5 ans
Il était 16 h, un mercredi, j'étais malade, Eren et la couverture me tenaient chaud, c'était agréable. Enfin surtout le plaid hyper doux qu'était confortable, hein ? Ce mioche avait profité de la présence de la couverture pour s'y blottir avec moi, malgré ma crève. J'pense juste que ce petit profiteur d'opportuniste voulait attraper mes microbes pour ne pas être présent à l'école le lendemain.
La télévision était à bas volume, c'était un marathon d'épisodes de Tchoupi qui défilait. Putain, j'venais de me rendre compte que Tchoupi et Pilou formaient un beau couple.
Je crachai très gracieusement mes poumons contaminés de bactéries pour faire sursauter Eren une fois de plus. Cette fois-ci, j'avais toussé tellement fort qu'Eren apeuré se voyait m'abandonner à mon sort de microbe ambulant en quittant sa place.
Il m'avait violemment renié ce gamin de merde. Qu'il ne compte plus sur le maigre héritage de Bibi.
Il me laissa donc seul en me volant mon plaid. Je n'avais plus personne sur qui exposer mes crachats maintenant. Même Petra m'avait abandonné en partant à son nouveau job, à savoir, caissière chez Lidl (lilililidl).
J'attrapai mollement un Doliprane puis versai le sachet dans ma bouche. J'prenais pas de verre d'eau, j'avais trop de niveau pour ça.
La vérité, c'était surtout parce qu'il n'y en avait pas à proximité, et que j'étais trop flemmard pour me lever et chercher de la boisson.
Sur ma lancée de soins, je me versai de l'eau salée dans le nez, la tête inclinée de 24,86 ° vers l'arrière. Mon talent indéniable fit que l'eau coula dans ma bouche, dans mes oreilles et même dans mes yeux. Dans les faits, j'en avais absolument partout, mais pas au bon endroit.
Je me noie pas dans les verres d'eau, moi, mais dans les flacons de Physiodose.
Mon niveau de glamour et de classe était descendu à -568.
Je jetai un regard vers la chaise la plus éloignée de ma position où s'était installé Eren après mon toussotement d'un sexy imbattable : je l'avais tellement effrayé qu'il n'acceptait même plus de rester dans la même pièce que moi ce petit salopard.
Choqué-déçu à cause d'un putain de môme impubère.
Je le cherchai du regard, il était juste en train de dessiner quelque chose qui ne ressemblait à rien. Sauf qu'Eren n'était pas Picasso.
En revanche, cette fois, il voulait tellement que ça ressemble à quelque chose qu'il ne parlait plus pour se concentrer.
À choisir, je préférai entendre Eren débattre de la différence entre les calamars et les poulpes que d'entendre Tchoupi dire que "taper, c'est mal".
« Eren, ça t'gêne si j'change de chaîne ? lançai-je dans le vide.
— Attends ! s'empressa-t-il de me répondre. »
Il courut vers moi avec son gribouillage entre les mains, me le montrant fièrement. J'essayai avec ardeur de décrypter quelque chose sur la feuille, mais rien ne me venait à l'esprit à part deux bonhommes qui se faisaient des câlins torrides. Et comme je ne voyais pas de vêtements, je pensai qu'ils étaient à poil. Mais Eren était beaucoup trop innocent pour dessiner cela, n'est-ce pas ?
« Mh, soupirai-je dubitatif, c'est sensé représenter quoi en fait ? Pas que tu dessines comme une autruche à qui on aurait coupé les bras, hein, loin de là, mais c'est tellement abstrait.
— Tu vois pas ? s'exclama-t-il étonné, là, c'est Tchoupi et là, c'est Pilou ! Et ils se font des câlins tout nus, comme toi et Pertrtra !
— T'sais, commençai-je, on en fait pas souvent des câlins tout nus, on peut on faire habillés aussi.
— Moi aussi je peux te faire des câlins sans habits !
— Ouais, non, sans façon, on verra quand tu seras plus grand, pour l'instant faudra que tu te rabattes sur les câlins avec vêtements.
— Mais je suis grand ! me cria-t-il au bord des larmes.
— Oui, t'es vraiment grand, mon bébé, mais juste pour me faire des câlins habillés, lui dis-je en ouvrant mes bras l'intimant à venir s'y fourrer. »
Il courut vers moi de ses petites jambes obèses et sauta en plongeon au dernier moment pour surmonter la hauteur du canapé. Même moi je le trouvais haut, pourtant, je n'étais pas petit du tout, du tout, du tout. Pendant mes réflexions plus qu'intenses, bébé Eren atterrit la tête la première contre mes bijoux de famille fragiles mais sacrés, par "La ligue des personnes qui pénétraient bien tout objet ayant une forme circulaire et relativement serrée".
Oui, je faisais parti de ce club, ça posait un problème ?
Je manquai d'extérioriser ma douleur à l'aide d'un cri du même niveau qu'une fillette de 6 ans, mais ma virilité en prendrait un coup, alors, je me contentai juste de serrer les dents, bouffer ma lèvre inférieure et froncer les sourcils de manière abusivement ridicule. J'devais effectivement avoir une belle tête de con.
Il ne fallait plus que Petra se ramène de nulle part son appareil photo entre les mains.
En attendant, Eren qui ne savait toujours pas sur quel endroit il était tombé, s'y installa tout en prenant soin de nicher sa tête sur l'endroit le plus sensible d'un homme. Ainsi, trouvant l'endroit confortable et chaud, il s'y endormit.
De mon côté, la télécommande était toujours trop éloignée, ne voulant surtout pas réveiller ce gamin qui bavait allègrement entre mes jambes, je me résignai à suivre avec ardeur les fabuleuses aventures de Tchoupi le pingouin chauve. J'avais décidément une belle vie de merde.
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Babysitting → Ereri/Riren
FanfictionLevi et sa copine, Petra, sont sur la paille. Afin d'assouvir le besoin permanent de fric, ils enchaînent les petits boulots. Bien que Petra soit un peu limitée dans ses réflexions, elle travaille en tant que caissière chez Lidl ou CocciMarket, selo...