Daughter of Poseidon Tome I : La pomme de la Discorde.

Chapitre 17

« N'entendez-vous pas, les garçons ? »

Tandis que la petite brunette s'inquiétait à chaque pas qu'elle faisait dans ce labyrinthe, les trois jeunes garçons l'accompagnant riaient joyeusement en discutant de l'homme bizarre tenant ce manège. Achille était persuadé que c'était en réalité un être mythologique. Ce à quoi Ethan riait à gorge déployé. Andrew restait plus mesuré mais trouvait tout de même l'individu étrange. Pas suffisamment humain pour lui.

Entendant les jérémiades de la fille de Poséidon, Ethan passera son bras autour de ses épaules pour la rassurer.

« De quoi t'inquiètes-tu donc, il n'y a personne à part nous ici. »

« Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, Ethan. Depuis que nous sommes rentrés j'entends pleins de bruits étranges. Je suis sûre que nous sommes suivis. »

Rosalie tentait tant bien que mal de leur expliquer le mauvais pressentiment qu'elle possédait au fond d'elle. Malheureusement, les garçons ne la croyaient pas. Bien trop fier. Cependant, cela n'arrêta pas la brune. Elle était sûre d'elle. Quelque chose clochait. D'ailleurs elle entendit des branches craquer. Elle tira sur la veste en cuir de Ethan fortement et lui chuchota « Tu as entendu, dis ? ». Or, il ne l'avait pas entendu puisque Achille avait eu la bonne idée à ce moment là de tousser comme si l'air lui manquait. Rosalie pesta quelques minutes contre le blond. Elle ne savait pas qu'en réalité, Achille avait toussé à gorge déployé exprès. En effet, il pensait que tout les bruits que la brune entendait était en réalité son frère aîné. Puisqu'il avait prévenu Jérémy quelques dizaines de minutes auparavant c'était possible que les pas soit ceux des adeptes Perses. Pour autant, masquer les bruits de cette petite bande était bien embêtant.

« Je n'ai pas fait exprès de m'étouffer pile à ce moment là, Rosalie. Pardon d'avoir voulu rester vivant. »

« Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais simplement cela fait pas mal de temps que je vous dis que j'entends des bruits louches derrière nous et personne ne me croit. »

« C'est normal qu'on ne te croit pas, Rosalie, toi seule entend ces bruits. Je vais même te prouver que c'est dans ta tête. Regardes, il n'y a personne derriè- ... »

La voix d'Achille mourût alors qu'il déplaçait des feuillages. Il s'était trompé sur toute la ligne. Ce n'était pas son frère. Ce n'était pas les Persée. C'était ... C'était un monstre mi-homme mi-taureau.

« Le Mi- .... LE MINOTAURE ! »

« COURREZ ! COURREZ ! »

La voix d'Andrew à l'avant du groupe résonna comme une décharge électrique. Achille détalla comme un lapin, évitant in extremis une patte de la bête. Ethan attrappa la main de Rosalie et commença à courir le plus vite qui lui était possible. Rosalie le suivait non sans mal à corps perdu. Elle aurait voulu leur signifier qu'elle avait raison mais elle s'abstint. Le moment n'était pas bien choisit. Le but en cet instant était de sortir en vie de ce labyrinthe et ceux le plus vite possible.

C'était difficile. Les quatre compagnons courraient à corps perdus entre les dédales de ce labyrinthe. Parfois un mur apparaissait devant eux les obligeant à contourner le chemin principal. Heureusement Rosalie avait entre ses mains le Fil d'Ariane qui leur indiquait le chemin aussi vite qu'il pouvait. Cependant, le minotaure ne leur laissait pas prendre du terrain, bien au contraire. Lui aussi était habitué à parcourir ce dédale et les poursuivait sans relâche. Andrew pesta contre ce satané minotaure tandis que Achille se préoccupait bien plus de savoir qui l'avait libéré. Il lui avait semblé pourtant que le minotaure fût enchainé lors de l'une des précédentes quêtes se déroulant ici. Quelqu'un l'avait donc libéré, à leur dépens.

