Je n'ai besoin de personne

Ce mec est un idiot

Cette fic était née sur un coup de tête. J'avais envie de TaeGi à ce moment-là ^.^ Pour ceux qui me suivent un peu, vous savez que je tape pas dans le joyeux et ça change pas ici. Cette fic...On va dire qu'elle a été difficile à écrire pour moi, elle me pesait beaucoup x') Parce que j'y ais vraiment mis beaucoup de vécue, etc...Du coup, vers la fin, c'était limite devenu un fardeau de l'écrire. C'est pour ça qu'elle ne comporte que 11 chapitres ~

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Il allait le faire.

Il allait vraiment le faire, cette fois-ci. Il était décidé. Il n'y avait pas vraiment d'explication à sa soudaine détermination, c'était juste ainsi. Ses pas l'avaient mené ici, au bord de ce quai, à attendre patiemment, le cœur battant un peu trop vite. Le quai était bondé, mais les gens ne faisaient pas attention à lui ; lui qui était un peu trop près du bord. Cette indifférence ne l'étonnait même plus, il avait appris à s'y accommoder avec le temps. