Chapitre 2

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Ilpleuvait des cordes ce soir là.
L'orage donnait un spectaclemerveilleusement effrayant.
Le service était dressé, lesplats préparés.
Il ne manquait plus que l'invité.

Quelqu'untoqua à la porte.

-Emily,soit prête.Medit mon frère.

J'étaishabillée de ma robe préférée aux couleurs dorées.

Peterouvrit à notre invité.

-MonsieurDe Host, vous êtes le bienvenu dans ma demeure.
-Vous mefaites un merveilleux honneur Monsieur Sand. Appelez moi, vous etvotre bien aimable sœur par mon prénom, Daniel, je vous prie.

Ilserra la poignée que lui présenta mon ainé et me fit l'honneur deprendre la main que je lui présentais à mon tour, en y déposant undoux baiser.

Lessensations que je ressentais alors m'étaient jusqu'à présenttotalement inconnues.

Nousgagnions le salon et nous mettions à table.
Il était justeen face de moi, et me regardait avec insistance jusqu'à ce que monfrère lui propose du pain.

-Dieudoit être sacrément en colère pour nousenvoyer untemps pareil. Affirma ce dernier.
-C'est un temps à réveillerles spectres en effet. Mademoiselle Sand, croyez-vous auxfantômes?
-Quellequestion ! Les fantômes n'existent pas ! Un grincement de porte dûà un courant d'air qui nous fait perdre la tête dans le noirprofond de la nuit, voilà ce qu'est un fantôme ! Une illusion!
-Excusez mon impolitesse Monsieur Sand, je pense avoir posécette question à votre sœur.

Ilsme regardaient.
C'était comme si j'avais tousles trésors du monde sur mes épaules.

-Ehbien,je trouve que les fantômes sont assez...intéressants.
-Enavez-vous déjà rencontré ? Me demanda-t-il encore.
-Non, maisje suis intriguée par leur existance.
-Que souhaitaiez-vous avoirde concret de la réponse d'une jeune femme, Daniel ?
-Lasincérité Monsieur. Les femmes sont plus évoluées que nous, parleur amour inconditionnelet le regard, les oreilles qu'elles ont de partout en gardant le plusgrand silence. Vous vous dites avancé mais vous sous-estimez lagente féminine.
-Un protecteur de femmes ? Tel est ainsivotre noble titre ? Se moquait mon frère.
-Non, je suisComte.
-Dracula a dû vous hanter dans votre enfance. Vous n'avezplus toute votre tête !
-Je pense mieux l'avoir que vous.
-Celasuffit. M'époumonai-je, ne supportant pas la tournure qu'avait pritce dîner.
-Excusez mon impolitesse. Vous êtes mon hôte.
-Vousêtes tout excusé. Quand à vous mon frère, veuillez regarder ceque la sciences vous fait. Vous êtes aussi ouvert d'esprit qu'unreptile devant sa proie !

Jequittais la table en allant vaquer à mon occupation pour leclavecin, un instrument dont j'admirais particulièrement lessonorités.

Monoccupation fut coupée par quelqu'un qui frappa soudain à la porte.

《Quiest-ce ?
-Rosalinda, mademoiselle. Monsieur De Host souhaiteavoir un moment d'entretien en votre compagnie.
-Faites-leentrer.

Laporte s'ouvrit doucement, le laissant apparaître.

《Jevous dérange ?
-Non. Je venais de finir lemorceau.
-Vivaldi, si je ne m'abuse ?
-En effet.
-Jesouhaitais vous voir avant de partir.
-C'est fort aimable àvous.

Ilme prit par la main, s'approchant de moi.
Je me laissais à lui.

-Vousavez conquismon cœur et mon âme, Emily.

Ilme vola un chaste baiseravant de m'enlacer.

《Nousnous reverrons vite Daniel.》

Nous nous quittâmes sur ses mots.

La Reine de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant