Quatrième partie

423 44 24
                                    

Deux semaines plus tard.

« Iwa-chan !! S'il te plaîîîîîît !!

- Non. C'était la dernière fois Bakakawa.

- Iwa-chaaaaaaaan, gémit ledit Bakakawa. »

Iwaizumi soupira et parti avant qu'il ne s'énerve. Qu'est-ce qu'il disait ? Je ne suis pas son entremetteur et encore moins sa mère. Il a qu'à se débrouiller tout seul pour une fois. Son ami le suivit alors, tout en l'assénant de « S'il te plaît ». Au bout de dix minutes, Hajime n'en pu plut et se retourna violement vers son abruti de meilleur ami et l'attrapa par le col de son blazer :

« J'en ai ma claque ! Si tu veux casser avec ta copine, fait le toi même !

- Mais Iwa-chan...

- Non ! J'suis pas ta putain de nounou ! J'ai assez donné ! Au pire tu n'as qu'à demander à Matsukawa ou à Hanamaki, je suis sûr que ça leur fera plaisir.

- Jamais de la vie ! Ils vont encore plus m'enfoncer que me procurer de l'aide ! »

Iwaizumi lui lança le regard le plus noir qu'il put et lui dit qu'il rentrait, le laissant tout seul avec son téléphone portable, incapable de quitter sa copine actuelle. À quel moment ai-je raté ma vie ? se demanda Iwaizumi. Au point d'être celui qui brise les couples de Tooru ? Il rentra chez lui en souhaitant une bonne soirée à ses parents, totalement crevé après que son meilleur ami lui a pompé toute son énergie.

Il s'écroula avec une telle grâce sur son lit que les lattes de son sommier se brisèrent.

« Pu**** de *****! »

Il soupira mais ne bougea pas du lit brisé. Son regard se voilà, plongeant dans ses pensées mais il fut pris de panique en voyant le cheminement qu'avait pris son esprit. Non mais j'ai complément perdu lesprit ! Depuis quand je fantasme sur ce con ? Il se redressa pour sortir du sommier et alla chercher un futon dans le placard en face et s'enroula dedans. Il respira profondément l'odeur et se pelotonna encore plus. Quand il s'aperçut que l'odeur qu'il respirait tel un drogué était en fait celle d'Oikawa, il poussa un juron sonore.

« Hajime ! cria sa mère.

- Pardon ! »

Il se leva fixant le futon d'un regard mauvais, comme si un Tooru sauvage allait en sortir à n'importe quel moment, durant plusieurs minutes. Puis il soupira, soudainement las et se rallongea dans le futon. Je suis dans la merde.

Il mit énormément de temps à s'endormir cette nuit-là. Trop de choses tourbillonnaient dans sa tête. Il ne put s'endormir qu'aux alentours de minuit.

« Iwa-chan ! T'as une tête horrible ! cria Oikawa le lendemain en le voyant dans le bus.

- Crie moins fort Shittykawa, s'énerva Hajime en se bouchant les oreilles. »

Oikawa s'assit à côté de lui et le bus redémarra. Un silence étrange pris place entre les deux amis. Si étrange que cela perturba fortement Iwaizumi, qui lança un coup d'il vers son ami, pour le voir la tête posée contre le dossier de son siège, le regard vide. Il fronça les sourcils et se dit qu'il était temps d'avoir une petite discussion avec le garçon.

« Oï. »

Oikawa tourna les yeux vers lui, sans bouger la tête.

« Qu'est-ce qu'il se passe là-dessous ? »

Le capitaine de volley ne prêta pas attention à cette question, trop perturbé pour cela. Voyant qu'il n'était pas encore prêt à répondre à cette question, Hajime changea de sujet, se rappelant leur querelle d'hier.

« Tu l'as quitté ? »

Oikawa tourna cette fois ci la tête. Il laissa le suspense prendre place.

« Tu voudrais le savoir, hein ? sourit narquoisement son stupide meilleur ami.

- Tch ! Répond !

- Haha t'es trop mignon quand tu fais cette tête Iwa-chan, murmura t'il en s'asseyant correctement.

- Hein ? T'as dit quelque chose ?

- Non. Non ce n'est rien. Pour répondre à ta question, oui je l'ai quitté et non ça ne s'est pas bien passé. De toute façon, depuis quand une rupture se passe sans accroc ? bailla - t'il.

