Il connait cette vile chanson
Qui chante l'explosion des passions
À un enfant d'âge adulte
Que le souvenir bouillant catapulte
Il connait ses paroles
Écrites sous l'effet de l'alcool
Réclamant la violence de la chaleur
Dans un acte frisant l'horreur
Il connait la peine de ces cris
Qui retentissent jusqu'ici
Suppliant une improbable aide
Qui ne sera jamais donc son remède
Il connait la beauté de ces couleurs
Elles vivent sans acte en toute pâleur
La préférée est sans doute le noir
A laquelle il s'habitue tous les soirs
Il connait la tristesse de son regard
Quand il use sa peur pour son art
La vie qu'il peint n'est pas illusoire
Il ne calque que ce qu'il voit dans le mirroir
Il connait ses etats de bonheur
Quand il ne pense pas malheur
Son sourire emplit son visage
Déjà marqué par la bête sauvage
Il n'a jamais demandé à être visité
Et l'impact du passage l'a à jamais affecté
Il essaie d'oublier quand il dort
En souhaitant fortement la mort
Il se console
À travers quelques paraboles
Ayant peur de dévoiler
La cruelle vérité à ses amitiés
Alors il se contente de sourire
De la vie inoffensive qui le déchire
En disant tout va bien
Pour qu'on ne lui demande rien
Il se contente de l'éternel silence
Qui à jamais a consumé son innocence
