouis.
Paul entra, me souhaita bonjour et après que je l'eus embrassé en bon père, me récita un poème qu'il semblait tenir à me faire découvrir. J'en fus touché et le congédiais une fois le poème fini, non sans louer sa performance en diction. J'avais discrètement lâché le portable sous les draps. Ada m'avait vu et avait plissé les sourcils. Une fois Paul parti se préparer, ma fille adoptive s'approcha et s'assit au coin du lit.
Je craignais le pire. M'avait-elle vraiment accepté ? Allait-elle me faire chanter ?
Je me grattai nerveusement le crâne.
— Ada...
— Non, non, non hein. Tu te débines pas ! J'suis pas une balance, et en plus, je sais que tu aimes Alice. Tu la trompes pas au moins ?
— Non ! Bien sûr que non.
— Alors qu'est-ce que tu faisais ?
— J'ai vu qu'elle avait reçu un message qui l'a changée tout au long de la soirée, hier. Je voulais savoir ce que c'était.
— Pourquoi tu t'es inquiété ?
— Elle est très proche de son légiste, assumai-je soudainement, honteux et poussé par son regard d'enfant presque adulte.
Elle me sourit.
— Et du coup ?
— C'était pas lui.
— Tu vois ? Alice, on peut lui faire confiance, assura la jeune fille avant de me lancer un « allez lève toi » qui me sortit de mes suppositions d'adultère.
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Trouble-moi
FanfictionL'une commence par a, l'autre finit par a. Je préfère commencer par a, ça me donne un espoir d'a-venir. Et d'a-mour. Et puis c'est quand-même à A-lice que j'ai confié mon cœur il y a huit années.