Hélias Owlbeak

Rencontre et poulet

Le temps tourne à l'orage. Le hibou sur mon épaule cache son bec en dessous de son aile. Un grondement menaçant s'échappais de l'horizon. L'épais nuage noir comme la nuit se rapproche. Une goutte tombe, puis deux puis une autre. Des flaques commencent à se former. Je décide de m'abriter sous un des seuls arbres où il reste encore quelques feuilles. Je cours et je dérape dans l'épaisse boue qui sépare l'arbre du banc. Je glisse sur deux mètres avant de me retenir a quelque chose. Je suis soulagé, j'ai failli me tacher. 

"- Tu peux lâcher ma veste s'il te plaît ?" me dit une voix d'une douceur incomparable

Je lâche la veste

"- Oups ! Excuse-moi je suis vraiment désolé !" dis-je honteux

-" C'est pas grave" me répondit-elle "Hooo c'est un hiboux ??"

-"Heuuu oui, il me lâche plus depuis que je suis rentré dans la cour.."

Elle s'avança vers moi et elle lui grattouille en dessous du bec

"-Les oiseaux adorent ça"

Je la contemplais, elle étais magnifique. Elle avait des beaux cheveux bruns qui descendait jusque dans son dos. Elle avait un regard.. J'en restais bouche bée. Elle se tourne vers moi.

"-Tu t'appelles comment ?"

J'arrivais à peine à articuler

"-hélélé..lélé"

"Hélélé ? C'est pas courant ça"

Elle éclate de rire. Son rire.. un rire tellement cristallin qu'il inspire la joie.

"- Heuuu non, je m'appelle Hélias et toi ?" 

Je souris bêtement. Le hiboux sur mon épaule me mordillait la joue en émettant des petits piaillements. 

"- Je m'appelle Artémis"

J'articule à peine

"- Aaaa..Artémis c'est joli dit-donc, c'est qu'elle origine ?"

"-C'est d'origine grecque. Dans la mythologie, Artémis et la déesse de la nature, des animaux et de la Lune"

Le hibou saute sur ma tête

"- Et toi ? C'est de qu'elle origine ?"

"- Pareil, grecque. Hélias vient de Hélios, le titan du soleil. Je sais, c'est pas courant mai.."

Je n'ai même pas terminer ma phrase que la sonnerie retentit. Dommage.. J'aurais pu parler des heures avec elle. Je reste figeai.

"-Tu viens ?" me dit-elle 

Comme un robot, je me dirige vers le son de sa voix. Je marche en cadence avec elle.

"- Il fait plutôt froid pour un trente-et-un août nan ?

Je sursaute. Le trente-et-un août ?? La rentrée à toujours été le premier. Je ne dit rien.

"- heuu oui, c'est vrai. Pourtant il faisait beau quand je suis parti de chez moi.."

"- Tu habites où ?" me dit-elle 

-" J'habite à Cambridge, près de la gare"

-" Oui, je connais bien ! J'y vie aussi depuis trois ans"

-" C'est dingue, on aurait pu se croiser "

Elle rigole. On passe la porte. Une voix m'interpelle

"- Monsieur, les animaux ne sont pas admis dans l'enceinte de l'établissement" me dit le vieux bonhomme

J'avais toujours le hibou sur mon épaule.

"- C'est lui qui veux pas partir"

"- Ramenez votre immonde oiseau dehors !"

A ces mots, le hibou prit son envol dans le immense hall du lycée et vient se poser sur l'épaule du vieil homme. 

"- Rappelez votre poulet volant !"

Il se prends un coup de bec.

"- Mais il n'est pas a moi, il est venu se poser sur mon épaule dans la cour et depuis il me lâche plus"

"- Oui et moi je suis la reine" rétorque t-il

Il se reprend un coup de bec et le hibou s'envole.

"- Il m'obéit pas, je ne connais cet oiseau que depuis une demie-heure"

Le rapace se pose sur mon épaule. Artémis prends ma défense.

"- C'est vrai ! Je l'ai vu dans la cour."

"- Je vous envoie chez le directeur."

Artémis se tut. Un surveillant est venu nous récupérer dans le hall. Un grand monsieur au cheveux gras avec une mine patibulaire. Il nous indique de le suivre. S'ensuit une longue marche à travers le dédale de couloir qui compose l'établissement. Je profite de ce moment pour remercier Artémis de son aide.

"- Tu sais.. Tu n'étais pas obligé"

"- Si, il le fallait ! Ce ... n'a pas à réagir comme ça pour quelque chose qui n'est pas de ta faute"

"- Oui mais maintenant, tu vas sûrement te prendre des heures de colle par ma faute"

"- C'est un acte délibéré donc non, ce n'est pas ta faute. " 

Elle me sourit, je rougis, on continue notre bonhomme de chemin. Le hibou revient se poser sur mon épaule. 

On arrive devant le bureau.

"-Restez là les mioches"

Je le fusille du regard. il rentre dans le bureau. On ne l'entends pas parler

"- Quel sale type celui-là !" Rétorque Artémis

"- J'espère que ça ne va pas être comme ça toute l'année"

J'acquiesce. Le surveillant sort du bureau. 

"- Le directeur vous attend" 

Il ricane. Je lui jette un regard noir. Je rentre dans le bureau en premier suivi d'Artémis. Le bureau sentait le moisi. Le papier peint à fleurs se décollait des murs imbibés d'humidité. Je regarde les chaises. Tout à coup, une voix résonne.

"- Asseyez-vous.."