Grain de café || 2

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Le lendemain matin, lorsqu'Ambre se réveilla, elle sentit le bras de Marlo s'enrouler autour de sa taille et l'attirer avec douceur contre son torse. Un fin sourire étira les lèvres de la jeune femme bien qu'elle laissa un léger grognement s'échapper de sa bouche; presque inaudible. Cette attitude grognon amusa fortement l'italien qui s'esclaffa sans retenue dans la nuque de sa petite-amie. Cette dernière empoigna son oreiller et l'envoya voler dans la tête de son compagnon qui la lâcha provisoirement, le temps de recouvrer ses esprits. Ambre profita de ce moment pour se faufiler hors des draps et rejoindre la salle de bain. C'était tous les jours la même chose et Marlo continuait de tomber dans le piège; même après six mois de relation. Le jeune serveur tambourina à la porte de la salle de bain sans relâche, déterminé à venger son honneur. Mais, la brune se trouvait déjà sous la douche, profitant de la chaleur de l'eau sur son visage encore endormie.

Il fallut au jeune homme attendre vingt minutes avant de voir la tête d'Ambre immerger de la salle de bain. Une bataille d'oreillers s'engagea alors entre les deux amoureux qui finirent tous les deux au sol. Tout comme la jeune femme réussit à se mettre en retard. Le samedi, elle le consacrait au club pour les jeunes défavorisés. Elle y animait une activité en relation avec son amour pour l'art. Elle enfila en vitesse un gilet et des ballerines puis attrapa ses clefs au passage, laissant Marlo seul dans son appartement. Son vélo ne ferait pas l'affaire pour rattraper son retard. Elle sauta sur l'occasion et emprunta le vespa de son petit-ami. Il chérissait cet engin comme la prunelle de ses yeux et refusait toujours et catégoriquement de lui prêter. Il lui passerait sans doute un savon monstrueux à son retour mais qu'importe; les jeunes avant tout.

A son arrivée devant le club, elle découvrit une foule de jeunes inhabituelle. Elle gara le vespa de Marlo à l'abri des regards malintentionnés et rejoignit l'entrée. Lorsqu'elle repéra Simon, un adolescent de quinze ans habitué des lieux, elle le questionna quant à l'affluence de monde.

- Qu'est-ce que c'est que tout ce monde, d'habitude le groupe ne dépasse pas les quinze personnes, aujourd'hui vous êtes au moins une vingtaine !

Elle ouvrit la porte et laissa les jeunes pénétrer dans l'enceinte du centre, écoutant avec peine les explications de Simon couverte par le brouhaha ambiant.

- Une rumeur court comme quoi le directeur aurait embauché un assistant pour les activités musicales et il parait aussi qu'il s'agit du fils du milliardaire John Wade.

L'adolescent débita ces paroles comme une évidence. Et, cela n'arrangea pas la jeune femme qui resta ignorante à propos de la situation. Le seul détail qui ne lui avait pas échappé était que la majorité des nouvelles recrus étaient des filles. Leur âge ne dépassait pas la barre des seize ans et pourtant, elles cherchaient déjà à séduire un assistant pour la simple raison de sa richesse familiale. Ambre soupira puis suivit les pas de ses protégés. Ils étaient déjà tous prêts à démarrer l'activité; assis à leur place autour de la table.

- C'est le début des vacances, alors, comme d'habitude, vous avez le choix de l'activité que vous désirez faire, indiqua-t-elle.

Elle fit circuler une feuille parmi les adolescents afin que chacun y inscrive son activité favorite. Cet instant de répit lui permit d'enfiler sa blouse et d'attacher ses cheveux à l'aide d'un crayon à papier, faute de mieux. Lorsqu'elle récupéra la feuille, l'activité qui primait était la peinture mais, néanmoins, trois élèves préféraient opter pour la poterie.

- Bon, je suppose que vous connaissez les lieux, alors je vous laisse prendre votre matériel, je vous fais confiance pour rester calmes et solidaires avec vos cadets !

Ambre connaissait bien chacun de ses élèves à présent. Son calme et sa patience avaient réussi à faire des miracles avec ces adolescents. La grande majorité d'entre eux ne partaient pas en vacances et, elle tentait chaque samedi d'égailler au maximum leur quotidien. Son téléphone vibra dans la poche de son jean. Elle l'en sortit pour découvrir un message de Marlo:

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