Pink Sun

Chapitre 2

C'est le jour J.

Aujourd'hui, c'est ma rentrée dans l'université de Miami. 

Mon réveil sonne à 7h pétante, laissant derrière moi, la nuit difficile dont je viens de passer. Je n'ai pas toujours eu des facilités à m'intégrer, j'ai beaucoup cogité durant la nuit. 

Je descends retrouver les miens, mon père lit le journal fraîchement reçu, Phylia est, étonnement, assise sur une chaise et ne semble pas très précipitée comparé à d'habitude. Enzo finit de débarrasser avant d'aller se préparer. Je leur fais une bise à chacun; Josh ne reprend les cours que dans trois jours, il est donc encore au lit. Le stress forme une boule dans mon ventre, limitant mon appétit; je décide de seulement boire un jus d'orange, sous l'œil inquiet de mon père : je n'ai plus 4 ans, les repas équilibrés sont finis depuis bien longtemps chez moi. 

Je remonte donc assez rapidement me préparer, ma tenue bien choisie la veille. J'enfile donc un jean troué au genou ainsi qu'un haut fleuri, puis passe à la salle de bain. Je commence par me démêler ma chevelure brune, puis fais un tresse à l'arrière. Sous la pression de mon père, restant qu'une dizaine de minutes avant le départ, j'étale rapidement mon fond de teint puis met mon mascara. Je cours chercher mes converses blanches défoncées par les années passées. Je prends mon sac à main à la volée, et nous sommes partis, papa, Enzo et moi, direction le lycée puis l'université. 

Le trajet dans la voiture est calme, je suis plutôt en train d'angoisser que de penser à faire la discussion. Heureusement Enzo descend; il nous salue, mon père lui souhaite une bonne journée en retour. Je reste muette ne savant quoi dire. Finalement, mon père engage la conversation.

- Tu te plais à Miami ? me demande-t'il 

- C'est sur que c'est bien différent de Phoenix, mais oui, le paysage est magnifique, Phylia, Enzo et Josh sont adorables avec moi. répondé-je

Je marque une pose avant de reprendre.

- Mais maman me manque tout de même, ça me brise le cœur de la laisser toute seule dans ses problèmes à Phoenix. avoué-je avec un regard appuyé à mon père

Celui-ci reste muet. Parler de ma mère avec lui à toujours été compliqué. A croire les problèmes de la mère de sa fille ne l'intéresse pas.

- Ecoute Rose, commence t'il, tu es notre priorité pour ta mère et moi. Cela était inconcevable que tu restes dans un foyer où tu n'es même pas sûre de pouvoir manger à ta faim et dormir correctement. 

Je pourrai débattre avec lui, exposer mes arguments, mais je sais au fond de moi que c'est la simple vérité.

A nouveau un silence s'installe entre nous. Il ne dure pas bien longtemps car mon père reprend la parole.

- Cela fait à peine 2 semaines que tu es ici, laisse moi le temps de te faire découvrir Miami, je te promets que tu ne seras pas déçue. dit-il avec conviction

Le conversation prend fin : nous sommes arrivés à mon université. Mon père me fixe avant de me demander :

- Tu veux que je t'accompagne ?

- Non merci papa, je suis une grande fille je peux me débrouiller ! lui répondé-je avec le sourire

Après un bisou, je claque la porte avant d'entendre le moteur redémarrer et la voiture de mon père s'éloigner. En voyant l'immensité du campus, je regretterai presque de ne pas avoir accepté la demande de mon père. 

Rose, tu es une grande fille, prends ton courage et go !

 D'un pas plus ou moins décidé, je m'avance sur ce lieu encore inconnu pour moi. 

Quelques groupes d'élèves siègent dans les alentours, mais le nombre de bâtiments élevés vers le ciel ne m'indiquent en aucun cas où je dois aller. Je me fis donc à mon instinct et slalome deux bâtiments;  je lis sur ceux-là que ce sont des logements universitaires et non pas des édifices de cours. J'entends soudain un fort bruit, résonnant dans tous les hauts-parleurs, disposés à chaque coins des bâtisses. Prise d'un coup de stress, je regarde ma montre affichant bien 8h. Je serai donc en retard si je ne trouve pas immédiatement ces putains locaux de cours. 

Prise de peur, je vois heureusement un groupe de garçons au bout de l'allée. Je marche rapidement vers eux, afin de ne pas me rajouter encore plus de retard. Je m'approche timidement du groupe, essayant de me faire la plus petite possible. C'est un groupe de cinq garçons, ayant pas l'air très franchement motivés à aller en cours. Je ne dois pas être très discrète car tous se retournent vers moi, interrompant leur discussion au passage.  

- Excusez-moi de vous dérangez, commencé-je, je cherche le bâtiment de la salle A206.

Chacun se regardent, ils ne doivent pas être habitués qu'une fille aussi coincée que je suis, viennent leur demander ça. Finalement, un grand brun, habillé d'un t-shirt bleu et d'un bas de survet,  me réponds :

- Troisième allée à droite, bâtiment C au troisième étage. 

Son ton est très sec. 

- Merci, bafouillé-je 

Je m'apprête à tourner les talons, quand l'un des garçons, resté silencieux, m'attrape le bras. 

- Tu veux pas rester un peu avec nous ? dit-il d'une voix sensuelle

Mon cœur bat à la chamade, le stress remonte d'un coup. 

Je n'arrive pas à répondre, mon corps est bloqué sur place.

- Bah alors, sois pas timide, on est pas méchant, continue-il insistant.

Soudain, un troisième garçon, resté également muet jusqu'à présent, intervient :

 - Mick lâche la. dit-il fermement

- C'est bon Grant, on rigole juste, rétorque-t'il

- Ouais c'est sur, elle a l'air de beaucoup rire !

Mick me lâche violemment d'un coup, pour aller se mettre en tête à tête avec Grant. 

- C'est quoi ton problème, Grant, au juste ? affirme Mick en venant coller son front à celui de son adversaire.

Heureusement pour eux, le grand brun, qui m'avait répondu précédemment, se dépêche de les séparer.

- C'est bon là les gars on a compris !

Mick recule avant de se remettre à sa place de départ, sans lâcher Grant des yeux. 

Mon cœur bat toujours aussi vite, alors prise d'un élan de courage, je pivote en arrière et cours le plus loin possible de ces gens. J'entends des paroles sans netteté dans mon dos, mon souffle est tellement bruyant que je ne peux entendre. 

J'espère plus jamais les revoir ...