Los Tres Gemelos

Capítulo Quatro

Capítulo Quatro

Ce jour ne pouvait que s'annoncer bien ou alors c'était tout le contraire. Les jumeaux Ruiz étaient à l'heure, cela devait bien être synonyme de quelque chose. Tout me poussait alors à me questionner sur quoi.

J'avais attrapé un manteau, il faisait encore plutôt frais en ce début avril, et avais rejoint Loup et Lee qui m'attendaient près de la balançoire.

Petite rectification, ils étaient en avance. Il allait définitivement se passer quelque chose aujourd'hui.

Je pris quelques instants pour les observer de loin. Je n'en avais pas souvent l'occasion et c'était bien dommage. Leur cheveux noir semblaient contenir des reflets bleu nuit, ce que je trouvais fascinant, d'autant plus que leur yeux luisaient d'un vert pétillant. Un mélange peu commun, de ceux qui obnubilent. Ils portaient des vêtements simples et accordés. Des t-shirts noir et blanc, des pantalons noirs, des chaussures blanches et enfin, des vestes grises foncées.

Je devais bien admettre que Laurine avait raison, ils étaient sacrément sexy.

+ — + — +

De loin, l'un assis sur la balançoire, les pieds balayant le sable, et l'autre en haut du toboggan, ils l'observaient. Ils scrutaient le moindre de ses déplacements, de ses petites actions. Sa main qui passait dans ses cheveux, qui retenait avec discrétion sa jupe lorsque le vent venait la soulever, qui remettait en place son collier où pendait un croissant de lune.

Ils entendaient les bruits sourds qu'émettaient ses bottines à chacun de ses pas, portait par l'air. Au fur et mesure que ce son s'intensifiait, leur cœurs battait un peu plus vite.

Pour une fois ils n'étaient pas retard, et ils ne le serait jamais plus.

Car ils ne voulaient plus louper une seule seconde passée avec elle, n'y la faire attendre dans le froid.

¤ — ¤ — ¤

J'arrive devant Lee et Loup. Ce dernier se laisse glisser le long du toboggan où il était perché tandis que Lee s'approche de moi pour me faire la bise.

Bien vite, nous nous mettons en route. Tout ceci m'excite beaucoup plus qu'il le devrait, d'après les jumeaux. Mais je crois que ce n'est pas tant la visite du lycée qui me fait ça mais plutôt leur présence.

Je commence à avoir un peu froid, malgré mon collant épais et mon manteau, mais notre marche me réchauffe. Nous échangeons quelques paroles. Je demande comment vont leur parents.

— Bien, malgré les problèmes de santé de notre père qui ne se résolvent pas.

— Je passerais leur dire bonjour, un de ces jours.

— Ça leur fera plaisir. Et tes mères ?

— Bien. Elles sont contentes de vous voir de nouveau. Je suis heureuse de visiter votre lycée !

Le bâtiment apparaît devant nous. Une fois les portes passées, je me sens comme dans un autre monde. Loup et Lee me font la visite, m'entraînent dans les couloirs, présentent avec grand sérieux les projets menés tout au long de l'année, si bien que j'en ris.

Malgré la bonne ambiance qui y règne en ce jour, je ne peux qu'imaginer la lassitude de prendre toujours les mêmes chemins pour se rendre toujours aux mêmes endroits et entendre toujours les mêmes choses. Tout ceci manque de couleur. Les murs sont ternes, tristes, le parquet est abîmé. Cela me donne envie de prendre mes pots de peinture et de les étaler tout le long des couloirs, pour mettre un peu de chaleur dans ce lieu austère.