Chapitre 3 - Enfin prête

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Je me sentis immédiatement refroidie lorsqu'il me défendit face à une autre fille. Pourquoi voulait-il attirer l'attention sur nous? Enfin bref, une de ces filles complétement omnubilées par leur robes et leur vernis à ongle s'approcha de nous et déclara d'une voix qui se voulait sensuelle mais qui me semblait plutôt insupportable:

- Salut Ericounet. T'es célib? Enfin, même si tu sors avec elle, c'est comme si tu l'étais.

- Je ne suis pas interessé. Et je peux savoir ce que tu as contre elle?

- Ce que tout le monde a contre elle, tu veux dire? Personne n'aime cette tarée. Enfin, elle n'a même pas de quoi se payer des frignues plus à la mode! Et puis, elle est anti-sociale. Pas que je la déteste, mais elle est hors-compétition.

- Donc, ton petit jeu, c'est une compétition?

- Ah, toi je t'aime bien. Tu viens avec moi au bar après le cours?

- Je te l'ai dis, je suis pas interessé par toi. Je préfère sa présence à la tienne. Elle, au moins, elle est intelligente.

Elle devint toute rouge, se retourna et repartit aussi dignement que possible.

- Mais qu'est-ce qui t'a pris?

- Ben quoi? Je t'ai défendue, Rose, je vois pas ce que tu as contre ça...

- Déjà, c'est Rosalie. Et ensuite, je t'ai dis que je ne veux pas avoir d'ennuis! Laisse-moi tranquille, à la fin!

Je pris mes affaires et partis rapidement. J'adressai un léger signe au sckizophrène qui me regardait, marmonnant toujours dans sa barbe. Puis, je montai au piano et, afin de me distraire, je me mis à jouer des mélodies qui me faisaient sortir ma rage. Requiem for a dream retentit dans tout le collège. 

Soudain, j'entendis la porte s'ouvrire mais je n'arrêtai pas pour autant la musique envoûtante mais qui restait chaotique. Deux mains se posèrent sur mes épaules mais je les ignorais. Etait-ce Eric? Je soupirai, cependant, et donnai un coup de menton vers ces mains que j'entraperçus comme masculines. Il ne les enleva cependant pas et le laissa là jusqu'à la fin du morceau. Puis, je me retournai et, comme je m'y attendais, je vis Eric en face de moi. 

Je soupirai.

- Arrête, Eric, ça ne sert à rien de te raccrocher à moi. Je n'ai rien à t'offrir.

- C'est là que tu te trompes, murmura-t-il, et je fus surprise de sa déclaration. Il dut remarquer ma surprise, car il secoua la tête et sortit précipitemment de la pièce. 

Je restai assez indécise face à ce court moment. Qu'avait-il voulu dire?Je sortis précipitemment à sa suite et le rattrappai enfin dans le couloir, là où tout le monde était en train de discuter en attendant l'arrivée des professeurs.

- Eric! lançai-je à travers la cohue, mais il ne m'entendit pas.

Je courus, bousculant parfois quelque personnes, avant d'arriver vers lui. Je posai une main sur son épaule afin de le retourner. Il prit ma main, se retourna sans me lâcher, m'attira près de lui et m'embrassa sauvagement devant tout le monde. 

Etais-je prête?

Oui.

Oui, oui, oui, dix millions de oui.

Je l'étais, et ce depuis que j'avais décidé de le suivre au lieu d'ignorer sa remarque.

J'avais voulu qu'il m'embrasse.

Je l'avais réellement et ardemment voulu. 

Je lui rendis son baiser avec ardeur, ignorant les "Wouuuu" qui fusaient. Je l'aimais, c'est tout ce qui comptait.

La sonnerie retentit, et soudain je fus séparée à son étreinte. Il sourit alors que je rougissais considérablement.

- Tu vois, j'ai eu raison de t'attendre.

Je me renfrognais, le quittai et entrai dans la salle de classe. Les gens me jetaient des regards assez... amusés.

Le cours se passa sans encombres, rapidement suivi par un deuxième. J'évitai autant que possible les regards insistants d'Eric, assis à côté de moi. Mais à la fin, je ne pus plus l'éviter. Il m'attendait derrière la porte, me barra le passage, puis passa un bras sur mes épaules et m'entraîna dans les couloirs à sa suite.

- Tu fais quoi?

- Je te ramène chez toi.

- Ouais, t'espère savoir où j'habite, quoi.

- Comment m'as-tu démasqué?

Je lui jetai un regard insistant, et il éclata de rire. Je secouai la tête, désolée de voir à quel point il était prévisible.

- Enfin bon, je crois que je vais rentrer à pied.

- Pas question! Je veux profiter de ma victoire.

- Victoire?

- Oui, celle sur ta timidité maladive. 

- Je me sentais très bien, en temps que fille timide et anti-sociale.

- Et maintenant, tu te sens comment?

- Je ne sais pas. C'est très rapide... trop peut-être.

Il hocha la tête, mais me mena de force à sa voiture. Il démarra et me demanda mon adresse, que je lui donnai avec réticence.

Puis, il conduisit la voiture à travers les routes jusqu'à arriver à l'entrée de ma rue. Là, il tourna à gauche au lieu d'aller à droite, ce que je lui fis remaquer, mais il me répondit qu'il voulait me montrer quelque chose avant. Je haussai les épaules.

Il conduisit encore cinq minutes, puis se parqua dans un parking public, prit ma main une fois que je fus hors de la voiture, et me mena jusqu'à un petit parc. J'entendis le bruit d'une chute d'eau, et Eric m'amena droit à une cascade. C'était absolument magnifique. Je restai bouche bée devant ce spectacle. Ce fut Eric qui me réveilla de mon état presque chomatique en m'embrassant une seconde fois.

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