Chapitre 17

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Il n'était pas loin des vingt heures quand Oran coupa le moteur de sa voiture devant la maison de ses parents. Il la regarda longuement et se souvint de tous les bons moments qu'il avait passés ici. Que ce soit avec Sébastian quand ils étaient enfants. Tous comme avec Irvin. Un léger sourire étira ses lèvres. Cela avait été son plus beau refuge quand il n'allait pas bien. Sans attendre, il sortit de la voiture et monta l'escalier du porche avant d'entrer à l'intérieur. Son sourire s'accentua quand la bonne odeur de nourriture vint lui chatouiller les narines.

Déposant ses clés que la console de l'entrée et retirant son manteau, il l'accrocha et se rendit en cuisine. Il s'arrêta sur le seuil et il regarda ce petit bout de femme qui était sa mère. Huit ans plus tôt, elle perdait un mari et lui un père et s'ils n'avaient pas été là tous les deux pour se soutenir, jamais ils n'auraient survécu. La pente avait été longue et très douloureuse pour l'un comme pour l'autre.

— Bonsoir maman, lui dit-il pour lui montrer sa présence.

— Bonsoir mon cœur. Tu as un souci pour venir me voir en plein milieu de la semaine ? demanda-t-elle après l'avoir embrassé sur la joue.

— Tu es rentrée de croisière hier, j'ai quand même le droit de venir te voir. Non ?

— Bien sûr, lui répondit Cailin en éclatant de rire. Je ne vais certainement pas te jeter dehors. Mais je veux que tu me dises la vérité, Oran Lesley Byrne.

Et merde, sa mère avait encore deviné que quelque chose n'allait pas. Et d'ailleurs, il ne savait pas comment lui poser la question. C'était complètement stupide, mais pour la première fois, il était totalement démuni. Mais il n'allait pas avoir le choix. Il fallait qu'il lui demande.

— J'aimerais te poser une question, dit-il en prenant place sur une chaise dans la cuisine.

Il regarda sa mère continuer de cuisiner.

— Je t'écoute.

— As-tu déjà entendu parler d'un alpha qui avait deux compagnons. L'un d'eux est un oméga et... le second un humain.

Il vit sa mère écouter les spaghettis avant de se tourner vers lui pour plonger son regard dans le sien.

— Pas que je sache. Pourquoi me demandes-tu cela ? Il est arrivé quelque chose ? demanda-t-elle en s'approchant.

Oh oui, il était arrivé quelque chose, pensa Oran. Il avait des sentiments pour deux hommes et à chaque instant passé loin d'eux, il avait l'impression que son cœur était en train de s'effondrer. Et le pire, c'était qu'il ne savait pas quoi faire. De plus, ce qui s'était passé deux jours plus tôt avec Sheridan dans les bois n'arrangeait pas vraiment les choses. Il avait eu la peur de sa vie lorsqu'il l'avait vu acculer avec ce putain de loup sur son dos.

— En quelque sorte maman, lui dit-il.

Sa mère prit place à ses côtés et lui prit doucement la main. Bon sang ! Que c'était bon ! Sa mère avait toujours été un roc pour lui. À chaque fois qu'il avait besoin d'un conseil, c'était automatiquement vers elle qu'elle se tournait.

— Dis-moi tout, Oran. Je n'aime pas voir cette mine que tu es en train de faire.

— Tu sais que depuis que j'ai perdu Irvin, je n'ai presque pas eu de relation, dit-il.

— Oui. Sa mort nous a extrêmement affectés et toi tu as cessé de vivre depuis dix ans.

Oran se retint de soupirer. Sa mère avait toujours le chic pour mettre le doigt là ou il ne fallait pas.

— J'ai eu une aventure avec un homme il y a quelques années maintenant. Nous sommes... en quelque sorte restés ensemble pendant deux semaines avant qu'il ne reparte.

DMALL (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant