ch.9

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Il était devant moi, personne pour m'interdire de l'embrasser, mise à part lui. Alors avec un peu d'hésitation je déposai un doux baiser sur ses lèvres.
J'étais bien. Mais soudain, je sentis les mains de Léo, prendre mes deux poignets et me pousser en arrière. Je restai choqué et je ne sus quoi dire.

-Désolé Léo... Dis-je en balbutiant.

Il prit sa veste et s'en alla.
Je ne comprenais plus rien... Avant que je l'embrasse il m'avait sourit. Je me disais que mes sentiments étaient peut-être réciproques. Je couru aux toilettes les yeux remplis. Je n'avais pas pensé que peut-être, Léo n'était pas attiré par les hommes. D'ailleurs, moi non plus enfin je crois. J'étais perdu. Je ne savais pas, moi même si j'étais de ce genre ou pas. Mais pourtant c'était évident, dès que je voyais Léo, mon cœur se mettait à battre la chamade. Au fond je ne voulais pas l'admettre ou tout simplement je n'osais pas me l'avouer, car être populaire et Gay n'était pas possible. Il fallait absolument que personne ne sache ce qui se tramait entre Léo et moi.

Demain, ou plutôt dans quelques heures, nous allions prendre l'avion pour retourner chez nous. Je n'avais pas envie de retourner là-bas, avec le lycée, les filles les soirées et encore pleins d'autre choses qui ne me plaisait plus, et qui d'ailleurs au fond ne m'avaient peut-être jamais plu. Mais il était certain, que je devais avoir une discussion avec Léo pour mettre les choses au claires.


Nous avions atterri il y a deux jours. Tout était si différent. Là-bas à Lisbonne, il y avait toujours, du bruit, de la musique, des rires.
Ici, dans ma chambre, assis sur mon lit, personne. Aucun bruit. Je me sentais vide. Ma seule envie en ce moment, repartir, et revivre les moments intenses à Lisbonne.
Le baiser... En parlant de cela, ou plus précisément de Léo, depuis notre retour aucun regard, aucune parole entre nous n'avait été échangés. Il était devenu froid et indifférent ce qui me blessais énormément et par dessus tout je me sentais frustré par son comportement.

-À Table! S'écria ma mère.

-J'ai pas faim!!!

J'entendis des pas se rapprocher, la porte de ma chambre s'ouvrir, et une petite tête passer dans la fente.

-Bon Matt', ça fait depuis ton retour de Lisbonne que tu n'as pas mangé un seul morceau. Il se passe quoi?

-Rien, j'ai juste pas faim. Répondis-je désespéré.

Elle se rapprocha de moi, s'essaya à mes côtés puis elle me prit dans ses bras. D'un coup le baiser de Léo me revint en tête. Devais-je lui dire que j'avais embrassé un garçon et que ça m'avait plu? Après tout c'était ma mère.

-Heu maman, je dois te dire quelque chose.

Elle leva la tête et me regarda avec un petit sourire protecteur. J'avais peur de lui dire que j'avais posé mes lèvres sur un homme. Et si ma maman était Homophobe? Si elle me haïssait parce que j'aimais peut-être les garçons et non les filles?! Pleines de pensées noires me traversèrent l'esprit puis un stop me prit et je ne pu lui dire. Je m'empressai d'aller dans la salle de bain, et je commençai à tourner en rond. Comment j'allais aborder le sujet avec elle mais surtout comment j'allais aborder Léo? Il avait l'air si énervé la dernière fois quand on s'était parlé... Mais il fallait que je lui parle. Demain il était clair que je devais avoir une discussion avec lui.

Ellipse de la nuit

Je mis mes écouteurs et me plongeai dans ma musique. Je réfléchissais à ma phrase pour commencer la discussion avec lui. Mais j'avais l'impression, qu'aucune ne faisait l'affaire. J'avais peur de lui adresser la parole et qu'il m'en veuille pour ce baiser. Je sentis comme une boule qui se formait petit à petit au niveau de mon estomac. En levant le regard je compris pourquoi mon ventre s'était serré si fort. Il était juste là, devant moi à attendre le bus.


Je marchai d'un pas décidé vers Léo, puis d'un ton décidé lui dis-je,

-Toi et moi faut qu'on parle!

Il me regarda à son tour, fixement. Le temps venait à s'arrêter. Plus personne n'existait à cet instant. Il ne restait plus que lui et moi. Ses yeux verts me faisaient tout oublier et après plusieurs jours sans sa présence à mes côtés je me sentais enfin bien auprès de lui. Son parfum vint prendre possession de mes narines et la chaleur de son corps me donna des frissons.
Je sentis sa main venir s'écraser sur mon torse ce qui me projeta violemment en arrière.

-Lâche-moi Matthieu, je ne veux pas te voir, et encore moins te parler!! Cria-t-il.

Mes yeux s'écarquillèrent soudainement suite au ton qu'il venait d'employer. Sa voix renvoyait un message de haine et de rage ce qui me fit verser une larme. Je me sentais comme un moin que rien à cet instant et pour la première fois de toute ma vie, un sentiment de chagrin avait envahi mon cœur.

C'est toi ou rien | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant