Chapitre 3

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Enallant le lendemain au centre de sciences, je n'avais en tête quel'échange qui s' étaitproduit le soir avec Daniel.

Maisje le surpris, en arrivant, quise disputait avec mon frère.
Prise d'une soudaineconfiance en moi je me misentre les deux hommes.

《Quecela cesse !
-Monsieur Sand soyez lucide ! Le centre et votrebourgeoiserie ne survivront pas à une telle perte !
-Vous avezfouinédansmes affaires !
-Peter, explique-moi quelle perte ?
-Nosfonds ont disparu, nous sommes ruinés !
-J'ai une solution! ditalors Daniel.
-Je vous écoute Monsieur De Host.
-Vous n'êtespas sans savoir que je suis l'héritier de maintes richesses.Donnez-moi la main de votre sœur, je vous devraiune dot,vendez votre demeure pour vivre dans mon manoir en compagnie de votresœur, renvoyez votre femme de chambre. Nous pourrons ainsi partagerles richesses de ma famille avec la vôtreétantliés étroitement autant par le mariage que par le domicile.

Petereut un instant de réflexion qui me sembla interminable.
Jen'avais qu'une envie, être donnée à cet homme que je connaissais àpeine mais dont les charmes m'avaient envoûtée.

《J'accepteà la condition que ma sœur décide si elle vous veut ou non pourépoux.
-J'accepte Peter.》

Aubout de quelques jours nous nous mariâmesen petit comité.
J'eusde la peine d'apprendre que ma belle-sœur ne putse rendre aux festivités qui m'unirent à son frère.
Lamaison fut vite vendue etnous partîmes pour Host,là où se trouvait notre nouvelle demeure.

Lemanoir était rayonnant lors denotre arrivée, on voyait une tempête qui semblaits'approcher au loin, mais Daniel me rassurait en disant que lemanoir avait résisté à de beaucoup plus violents orages.

Nousn'eûmes aucun besoin de frapper à la grande porte d'entrée sombredont la poignée étaitornée de sortes d'ossements ténébreux.
Je frissonnaissans m'en rendre réellement compte et agrippais la main demon mari alors qu'apparaissaitune brune en robe blanche semblable à celle d'une duchesse autemps de la Renaissance.

Notrehôte était pâle, sa mine était sévère, mais devint chaleureuseà la vue de Daniel.
C'était Suzanne.
Sa peauétait si blanche que l'on aurait pu la confondre avec sa proprerobe.
Elle reçutun baise-main de la part de Peter qui l'admirait comme jamais.
Jene savais me réjouir de cette cohabitation.
Suzanne aucontraire de ce qu'avait pu me conter mon mari, ne m'inspirait en cemoment aucune confiance.

Nousdéposions nos quelques bagages dans nos appartements et nous nousinstallions.

-Daniel,votre sœur n'a pas l'air de m'apprécier. Je me trompe ?

Ilsembla perdu un instant avant de me répondre.

《Masœur et moi avonsvécu seuls. Notre mère est morte en me donnantlejour. Ma soeurs'est donc chargée de mon éducation. Nous n'avions pas deprécepteur, ni de femme de chambre. Notre père, depuis la mort deMadame ma mère, s'est consacréà la recherche de la fontaine de jouvence pour la faire revivre. Unsoir, il est rentré. Il s'est retourné contre ma sœur et s'en estprit à sa douce innocence en la battant.Ila trouvé la mort dans sa folie, il s'est jeté du grenier.》

Ilprit un léger souffle comme si son passé avait jusqu'à présent,été trop lourd à porter.
Pour l'encourager, je posais alors unemain sur son épaule en couchant finalement ma tête contre son cœurque je prennais plaisir à entendre battre.
Un moment desilence.
Mes yeux fermées, j'avais l'impression de tout de mêmepouvoir le voir réfléchir, sourcils fronsés.

Ilreprit alors la parole:

《Ilétait désespéré. Et aujourd'hui je le comprends.》

Jelevais la tête et je plongeais dans ses yeux. Il me regardait.

《Jecomprends mon père, car il était fou amoureux. Notre histoire estallée si vite. Mais je vous aime comme mon père a pu aimer ma mèreet cette décision de mariage, je ne saurais la regretter un jour.》

Jen'avais pas pensé à la vitesse avec laquelle les choses s'étaientdéroulées et j'étaispersuadée de le connaître depuis des années.

L'heuredu souper arriva assez vite à mon goût.
Ma belle-sœurl'avait préparé avec l'aide de mon cher frère.

Lesilence régnait.
Nous pouvions entendre le vent et claquerles portes ce qui me faisait sursauter et ce qui agaçait Suzanne.

Elleprit en fin de repas la parole. Ce que jusqu'à maintenant ellen'avait pas du tout fait.

《J'aides consignes pour vous Monsieur et Mademoiselle Sand.
-Madame DeHost, rectifai-je, ce qui semblait l'irriter.
-Madame De Host,certes chère belle-sœur, mais pour moi vous restez une Sand tantque votre mariage n'est pas consumé.》

Jejetai un coup d'œil intrigué à mon mari qui cachaitdifficilement son sourire amusé.

《Mesconsignes seront simples. Reprit-elle. Vous avez toutes les clefs dela maison, mais vous êtes priéede vous rendre dans le grenier, accompagnéepar monfrère ou moi. La règle est semblablepourla cave. Et vous avez l'interdiction de ne serait-ce que poser unorteil dans le bureau de la famille. Sur ceci, je vous souhaite labienvenue dans le Manoir De Host.》

Jen'osais pas parler. Pourquoi nous donner toutes les clefs de lademeure au lieu d' ôter les clefs de ces trois pièces ?
Nousmettait-elle àl'épreuve ?
En regagnant mes appartements c'est ce que jedemandai à mon frèrequi lui semblait trouver celanormal.
Il avait l'air se plaire ici, sous l'envoûtementde la beauté de Suzanne.
Elle avait dûle voir mais ne s'en préoccupait pas.

Unefois seule dans ma chambre avec Daniel, nous commencions alors unediscussion suite à ce qu'avait pu dire sa sœur.

《Jene fais donc pas partie de votre famille temps que je ne me laissepas à vous. Je ne peux donc vous appeler mon mari. Je ne suis doncpas une De Host et n'ai point de droit autant que vous ? Criais-je.Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?
-Emily, c'est une anciennetradition mais ne croyez pas que cela vous force à faire quoi que cesoit. Je suis votre amant tout autant que votre mari.
-Alorsconsumons notre mariage...》

Ilme stoppa en déposant sur mes lèvres un chaste baiser comme il enavait le secret.

《Celane nous oblige à rien. Préservez-vous et ne décidezpas de ceci sous l'effet de la colère. Vous êtes irritée,je le conçois mais nous sommes deux maintenant à décider. Nous leferons en temps voulu quand vous serez disposé à le faire. Pour lemoment reposons nous. 》

Ilsavait trouver les mots dont j'avais besoin.
Il venait de merassurer.
Nous nous endormions donc ce soir là ensemblepour la première fois.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 27, 2017 ⏰

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