09. Harry

878 93 11
                                    

C'était beaucoup plus vaste que ce à quoi je m'attendais de la part de Liam. Il m'avait assuré un petit rassemblement. En me posant sur l'accoudoir d'un grand canapé, je jetai un coup d'œil circulaire à la salle blindée de monde et aux gobelets en plastique rouge qui jonchaient le sol. Une jeune fille brune était assise à mes côtés, suivie de deux autres de ses amis. Liam était juste en face de nous avec une bière en main. La musique pouvait aussi bien être ressentie qu'écoutée, battant à travers l'intégralité de mon corps et sensibilisant mes oreilles. 

« Alors, Harry, tu es étudiant ? »

Je regardai le charmant sourire de la brunette. Elle était plus jeune que le reste d'entre nous de quelques années. C'était évident mais je ne dis rien à ce sujet.

« Je suis un citoyen travailleur, trésor. »

Je déplaçai ma vision à travers la maison une fois de plus, à la recherche de quelque chose pour tuer l'ennui.

Je remarquai une grande horloge ronde accrochée au mur. Cela me fit penser au studio d'art et à cette fille dont je ne connaissais le nom. Tout ce que je voulais à ce moment-là, c'était de déchirer ses vêtements, la jeter sur un lit et la peindre. C'était quoi ce discours de merde ?

Mon attention fut redirigée vers cette fille aux cheveux noirs et à la peau de bronze lorsqu'elle reposa sa main sur mon pantalon en jean ajusté.

« Tu travailles où, Harry ? »

J'observai ses ongles longs et roses avec dégoût. En fait, j'en avais presque frémis.

« Le studio de tatouage sur la rue principale, » répondis-je, me redressant et devins soulagé au moment où sa main glissa de ma cuisse.

« Eh bien, peut-être que je devrais venir te rendre visite de temps en temps... » Je me retournai pour la voir se tenir debout derrière moi, oscillant légèrement sous l'effet de l'alcool dans son système sanguin.

« Pour un tatouage, » ajouta-t-elle en clignant de l'œil. J'attrapai ses bras fins avant qu'elle ne s'écrase parterre, l'installant soigneusement sur mon siège.

« Ouais, tu devrais. » Dis-je sèchement.

Je m'éloignai, roulant des yeux une fois à l'écart.

Je trouvais la cuisine beaucoup plus intéressante. Le niveau sonore diminua légèrement d'intensité, ou du mois il n'était pas aussi perçant. J'avais horreur des bruits intenses.

Je saisis une canette froide de cidre bouché hors du réfrigérateur. Une fois que mon dos s'appuya contre le mur, je regardai de nombreuses et diverses personnes aller se chercher de l'alcool. Différentes couleurs de cheveux, différents accoutrements. J'accordai une attention particulière aux femmes qui passaient devant moi. Certaines atteignaient l'âge du questionnement tandis que d'autres étaient des grognasses à la recherche de leur perfection.

Quelques regards glissaient sur ma personne, aucuns d'entre eux n'avait suffisamment le courage pour subsister. J'étais habitué à ça.

Je finis ma canette avant même d'en avoir pris conscience. Je pris aussitôt une de plus. Je ne savais pas pourquoi je buvais. L'ennui, je suppose. Je ne pouvais même pas trouver une assez bonne raison pour rester ici. Probablement seulement pour attendre qu'une chose d'intéressante se passe. Malgré que cette fête fût exaspérante et abrutissante, c'était une option bien meilleure que d'aller à la maison.

Je laissai mes pensées dévier à nouveau vers cette fille sans nom. Mon esprit l'illustra à nouveau d'une manière qui ne se devait pas, je passai mes doigts à travers mes boucles désordonnées avec frustration. Je clignai des yeux à plusieurs reprises et me versai plus de bière.

Styles of Expressionism (hs) | VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant