Deuxième partie

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Ballon qui retombe. Coup de sifflet. Hurlement du public. Joie. Désespoir. Le panneau affichait 27-29 pour le collège Shiratorizawa.

On a perdu, pensa l'ensemble des joueurs de Kittagawa Daichi pendant que les deux équipes s'inclinaient pour remercier le public. Après s'être félicités, les joueurs rejoignirent leurs vestiaires respectifs.

« Sempai ? Vous voulez un mouchoir ? Vous avez le visage tout gluant, demanda un des joueurs.

- Ferme là Tobio-chan ! Je ne pleure pas ! lui répondit ledit sempai.

- Il a raison Kusokawa. T'es vraiment moche quand tu pleures, rigola un autre joueur en s'essuyant les yeux.

- Tu l'es encore plus Iwa-chan ! cria le capitaine tout en prenant un des mouchoirs que lui tendait son kohai. »

Leur coach frappa dans ses mains pour ramener l'attention sur lui et les félicita pour leur performance.

« Même si vous avez perdu face à Shiratorizawa, vous avez globalement mieux joués que les joueurs adverses. Mais ne prenez pas la grosse tête, dit-il en voyant fleurir quelques sourires fiers, vous n'êtes encore qu'un ramassis de gamins faisant des fautes qui piquent les yeux ! Notamment toi, Kindaichi... »

Et durant une bonne vingtaine de minutes, il leur énuméra toutes les fautes qu'ils avaient pu commettre durant le match. Il termina en leur lançant à chacun une bouteille de jus de fruit comme cadeau.

Tooru se réveilla en se passant la main sur son visage barbouillé par la fatigue. Il observa le plafond de sa chambre envahit par des posters et autres objets non identifiables, ayant un rapport direct ou lointain avec les aliens.

« Pourquoi il a fallu que je rêve encore de cette défaite ? marmonna-t-il. »

Il soupira et fixa sans réellement le voir, son réveil matin. Les chiffres clignotants s'imprimèrent peu à peu sur sa rétine et le firent sauter soudainement de son lit. Il fonça dans la salle de bain et mit moins de dix minutes à se préparer. Ce qui était étrange, vu le temps qu'il passait généralement à se faire beau et à arranger ses cheveux, en leurs donnant un air coiffé sans l'être totalement. Il descendit ensuite en courant, tout en enfilant le blazer blanc de l'uniforme de son lycée, embrassa en vitesse ses parents et son enquiquineuse de grande sœur qui se moquait de son retard, prit de quoi manger et s'en alla prendre son bus rapidement. Trente minutes de trajet plus tard où il avait discuté avec son acolyte de toujours, Iwaizumi, ils descendirent à l'arrêt du lycée. Ils rejoignirent le reste de leurs amis qui les attendaient devant le portail blanc.

« Alors prêt pour une nouvelle journée à mourir d'ennui ? demanda un jeune homme grand aux cheveux noirs et à l'allure blasé.

- Mattsun, tout est pour toi source d'ennui, répondit Oikawa, amusé.

- Surtout quand t'es dans les parages, répliqua un garçon roux.

- Hey ! Makki ! »

Ne faisant fi de la plainte de leur ami, ils se mirent à débattre sur l'inutilité plus qu'inutile de leur capitaine.

« ...même les filles sont d'accord. Elles ne restent jamais plus de 2 semaines avec lui.

- Pourtant à l'entendre c'est lui qui casse le plus souvent.

- Laisse tomber Kindaichi, faut jamais écouter les sornettes de ce type, répondit du tac au tac Kunimi toujours plongé sur son téléphone, ne faisant pas attention à la figure outrée dudit 'type', c'est un serpent.

- Parfois je me demande ce que tu fais à Seijoh. T'aurais dû aller à l'académie Nohebi. Ils sont tous aussi fourbe que toi.

- Iwa-chaaaaaaaan, implora le capitaine en s'accrochant désespérément à la manche de son meilleur ami, défend moi !

- Et pourquoi ? demanda son soi-disant meilleur ami. C'est pas comme si ce qu'ils disaient était faux. »

Et il le laissa sur cette note, suivit du reste du groupe.

« Pourquoi vous vous en prenez à moi dès le matin ? cria Oikawa en les rattrapant.

- Parce que t'es une victime Bakakawa, lui répondit laconiquement Iwaizumi. »

Il se mit alors à bouder jusqu'à ce qu'ils arrivent en salle de classe où il reprit de sa prestance, faisant soupirer ses amis.
Commença alors -encore-, une matinée banale pour les amis.

« Oï ! Iwaizumi ! Il y a quelqu'un pour toi ! cria un des garçons de leur classe quelques minutes après que la sonnerie annonçant l'heure du repas de midi, ne sonne.

- J'arrive, dit-il en se levant.

- Oh ohhh~ on pari combien que c'est une fille ? taquina Hanamaki.

- Toutes tes profiteroles, dit Matsukawa toujours aussi endormi.

- Adjugé vendu ! »

Ils se levèrent discrètement, suivi d'Oikawa pour voir qu'Iwaizumi parlait effectivement avec une fille. On entendit très nettement le gémissement de désespoirs d'Hanamaki et le « Yes » retentissant de Matsukawa.

Oikawa de son côté n'avait aucune expression qui reflétait son état intérieur bien qu'en lui, le calme avait laissé place à une tempête. Il regardait d'un œil morne son meilleur ami parler avec la fille.

« Il doit la connaître, ils ont l'air très complices, marmonna-t-il en les voyant rire ensemble. »

Il se ressaisit soudainement pris de panique. Ça recommencé...Ce sentiment qui lui tordait la poitrine. Ça commencé sérieusement à l'enquiquiner. Il prit une expression colérique que personne ne vit. Mais il se ressaisit rapidement et prévint ses amis qu'il allait se rafraîchir et ne fit pas attention à l'expression inquiète, qui avait pris place sur les visages de Matsukawa et Hanamaki. Il se rendit alors à l'étage supérieur et se passa de l'eau sur le visage dans les toilettes. Il observa son reflet dans le miroir et grimaça en voyant son aspect.

« Sérieusement c'est quoi cette tête ? On dirait que je suis passé sous un rouleau compresseur... »

Il secoua sa tête et ses cheveux trempés et posa son front sur le bord du lavabo pour prendre plusieurs inspirations et empêcher une crise d'angoisse. Il enfouit au plus profond de lui ces sentiments qu'il voulait ne plus voir ressortir, et s'imagina les enfermer dans un coffre à clé au plus profond de son cœur.

Après plusieurs minutes, il se releva et rejoignit sa salle de cours, son sourire habituel plaqué sur les lèvres, comme s'il n'avait jamais frôlé un début de crise d'angoisse.

Il sourit au duo qui avait eu l'air de s'inquiéter pour lui, les rassurant. En s'asseyant à sa table, il vit son meilleur ami le regarder d'un air dubitatif. Il lui lança un regard interrogateur en retour mais Iwaizumi tourna finalement la tête vers le professeur qui était revenu. Oikawa se demanda quelle mouche avait donc piqué son ami lorsqu'il se rendit compte de quelque chose qui le fit frissonner d'effroi.

« Avec tout ça, j'ai oublié de manger. »

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