DMALL (M/M)

Chapitre 7

— Je m'en contre-fou, s'écria la voix forte et virile de Craden dans la maison. Il faut que l'on retrouve celui qui s'en prend aux nôtres. Je suis même prêt à donner une récompense pour cela.

— Et comment veux-tu que nous fassions cela ? demanda un jeune homme blond.

Craden redressa la tête et plongea son regard dans celui du jeune loup solitaire. Yannis les avait rejoints neuf mois plus tôt quand le nouvel alpha de la meute avait défié l'ancien et l'avait tué.

Et l'ancien alpha était le père de Yannis.

Pour éviter d'être tué comme c'était souvent le cas lorsqu'un nouvel alpha était désigné, Yannis avait préféré quitter la meute en prêtant serment de ne jamais y revenir sous peine de mort.

— Tu nous demandes de chercher, mais tu n'as aucune idée de qui pourrait être le responsable. On va nager en plein brouillard, reprit Yannis.

— Faite fonctionner vos cerveaux. Peut-être que vous trouverez une solution et me la ferez parvenir pour que je puisse vous dire quoi faire.

Le sourire dont le gratifia Yannis le fit soudainement frissonner. Il n'aimait vraiment pas ce sourire. Il était vicieux et laissait supposer beaucoup de choses. Il avait beau faire glisser le jeune loup dans son lit chaque nuit, Craden ne lui faisant pas confiance pour autant.

Il avait beau être séduisant, avoir un corps de rêve, écarter largement les cuisses pour être satisfait par ses coups de reins, il y avait quelque chose de malsain chez lui. Craden était sur et certain que son jeune amant vendrait la meute dans son entièreté s'il y avait une très bonne récompense à la clé.

— Il me semble Craden, enchaîna Yannis que tu n'es pas notre alpha. Tu n'as aucun droit de nous dire quoi faire.

Craden ricana.

— Je suis le plus à même de gérer cette meute. Je mets à profit ma fortune et cet immense manoir pour que vous ayez un toit sur vos putains de tête.

Un silence glacial s'installa brusquement dans la grande pièce qui servait de salle de réception. Craden regarda les hommes qui se tenaient immobiles devant lui. Ils savaient qu'il avait raison. Il était le seul qui était à même de gérer la meute. Avec l'argent qu'il avait gagné au cours de ces dernières années, il avait acheté ce manoir pour y mettre les loups solitaires qu'il avait rencontrés au cours de son errance forcée.

Ce qui était une meute d'une dizaine de loups, c'était transformé en une véritable petite institution. Ils devaient être plus de soixante et malgré des hauts et des bas, ils restaient soudés. Il arrivait que par moment, des loups décider de partir à l'aventure et de ne pas rentrer. Préférant rester seul quand dans une communauté qui s'agrandissait au fil des ans. D'ailleurs, lorsque la meute avait atteint une centaine de membres, elle avait été fractionnée. Le plus gros de la meute était resté dans le sud des États-Unis.

De ce qu'il savait, elle se portait bien. Beaucoup de loups avaient fait le choix de la quitter après la séparation et certains avaient même créé leur propre meute. Non pas que cela le gênait, mais il ne comprenait pas ce besoin d'appartenir à une meute.

Lui-même avait perdu le goût de vivre dans une meute classique après que la sienne a été décimée lors d'une attaque sournoise d'un alpha qui était venue régler ses comptes avec lui. Il avait réussi à s'enfuir au cours de la bataille, contraint d'abandonner les siens à leur triste sort. Mais depuis, il savait qu'il était toujours pourchassé par l'alpha en question.

Et il savait parfaitement que le jour où il serait seul et le dos tourner, Oran Lesley Byrne finirait le travail qu'il avait commencé dix ans plus. Mais cette fois-ci, il aurait toutes les armes nécessaires pour le combattre et se défendre.