*

Le visage paniqué de Rosalie s'affichait inlassablement dans l'eau du réceptacle de l'Agora. Aphrodite ne pouvait quitter le visage de cet enfant qu'elle avait tout droit envoyer dans ce labyrinthe. Si quelque chose venait à lui arriver, elle s'en sentirait terriblement responsable. C'était sa quête, sa faute. Son père près d'elle regardait la scène sans qu'une once de sentiment ne vienne trahir son visage impassible. Aphrodite ne savait comme il faisait pour être ainsi. L'angoisse devait inévitablement se lire sur son visage en cet instant. Bien que préoccupée par ce qui se passait dans le réceptacle, elle fût distraite par un grand fracas. Le bruit semblait parvenir de l'une des salles souterraines de l'Olympe et a en jugé par les cris hystériques de la déesse à qui les affaires appartenant, cela devait être le domaine d'Athéna. Aphrodite allait se précipiter vers la sortie lorsque le père des Cieux lui attrapa le poignet. Il lui afficha un petit sourire en coin avant de se reconcentrer sur le réceptacle face à lui. Le message était clair, elle ne devait pas y aller. Cette histoire était entre Athéna et Poséidon.

Trois étages souterrains plus bas, une querelle ancestrale se déroulait. Chacun savait que la discorde entre Athéna et Poséidon remontait à des temps anciens lors de la quête de reconnaissance des villageois peuplant la ville d'Athène. La déesse de la sagesse avait gagner le cœur de ses hommes au dépens du dieu de la Mer. Dès lors une rivalité indescriptible les gagnèrent. Chaque occasion de nuire l'autre était bonne à prendre et leur dispute était régulière. Cependant, rare était les fois où l'un et l'autre s'attaquait à leur enfant. Cela semblait être une règle tacite et encore plus depuis que deux de leur enfant s'étaient épris l'un de l'autre. Les dieux avaient espéré que l'amour entre Percy Jackson et Annabeth Chase ferait taire les vieilles querelles mais cela n'arriva jamais.

Et visiblement cela n'arriverait pas non plus aujourd'hui surtout lorsque Poséidon apprit la terrible mésaventure de sa fille et que Athéna en était à l'origine. Il était alors venu dans le domaine d'Athéna et avait envoyer valdinguer une bibliothèque entière sur la déesse de la sagesse qui l'avait très mal pris.

« Mais es-tu devenu fou, Poséidon ? »

« Moi ? C'est plutôt à moi de te demander ça. Je te préviens si quelque chose arrive à ma fille ... »

« Quoi encore ? Tu parles de quelque chose comme ça ? »

La déesse de la sagesse était rouge de fureur et d'un coup de main laissa paraître dans son réceptacle la scène qui se déroulait sur Terre. Poséidon sembla sur le point de défaillir et s'agrippa fermement au réceptacle. La scène qui se déroulait face à lui était indescriptible tant elle meurtrit son cœur. Ce fût la voix brisée par la peur de perdre sa fille que Poséidon susurra son prénom.

« Rosalie ... »

*

Les adolescents courraient dans le labyrinthe, tentant d'échapper au Minotaure qui ne faiblissait pas contrairement à ces cibles. En effet, il n'était pas dans leur habitude de courir à en perdre haleine pendant de nombreuses dizaines de minutes. Surtout que le labyrinthe en faisait qu'à sa tête et qu'il ouvrait et fermait des passages à sa guise. Cela était surtout embêtant pour Rosalie qui en plus de son sac à dos portait entre ses mains le Fil d'Ariane qui leur permettait de sortir de ce labyrinthe joueur. Malheureusement, le Fil d'Ariane ressemblait réellement à une pelote de laine ce qui fit qu'il s'entortillait autour de la Fille de Poséidon. Un moment donné tandis qu'il était dans un grand couloir en ligne droite, Rosalie se prit les pieds dans certains bouts du Fil d'Ariane et chuta. Elle s'étala de tout son long sur le sol, faisant se soulever un nuage de poussière. Cependant, emmêlée dans le fil, Rosalie n'avait pas le temps de s'en sortir. Elle regarda derrière elle et aperçut le Minotaure. Il arrivait à vive allure. S'en était finie d'elle.

Andrew, constatant que la main de sa sœur n'était plus dans la sienne se retourna et regarda avec horreur le Minotaure sauter sur Rosalie.

« ROOOOOSALIE ! »