Les préparatifs

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Le lendemain matin, une fois à peu près reposés, Flint et Allyson se réveillèrent et firent leur habituel rituel du matin, c'est-à-dire déjeuner, faire sa toilette du mieux qu'ils le peuvent dans cet endroit insalubre et s'habiller. Une fois prêts, ils se dirigèrent dans la grande salle, la seule du monastère encore intacte, pour aller voir leur protecteur. Les enfants lui demandèrent où ils pourraient trouver des affaires car les leurs se trouvaient toutes dans la maison au moment où celle-ci a brûlé. Pierre leur répondit qu'ils allaient se promener au marché de Palouseille, le plus grand de la région.

Il était bondé de monde venu de tous les environs pour réussir à acheter ce qu'on ne peut trouver qu'ici. Il y avait un nombre incroyable de stands sur ce marché qui s'étendait à perte de vue. Des marchands de légumolats, de zakoyas, de lipogranes, de jouets en tout genre... sans compter tous les artisans également présents afin de vendre leur savoir-faire. En plus des musiciens ambulants présents à chaque coin de rue et du brouhaha ambiant, s'ajoutaient donc les slogans de la plupart des marchands pour ameuter la clientèle :

«- Allez-y ma p'tite dame, achetez mes zakoyas, le phénomène du moment ! Pensez à vos enfants, ces bonbons zébrés s'adaptent aux papilles de chacun afin d'offrir une explosion de saveurs pour toutes les bouches ! Ce petit plaisir saura s'adapter à vos goûts afin d'offrir à tous, sans exception, une expérience gustative d'une intensité sans précédent !»

Ils continuèrent de se faufiler à travers les étales, toujours plus attrayantes les unes que les autres, jusqu'à atteindre une section plus intéressante au vue de leur situation. En effet, Flint aperçut des vendeurs de vêtements et d'équipements en tout genre pouvant servir aux aventuriers de son âge.

Celui-ci demanda donc au moine de s'arrêter pour regarder ces stands. Il parut intéressé par une ceinture rayon laser, des chaussures rebondissantes jusqu'à 7 mètres de hauteur et des tapis flottants fournis avec une garantie de 300 ans. Malheureusement toute cette technologie coûtait bien entendu une fortune et ils ne possédaient pas beaucoup d'argent.

De ce fait, Pierre lui conseilla d'aller à la banque Buddor avec lui, pour voir combien d'argent Flint pouvait bien avoir sur son compte. En effet, jusqu'ici seuls ses parents s'occupaient de ces affaires là et il n'avait donc aucune idée de ce que son compte pouvait contenir. Elle était située à l'autre bout de la ville mais ils possédaient tous les trois de bonnes jambes.

Quand ils demandèrent au guichet ce que contenait le compte n°140803, ils n'auraient sûrement jamais pu s'imaginer la réponse qu'ils obtiendraient, même pas dans leurs plus beaux rêves :

«- M.Felder votre compte est actuellement crédité de onze millions neuf cent quatre-vingt-sept mille quatre-vingt-deux liros et soixante-quatorze dinours.»

Ils crurent tout d'abord à une mauvaise blague tant cela semblait irréaliste ! Ce ne pouvait pas être vrai ! Sinon pourquoi se seraient-ils imposés un tel mode de vie, correspondant plus à celui d'une famille de simples paysans ?

Le rythme des battements de cœur de Flint se mit à accélérer de façon significative, puis il réussit enfin à demander à l'employé de banque de vérifier s'il ne s'était pas trompé de compte. Cependant ce dernier confirma la véracité de sa révélation. Ils étaient tous effarés, Flint était en fait riche ! Cette découverte inattendue allait grandement les aider pour leurs préparatifs. Néanmoins Pierre préconisa de faire attention, en ne gaspillant pas tout dans des choses futiles, afin d'assurer leurs arrières financièrement en cas de soucis pendant leur voyage :

«- Cela ne devra pas te faire perdre de vue ton objectif ! N'oublie jamais que tes parents t'ont jusqu'ici permis de vivre une belle vie et cela sans toute cette fortune !

- Oui ne vous inquiétez pas, mon cœur ne saura se corrompre simplement pour une histoire d'argent. On va dire qu'il s'agira seulement d'un avantage relativement appréciable. Et puis... j'ai toujours rêvé d'avoir des Bondmax modèle 7 mètres de haut ! En plus je pourrai même me permettre de prendre celles avec l'option aquatique !

- Flint, Flint, Flint... Crois-tu vraiment que ces chaussures, aussi dernier cri soient-elles, te soient vraiment nécessaires ?

- Bah peut-être, on ne sait jamais ce qui pourrait nous arriver.

- Alors on verra en temps voulu pour s'en procurer mais pour l'instant cela ne me semble pas être une priorité. Ne penses-tu pas que, par exemple, des réserves de nourriture et un Rangetout pour la stocker s'avéreraient être des achats plus pertinents ?

- Flint je crois que malheureusement Pierre a raison ! Moi aussi j'aimerai trop qu'on achète ces Bondmax ou un carton rempli de zakoyas mais je pense que l'on pourra le faire un autre jour, quand cela sera plus approprié et que nous aurons le temps d'en profiter, ajouta Allyson.

- Oui je sais, je sais... On aura bien l'occasion de revenir un jour de toute façon ! En plus c'est vrai que la faim commence à se faire sentir alors allons déjà nous occuper de ça avant le reste.

- Tu as raison, acquiesça Pierre, mais restons discrets, allons nous repaître dans l'une des tavernes ambulantes venues pour le marché. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus raffiné mais cela suffira à nous remplir la panse.

- Je me demande vraiment à quoi cela me sert d'avoir une telle fortune à disposition...», soupira discrètement Flint

Sur ce, ils partirent en direction du quartier de Twinkold, là où l'on peut se nourrir pour seulement quelques dinours dans une ambiance, il faut le reconnaître, très festive voire même trop lors de soirées outrageusement arrosées qui donnent lieu à des bagarres endiablées et requièrent l'intervention des Sentinelles d'Orsivais en personne pour calmer les esprits.


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Rangetout : sac sans fond permettant de transporter une quantité infinie d'objets en tout genre (ou en tout cas, tellement grande que personne n'a encore atteint ses limites)

L'Épopée FelderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant