Chapitre 4: Bienvenue chez les Kamla !

300 24 9
                                    

Cela fait exactement quatre semaines que je ne suis pas allé au lycée. Heureusement que Karim me rapportait les cours et je les recopiais. Ainsi, en restant à la maison, je n'avais pas de retard. Côté positif de ma convalescence, c'est que Saphia et moi sommes devenus très amis. Elle aussi n'est pas allée au lycée, quatre semaines à squatter le lit. J'ai appris plein de choses sur elle : qu'elle est en Tle A4 Allemand, au rez-de-chaussée du bâtiment des terminales, qu'elle est la fille aînée chez ses parents, qu'elle a deux grands frères l'un nommé Oumar vivant à Douala et est marié et l'autre, Aboubakar qui fait des études d'ingénierie. Elle a une petite soeur et un petit frère, des jumeaux. Je les connaissais sans savoir qu'ils faisaient partis de la famille de Saphia. Ils sont des amis d'Aline et contrairement à ma cousine, eux, ils sont en 6e Spéciale, toujours dans le même Collège qu'Aline. Saphia me confia qu'elle s'entendait beaucoup plus avec son frère Oumar. Par contre, avec Aboubakar la tension est très souvent tendue.

Aujourd'hui, je reprend les cours. Je suis heureux. Pas pour aller au lycée, mais plutôt parce que je n'ai plus ce plâtre et donc je peux chevaucher Beauté. Elle m'a beaucoup manquée !

Je prend mon petit-déjeuner: une tasse de thé au citron, ensuite mon sac à dos et la clé de Beauté. Ma mère me stoppe:

- Yves, tu comptes conduire ?

- Heu... Oui maman... comme aujourd'hui je reprend les cours je dois...

Elle me coupe.
- Hors de question que tu conduises aujourd'hui et toute la semaine même ! Fait-elle stricte.

- Mais maman... Ça fait quatre semaines que...

- Il n'y a pas de mais qui tienne ! Laisse ta clé et suis-moi ! Junior est déjà dehors. Je vous emmène au lycée.

- D'accord.

Maya qui était entrain de pétit-déjeuner se mit à rire voyant que j'étais déçu de ne pas conduire.

En voiture, le trajet se passe en silence. Je réfléchissais sur un moyen afin que ma mère me laisse conduire cette semaine. Je n'ai pas voulu discuter davantage pour ne pas arriver en retard mais si elle pense que j'accepte de ne point conduire cette semaine, alors elle se trompe. Ce n'est que partie remise. Ma mère est un peu têtue mais je le suis plus qu'elle. Je souris. Junior me regarde et me dis que c'est clair que ce soir je ferai changer notre mère, d'avis. Je hoche la tête en guise de réponse. Oui, après les cours, j'irai acheter des glaces à la fraise. Maman sera plus facile à convaincre ainsi.

On arrive au lycée et je vais directement dans ma salle. J'y retrouve Karim et Djamal. On discute quelques minutes et la sonnerie retentit, annonçant 7h30, le début des cours. Djamal sort pour aller dans sa salle de classe, la Tle C.

La journée se passe bien. Tous les enseignants me donnent rendez-vous demain ou après-demain pour m'évaluer afin de porter mes notes de la première séquence. L'avant dernier cours, était les maths. L'enseignant voulut me piéger. Il m'envoya au tableau pour résoudre deux exercices. Le premier était sur les nombres complexes et le second sur l'étude des fonctions avec quelques exemples de primitives. Avant de me passer la craie, il me dit avec sarcasme:

- Voyons voir si notre petit convalescent saura résoudre cet exercice sur les complexes, à moins qu'il trouve cela... complexe également !

Pff ! Quelle rime ridicule !

Je me lève, blasé et prend la craie. Je termine l'exercice en moins de cinq minutes. Je me retourne et dit à l'enseignant, d'un air fier :

- Je trouve cet exercice sans aucune complexité. Et le second exercice n'est qu'un rappel de la classe de première. Mais ces primitives sont également triviales !

EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant