L'explication du ''mais qui es-tu, Hippolyte ?''

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Ils ont 16 ans

Le portail de l'impressionnante demeure coulissa devant Marx, elle entra dans la propriété, un soupir coincé dans la gorge. Non pas qu'elle détestait être chez Hippolyte, c'était juste que...elle s'y sentait comme un imposteur. Elle n'était pas à sa place dans cette richesse. Non, elle, son monde, c'était les immeubles semblables à des cages à lapins, ou les cages des poules en batterie, au choix, le gaz, l'eau, l'électricité coupés à cause des factures en retard, et les ascenseurs en panne. Véritablement, elle n'avait rien à faire ici, et Hippolyte n'aurait jamais dû s'immiscer dans son univers lui non plus.

Quand bien même, elle avança sur le gravier crissant sous ses pas et gagna la porte d'entrée, qu'une femme au teint terne et fatigué lui ouvrit.

-Bonjour Marx, comment vas-tu ma chérie ?

La mère d'Hippolyte la surnommait ainsi, et elle détestait ça, bien qu'elle ait conscience que c'était dans un but affectueux.

-Hippolyte est là ? Demanda-t-elle de but en blanc en ignorant la question de la femme

De toute façon, ce genre d'interrogations ne recevaient presque jamais de réponses sincères.

-Oui, il est dans sa chambre...Sourit-elle en s'effaçant pour la laisser passer. Il n'a pas bougé de son lit depuis hier...tu sais ce qu'il a ? J'ai pris sa température, il n'est pas malade.

Marx haussa les épaules et dépassa la dame sans un mot. Elle n'était pas le style de personnes à s'embarrasser de vaines politesses. Le résultat de ce comportement : on la prenait pour une fille en pleine crise d'ado et malpolie. Peu importe, Marx s'en fichait pas mal.

Elle grimpa quatre à quatre les marches du grand escalier, ignorant la décoration moderne qui lui rappelait à quel point elle vivait dans un taudis laid et sale en comparaison à cette villa et pénétra sans frapper dans la chambre de son ami.

Le garçon n'eut pas de réactions particulières, il la fixait d'un air morne, la bouche entrouverte, sur le ventre, une couverture fine masquant à peine son corps à moitié nu.

-Et si j'avais été en train de me branler ? Marmonna-t-il en lui tournant le dos

-Vu ton état, je doute que tu en sois capable.

Sans même avoir besoin de voir son visage, elle sut qu'il faisait la moue. Elle s'affala dans un fauteuil dernier cri et s'enquit :

-Qu'est ce qui se passe, cette fois ?

Car ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait le coup. Ça lui arrivait approximativement....Une fois tous les 6 mois, cette période d'intense déprime.

-Rien...Grogna-t-il en enfouissant son visage dans son oreiller

Marx se déplaça et se coucha à côté de lui, le poussant sans ménagement.

-Gagnons du temps, tu veux ? Dis moi ce qui te tracasse pour qu'on en finisse.

-Nan, j'ai rien, c'est bon, je vais bien.

Ses paroles étaient étouffées par le coussin, Marx le contempla un instant, avant de pincer avec force son épaule.

-Aïe ! S'écria-t-il en se redressant. Ça fait mal putain !

-Je n'ai vraiment pas l'énergie pour te tirer les vers du nez.

-Parce que ce n'est pas ce que tu es en train de faire peut être ?

Elle poussa un soupir exaspéré. Quel con celui-là alors.

-Alors ? Qu'est ce tu as ? L'interrogea-t-elle au lieu de ça

Une furieuse envie de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant