Mlle la détective

Chapitre 3

Les enfants n'avaient pas peur de faire sortir les vieux de leur sieste apparemment. Ils se permettaient de parler fort sans retenue et rigolaient comme des hyènes.

-Comment t'as flippé dans la salle de bain !
-Mais c'est pas de ma faute ! s'exclama le concerné. Vous étiez tous cachés dans la baignoire !
-Je me demande bien à qui cette maison appartenait... se demanda une petite fille blonde.
-Ça fait 5 ans que plus personne n'y vit.
-En même temps qui voudrait entrer dans une maison qui pue la mort !

Lys était choquée, le langage de ces enfants étaient vraiment... vraiment... vraiment insupportable à entendre. Leurs parents ne leur avaient-ils pas appris les bonnes manières ?

Alors qu'ils s'étaient arrêtés dans un coin de la rue, un garçon du groupe commença d'une voix tremblante :

-Hier soir quand ma maman est rentré du travail... Elle a dit avoir vu de la lumière et une ombre par la fenêtre de la maison... Vous pensez que c'était un fantôme... ?

-Il faudrait vérifier ça ! s'exclama un autre. Ça vous dit qu'on chasse le fantôme ce soir ?

-Papa et maman ne seront jamais d'accord... marmonna une petite brune.

Lys leva les yeux au ciel.

"Je doute même qu'ils seront très heureux quand tu leur avoueras avoir visiter une maison qui ne t'appartient pas. Les gosses..."

Lys prit la route pour rentrer chez elle. Une fois arrivée devant son immeuble, elle se gara à sa place habituelle et monta les escaliers.
Alors qu'elle venait à peine d'ouvrir la porte du couloir menant à son appartement, elle rentra dans quelqu'un.

-Dé-Désolée ! Je ne vous ai pas fait mal ?
-Non ça va, c'est à moi de m'excuser. Je n'ai pas fait attention et- Détective Dolce !?
-Oui ? fit-elle en levant la tête vers l'homme. Capitaine Havier !? Mais que faîtes-vous là !?
-Je viens tout juste d'emménager ici...
-Et pourquoi cela ?
-Comment ça "Pourquoi cela" ? Mon appartement est en réparation depuis plusieurs problèmes de plomberie !
-Oooh je vois ! Suffisamment "courageux" pour s'attaquer à des vilains, encore si vous les trouvez, mais pas assez pour se défendre contre des problèmes de plomberie !
-Cela n'a strictement rien à voir. Et jusqu'ici j'ai toujours réussi mes missions à la perfection ! Et en plus dans des temps record !
-Dans ce cas, puisque vous êtes si parfait, pourquoi l'agresseur de M. Richards court toujours ?
-Ça ne fait même pas un jour depuis l'agression de ce pauvre monsieur !
-Et dans une semaine je parie que vous serez toujours au même point !
-Mais qu'est-ce que vous avez contre les policiers à la fin !?
-Cela ne vous regarde en rien Capitaine ! Maintenant je m'en vais dans mon appartement si vous voulez bien me laisser passer ! cria-t-elle en forçant le passage.
-Très bien, partez ! Mais un jour, il se peut qu'on travaille ensemble et ce jour-là j'espère que vous aurez un peu plus de respect envers nous !

Alors qu'elle allait claquer la porte de son appartement, elle hurla une dernière phrase :
-Jamais je ne travaillerai avec vous ! Jamais ! J-A-M-A-I-S !

*****

La nuit était tombée depuis maintenant quelques heures, tout était calme, les murmures du vent faisait bruire les feuilles qui s'envolaient chacune leur tour afin de terminer leur voyage aérien dans la Seine. Tout semblait normal, tout paraissait aussi innocent que le bébé qui venait tout juste naître, le tout dernier, l'individu la plus jeune de France. C'est en grandissant que son innocence perdra de sa valeur et que la curiosité la remplacera. Tout comme ces quatre enfants qui marchaient dans la rue avec pour objectif de rencontrer le fameux fantôme de la maison, abandonnée il y a cinq ans.

Les quatre petits avaient d'une certaine manière réussi à s'échapper de l'attention de leurs parents. Ils marchaient maintenant, alignés comme des soldats qui avançaient vers leur destinée.
Espérons juste qu'il ne leur arrive rien de grave. Quel dommage s'ils s'embourbaient dans une affaire qui ne les concernait en rien et qui risquait de leur coûter plusieurs cauchemars en guise d'excuse pour leur si mauvaise curiosité naturelle.