Troisième partie

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Durant plusieurs semaines, Oikawa vit Iwaizumi et la jeune fille se rapprocher de plus en plus et sentit le poids sur sa poitrine s'alourdir. Mais il n'en fit rien. Il laissa couler comme il l'avait toujours fait.

Une semaine avant la Saint Valentin, il s'aperçut que la jeune fille devenait de plus en plus agitée et il se décida à aller la voir. Tout en la cherchant, il ne fit pas attention à son entourage et fonça dans une personne au détour d'un couloir, qui n'était autre que celle qu'il cherchait. Quand il la vit s'excuser maintes fois, une soudaine fatigue le prit et son esprit téméraire s'estompa un instant.

Il soupira, se passa une main sur le visage comme pour repositionner un masque et reprit son sourire.

« Yaho ~ comment vas-tu ?

— Oikawa-sempai ! Je suis désolé de vous être rentré dedans !

— Ce n'est rien, je ne regardais pas devant moi, dit-il en balayant ses excuses de la main. »

Elle hocha la tête et il réitéra sa question.

« Ça va très bien merci, sourit-elle. Vous n'auriez pas vu Iwaizumi-san ?

— Iwaizumi-san hein... murmura-t-il. Non désolé, lui sourit-il gentiment. »

Il pensa soudainement à quelque chose.

« Dis-moi jolie demoiselle -elle rougit quelque peu sous l'appellation- qu'as-tu prévu pour la Saint Valentin ? Tu vas lui offrir quelque chose ?

— Et bien j'avais pensé à lui faire des cookies, rougit-elle.

— Tu ne dois pas faire ça, dit Oikawa sérieusement. »

Elle parut surprise et lui demanda pourquoi.

« Il a horreur des cookies. Mais j'ai la pâtisserie parfaite pour toi, dit-il en souriant largement, les mots lui écorchant la bouche. »

Il vit ses yeux s'illuminer et précisa :

« En tant que meilleur ami je connais tout d'Iwaizumi et puisque je suis un gentil sempai, je vais t'offrir ce renseignement. »

Il se rapprocha de son oreille et lui souffla quelques mots tout en ignorant le monstre qui compressait douloureusement encore et toujours sa poitrine. Elle le remercia en s'inclinant plusieurs fois et s'en alla finalement. Oikawa lui fit signe avec le plus beau sourire qu'il avait en stock pour ne pas se laisser submerger par la jalousie et le remord. Il la regarda s'en aller en sautillant et eu une grimace de dégoût.

« Les filles ça s'excite vraiment pour pas grand-chose... »

Il ne savait toujours pas pourquoi il avait fait ça et il savait que cette histoire allait finir en nuit blanche à regarder E. T encore et encore, un pot de glace aux mains et Extra ronronnant à ses pieds.

C'était la première fois qu'il redoutait autant le jour de la Saint Valentin. Il faisait tout pour ne pas y penser, mais il y avait cette peur grandissante en lui, qui l'empêchait de totalement se concentrer en ce jour de fête. Peur de voir cette fille donner à son Iwa-chan, son cadeau. Peur de voir l'expression de son ami d'enfance. Peur de ses sentiments.

Il soupira en ramassant les lettres et les gâteaux tombés de son casier, sous le regard envieux et quelque peu dégoûtés des autres lycéens et se dirigea vers sa salle de classe.

Comme à leurs habitudes, Matsukawa et Hanamaki taquinaient Iwaizumi sur le peu de gâteaux et cadeaux qu'il avait reçu.

« Qu'est-ce qu'on s'en fou de ces cadeaux, marmonna-t-il. J'ai toujours détesté cette fête. »

Oikawa ne put s'empêcher de taquiner lui aussi, son meilleur ami.

« Oh ooh ? T'es en manque d'amour Iwa-chan ?

— Ferme là Kusokawa. »

Iwaizumi jeta un regard très peu avenant à tous les objets que tenait Oikawa dans ses bras. Il répéta qu'il détestait cette fête et il s'allongea sur sa table en ne calculant pas les quelques lettres rose empestant le parfum et les cookies fait maison.

