III

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Présent
Zack

Je me gare dans l'allée et débarque de ma voiture. Je me dirige vers la porte et souffle un bon coup avant de sonner. Quelques secondes plus tard, une femme aux cheveux châtains et aux yeux bruns vient m'ouvrir. Elle doit avoir à peu près le même âge que mon père.

–Bonjour, dit-elle. Je peux t'aider?

–Est-ce que mon père est là? je demande.

–Oh! Tu es Zack! Euh, oui, oui, il est là. Viens, entre!

Elle s'écarte pour me laisser entrer.

–Viens, il est dans son bureau.

Elle m'entraîne à l'étage et s'arrête devant une porte fermée.

–Voilà. Je te laisse.

Je lui fais un petit sourire et elle redescend. Je reste un bon moment à fixer la porte avant de me décider à cogner.

–Entre, Lauren, retentit la voix de mon père.

–C'est pas elle, je dis.

C'est silence de l'autre côté. Puis, la porte s'ouvre sur mon père.

–Zack...

Il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il me serre déjà dans ses bras. Je lui rends son étreinte par politesse. Puis, il s'écarte et me regarde dans les yeux.

–Je suis vraiment content de te revoir, Zack.

–T'avais qu'à ne pas partir, je réponds froidement.

Son expression devient alors plus triste.

–Écoute, Zack...

–C'est bon, pas la peine. Je sais ce que tu vas me dire ; « Je suis désolé, j'ai jamais voulu te faire de mal » et bla bla bla. Je suis venu te voir parce que la police est après moi.

Mon père fronce les sourcils.

–Qu'est-ce qui se passe? Tu n'as rien fait de mal, j'espère?

–Nan, t'inquiète.

Mon père m'emmène dans son bureau et ferme la porte. Je m'assois sur le bureau (le meuble) et il s'assoit sur sa chaise.

–Dis-moi.

–Tu sais, la fille de Patrick Miller?

–Oui? Elle s'est suicidé l'an passé, je suis au courant.

–Eh bien... on était devenu très proche et la police pense que c'est moi qui aurait pu la pousser à faire ça, ou quelque chose du genre. M. Miller leur a fait promettre de mettre le doigt sur la cause de son suicide, et comme lui ne m'aime pas spécialement et que j'étais avec elle avant qu'elle ne se laisse tomber, ils s'acharnent sur moi. Depuis presqu'un an. Et j'en ai marre.

Mon père hoche la tête et se frotte la barbe.

–C'est... délicat. Je ne peux rien faire pour M. Miller, mais pour la police, je pourrais arranger ça. C'est seulement pour ça que tu es venu me voir?

–Eh bien... Brendan m'a dit qu'il fallait que je te pardonne et c'est maman qui m'a dit de venir te voir.

–Donc, s'ils ne t'avaient pas parlé de moi, tu ne serais pas venu me voir?

–Non.

–D'accord. Pour en revenir au sujet principal, je pourrais aller rendre une petite visite à la police de la ville demain ou après-demain.

–Merci.

Je me lève et me dirige vers la porte.

–Zack?

Je me retourne vers mon père. Il s'est levé de sa chaise et s'est avancé de quelques pas.

–Même si ce n'était pas par toi-même, ça m'a fait quand même plaisir que tu sois venu.

Je lui fais un petit sourire et sors du bureau. Je descends les escaliers et sors de la maison sans un regard en arrière.

Je rembarque dans ma voiture et me dirige vers chez-moi. Une fois arrivé, j'entre dans la maison et je suis aussitôt encerclé par ma mère et Brendan.

–T'étais où? me demande Brendan.

–La prochaine fois avant de partir comme ça, dis-moi au moins où tu vas, dit ma mère.

–OK, stop! je m'exclame. Calmez-vous, je vais bien. J'étais parti chez mon père.

–Je suis contente que tu aies enfin décidé de lui pardonner, soupire ma mère.

–Je ne lui ai pas pardonné. Je suis seulement allé le voir pour qu'il m'enlève la police de sur le dos.

Ma mère roule des yeux et s'en va.

–T'es sérieux? me dit Brendan. T'aurais pu au moins faire l'effort de lui pardonner.

–Je lui pardonnerai quand j'en aurai envie.

Je monte dans ma chambre et m'affale sur mon lit. Il a beau être mon père, il totalement détruit ma famille, en trompant maman.

–Je vais y aller, dit Brendan. À plus.

–À plus, je réponds.

Je me lève et vais à mon bureau. J'ouvre mon ordi et vais dans mes photos. Puis, j'imprime celles de moi et Alexa et je les plastifie. Demain, j'irai les porter sur sa pierre tombale. Et si ses parents les enlèvent, je les réimprimerai et les plastifierai encore. Et j'irai les remettre sur sa pierre tombale.

One Year After You | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant