Can you love me again? | Tome 2

Chapitre 23 : L'amour est aveugle

Dans les chapitres précédents:
Scott s'interroge sur les âmes perdues de la Forêt des ombres, où Allison et les autres l'on trouvé, et pense que l'âme de Timothée s'y trouve peut-être. Stiles, de son côté, prend goût à ses nouveaux pouvoirs (qu'il a obtenus suite à la transformation que la griffure de Liam a occasionnée) et il est aveuglé par son désir de reconquérir Lydia.

PDV de Scott

Timothée...?

Des souvenirs revinrent à la surface. Tout d'un coup, j'entendais des cris, l'électricité du taser, cette odeur, de sang, d'humidité. C'est comme si j'étais à nouveau dans le bunker, et plus dans mon lit aux côtés d'Allison...

[...]

La voix glacée de Carmen hurlait de tous ses poumons et Ian jurait par son silence. J'avais peur, j'étais atteré. Ian essayait de la calmer mais il n'y arrivait pas. Elle s'agitait dans tous les sens et finit par sortir de la pièce en claquant la porte. Ian la suivit, ce qui me laissa dans le silence pour la première fois depuis des heures. J'avais de la difficulté à respirer, je crois que je saignais même du nez car je goûtais le sang au fond de ma gorge, m'étouffant presque. Cela faisait dix longues minutes que le coeur de Timothée avait arrêté de battre. Carmen lui avait tiré une balle de son pistolet. Je ne sais pas où, car enchaîné comme je l'étais, il était hors de mon champ de vue. C'était peut-être ça le pire, car je savais que mon ami était mort, son corps étendu peut-être à quelques mètres de moi, et je ne pouvais rien y faire. J'échappai un long hurlement, qui était coincé dans ma gorge depuis trop longtemps. Il résonna à travers la pièce, avant que le silence ne reprenne ses droits. J'accotai ma tête contre mon torse, sanglottant, impuissant. Ian revint dans la pièce, un air lugubre sur le visage. Il me jeta un vif coup d'œil, ayant sûrement entendu mon cri. Il avança nonchalamment à travers la pièce, disparaissant de mon angle de vision, là où était Timothée. J'aurais voulu lui arracher la tête, avec mes dents, l'empêcher de s'approcher de lui, mais mon corps ne me répondait même plus. J'entendis des bruits de chaînes, les pas de Ian ainsi qu'un glissement sourd sur le sol. Il réapparut quelques minutes plus tard, traînant un corps. Son corps. Pour la première fois, je vis Timothée. Désormais, il n'était plus l'image que mon esprit avait faite de lui. Sur le sol, ce trouvait un garçon, ni aussi roux ni aussi maigrichon que je me l'étais imaginé. Ses cheveux étaient bruns avec des reflets roussâtres seulement. Quelques tâches de rousseur se trouvait sur son nez. Je n'aurais pas pu dire qu'il était maigre. Mais je n'aurais pas pu dire qu'il était musclé non plus. Il avait l'air d'avoir mon âge et n'avait pas l'air d'un jeune garçon comme je l'imaginais. C'était lui, le vrai lui et pas le produit de mon imagination. La seule chose qui était identique à ma représentation de lui était ses yeux verts. Très pâle et éclatants. Ce fut un choc. Timothée était mort les yeux ouverts. Un trou sur son ventre, maintenant coagulé, tachait son chandail trop petit pour lui. Ian le traînait, bras en dessous des aisselles, faisant une longue trace de sang sur le béton. Le chasseur s'arrêta un instant pour me regarder.

-Je dois le sortir avant que ça ne commence à puer... Est-ce que tu veux lui dire quelque chose? Des adieux? dit tranquillement Ian, comme si c'était pour lui qu'une habitude.

Il avait beau faire comme si de rien n'était, je remarquais, juste dans la façon qu'il tenait Timothée, la façon qu'il le traînait en faisant attention de ne pas cogner ses pieds nus contre les marches qui menait à la porte métallique, qu'il ressentait quelque chose. Mais ce n'était pas assez pour que je n'ai de l'empathie pour lui. Je jetai un dernier regard au garçon et crachai-je faiblement: