« - Comment des mots peuvent-ils sonner creux pour toi Asahi ? Un mot c'est tout plein de lettres, pourquoi tu dis qu'ils peuvent être vides ?
-Les mots ne sont qu'un moyen de langage, s'il n'y a pas d'acte, de promesse, de vrai sentiment, alors pour moi ils ne sont qu'une tâche sur un bout de papier ou un son compréhensible mais faisant non-sens.
-Tu es dure je trouve. Les mots sont comme ils sont, beaux, tristes ou joyeux. On peut dire une phrase juste parce qu'elle est jolie. Dire une phrase parce qu'on la trouve belle n'a pas de sens pour toi ?
- Ils se fait tard. Rentrons. En plus tu es trempée !
- Oui mais le ciel n'est plus triste. Il ne pleure plus et regarde la lune vient le réconforter ! »
Dire une phrase parce qu'elle la trouvait jolie, c'était bien son genre....
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Le lendemain de ma soi-disante fugue, j'avais pris ma décision.
Je téléphonai "chez moi". Bien que je ne supportais guère utiliser ce terme.
J'avais fait la terrible erreur de partir, avec la certitude que ce serait pour le mieux. Un nouveau départ. Une nouvelle vie.
Mais j'avais eu tord, car oublier m'était impossible. Et chaque souvenir qui frappait mon esprit s'accompagnait une douleur insoutenable.
Il fallait que je les vois, même avec le risque qu'ils puissent me haïr.
J'ai toujours été plus faible que je ne le faisais croire.
Faible. Oui. C'est ce que j'étais, et je me détestais pour cela.
Mes sentiments m'avaient toujours dégoûtés. Parce que c'était toujours eux qui résistaient aux vaines tentatives d'arrêter mes tremblements. En bref, la mélancolie me guidait depuis des mois. Je la laissais faire la plupart du temps. Lasse. Même si le risque qu'elle me porte un jour sur un chemin sans retour était vivace.
Mais j'avais fais cette promesse. La promesse que je m'en sortirai, alors...
Je prétendis être malade. La voix au bout du fil parut s'en inquiéter, puis me rassura qu'elle arriverait au plus vite.
Tout commençait par quitter ce maudit lycée.
Souvent mentir ne me gênait pas vraiment. C'était même un petit plaisir inavouable.
En réalité, cela pouvait mettre un peu de saveur dans ce quotidien morne. Ennuyeux.
J'abusai certainement de la bienveillance des gens, me fichant pas mal des conséquences. Ma vie était remplit de terribles sentiments, la culpabilité pour ce genre de petites choses n'y avait pas sa place. Alors, autant en profiter.
Cependant, mentir aux personne que j'aimais, c'était tout autre chose.
A ce moment, je m'en voulus car je savais pertinemment que la personne à qui je parlais tenait à moi. Mais, j'avais jugé ce geste nécessaire. Pardonnable.
Evidemment je n'aurais jamais agit comme cela auparavant. Néanmoins, les circonstances avaient fortement changées.
J'avais toujours essayé de rester forte, mais ces derniers temps l'obscurité semblait s'accrocher à mon âme. On ne peut malheureusement échapper à soi même.
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La fille de la Pluie
Mystery / Thriller" Quand l'once d'espoir qui nous maintenait disparaît sous des affres, Quand l'avenir devient sinistrement inévitable, Quand la peur obsède nos âmes, et que le désespoir de la fatalité submerge nos êtres ; Alors on réalise que la mort nous tend un...