Les heures passaient beaucoup trop vite et torturaient mentalement Oikawa qui redoutait énormément la fin des cours. Il se doutait que la jeune fille attendait la fin de la journée pour se déclarer. C'est ce qu'elles faisaient presque toutes.

La dernière sonnerie retentit alors et il lança un regard à Iwaizumi pour voir ce qu'il comptait faire, mais il aperçut la prétendante à travers les vitres menant sur le couloir. Il se dépêcha donc et sorti en premier de la salle. Il voulut souhaiter bonne chance à la jeune fille mais l'image d'un Iwaizumi et cette fille main dans la main, heureux, qui le hantait depuis quelques semaines, l'en empêchère et il se contenta d'un hochement de tête.
Iwaizumi l'ayant vu se comporter bizarrement tout au long de la journée, se dépêcha lui aussi. Il voulut lui courir après mais il se fit stopper par la jeune fille. Oikawa qui s'était arrêté quelques mètres plus loin eu un regard douloureux pour le visage gêné de son meilleur ami. Il eut tellement mal qu'il ne put en voir davantage et s'enfuit en se dirigeant loin du lycée, séchant son entraînement de volley.

Il ne pleura pas. Il avait déjà versé trop de larmes depuis qu'il avait découvert ses sentiments un peu trop passionnels pour son meilleur ami. Il passa devant le parc dans lequel il avait passé toute son enfance avec Iwaizumi. Cela lui fit mal et il se dépêcha de rentrer chez lui.

Il était monté rapidement dans sa chambre sans un mot et il se laissa tomber sur son lit. Oikawa souri tristement. Tu ne dois t'en prendre qu'à toi même Tooru. Quel idiot donne des conseils à sa rivale en amour ? Il soupira et colla son front contre le mur à sa gauche. C'est sûrement trop tard maintenant. C'est pathétique. Je me comporte comme si je m'étais fait plaquer.

Une semaine passa. Une semaine ou Oikawa remit tout en question. Une semaine durant laquelle il évita le plus possible d'être seul avec Iwaizumi. Ses proches se firent énormément de soucis, notamment le duo Makki-Mattsun qui avait tout compris après avoir vu Iwaizumi et la jeune fille venir ensemble au lycée le lendemain de la Saint Valentin -Oikawa ne soupçonnant rien, déprimé tel qu'il l'était-. Il était telle une âme en peine. Dès qu'il en avait l'occasion, il s'enfermait dans les toilettes pour tenter de réguler sa respiration qui devenait sifflante par moment. Chaque fois qu'il voyait Iwaizumi et la jeune fille, son cur se faisait lourd. Il n'y avait aucun signe apparent qui montré qu'ils sortaient ensemble mais Oikawa se disait qu'ils voulaient surement rester discret. Ce serait bien le genre d'Iwa-chan, pensa-t-il. Et ça lui fit encore plus mal au cur.

Mais il faisait tout pour que son amour secret ne s'en rende pas compte. Alors lorsqu'il était près de ses amis, il souriait. Comme il l'avait toujours fait. Mais Iwaizumi se rendait bien compte qu'il se passait quelque chose, mais il ne disait rien, pensant que c'était seulement passager. Il se dit qu'il avait eu raison lorsqu'une semaine plus tard, il vit Oikawa avec une fille.

« Encore...soupira - t-il. Ça va encore être moi qui vais le ramasser à la petite cuillère. Sérieusement, il ne peut pas mieux choisir ses copines ? Elles le jettent toutes après deux semaines. À croire qu'il le fait exprès. »

Il laissa couler son regard sur le nouveau couple et tout en surveillant Oikawa, il participa à la conversation qui avait encore pour sujet la durée des couples d'Oikawa, tout en ignorant ce vombrissement désagréable qui le prenait chaque fois à l'estomac lorsqu'il observait Oikawa et une fille.

« Quelle barbe... »

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