- Mmh... »

Et le silence repris sa place durant tout le reste du trajet.

« N'empêche que c'est la première fois que tu ne te fais pas larguer.

- Oh ferme là, tu veux ? »

Iwaizumi rigola et se replongea dans ses pensées en imitant Oikawa.

À l'intérieur des deux amis, le chaos avait pris place. L'un ne savait plus comment réagir en la présence de son meilleur ami de toujours et de son premier amour, et l'autre se sentait mal parce qu'il ne savait pas comment aider son ami, qui, malgré toutes ses précautions, n'a pas pu cacher son état qui alarmait énormément Iwaizumi. Il se sentait mal parce qu'il savait qu'il n'allait pas bien. Pas bien du tout. La preuve étant, qu'il avait rater plusieurs entraînements depuis le début du mois et il avait perdu un peu de poids. Durant le trajet Hajime pris une décision. En sortant du bus, il intercepta Oikawa et le coinça entre deux murs à l'abri des regards.

« Je ne sais pas ce qu'il t'arrive et ça m'énerve. Tu ne veux pas te confier et ça m'énerve encore plus. Ça m'énerve à un tel point que ça me rend malade. Je ne sais pas ce qui te rend si malheureux mais je ne vais pas tarder à le savoir. C'est hors de question que je te laisse dans cet état déplorable encore longtemps. Je connais un Oikawa chieur, qui passe son temps à prendre les autres de haut et qui adore écraser ses adversaires. Qui ferait tout pour que ses amis soient heureux en oubliant lui-même qu'il a tout aussi le droit de l'être, lâcha Iwaizumi d'une traite. »

La lueur qui passa dans le regard d'Oikawa ne lui échappa pas.

« Mais le Oikawa que je côtoie depuis un mois ce n'est pas cet Oikawa. Alors si dans une semaine tu n'as pas changé de comportement tu vas devoir m'avouer tout ce que tu as sur les épaules. Tout. Je ne te laisse pas le choix. Et c'est un putain d'ultimatum, Tooru. »

Et il le laissa là, en proie à ses tourments et ses sentiments.

Oikawa se laissa glisser contre le mur désemparé et se prit la tête entre ses mains. Comment j'ai pu oublier ? Il connaît tout de moi, évidemment qu'il allait se rendre compte que quelque chose clochait. Je suis vraiment con. Il fit soudainement quelque chose qu'il s'était interdite de faire depuis bien longtemps. Il explosa en sanglots. Il lâcha prise. Il ouvrit toutes les vannes et laissa libre cours à sa frustration, sa tristesse, sa colère et à sa peine. Tout en ignorant qu'Iwaizumi était resté caché après sa tirade. Le noir eu tout le mal du monde à se retenir de courir le consoler. Mais il se fit violence pour ne pas céder à la tentation. Non il faut que je le laisse. Il enfonça ses ongles dans ses paumes de mains et s'en alla.

Oikawa ne vint pas en cours ce matin-là. Il s'était rendu à l'infirmerie prétextant un mal de ventre. Il retourna en classe à la sonnerie de midi. Tout le monde lui demanda pourquoi il avait été absent mais il ne leur répondit pas. Il se dirigea directement vers Iwaizumi qui le regardait d'un air inquiet. Ne me regarde pas avec ses yeux là s'il te plaît. Il s'arrêta devant sa table et le fixa. Il prit une profonde inspiration.

« C'est d'accord. Dans deux semaines. Après tu sauras tout. Mais je te préviens tu ne seras pas capable d'accepter ce que je te dirais. »

Iwaizumi le dévisagea d'un regard indéchiffrable.

« Pourquoi tu joues à ce jeu-là avec moi ? »

Oikawa fronça les sourcils, ne comprenant pas.

« Tu le sais que tu perdras pourtant. Tu le sais, il se leva et rapprocha son visage prêt du sien pour que seul lui entende, que j'accepterai tout venant de toi. »

Il le dévisagea encore quelques secondes puis il se rassit. Il posa sa tête dans sa main et regarda à travers la vitre en ne faisant plus attention à Oikawa, qui se dirigea vers sa table l'esprit totalement chamboulé et les joues quelques peu colorées.

« Ça ne va pas être une partie de plaisir... »

The Whole World Is Falling In Love Où les histoires vivent. Découvrez maintenant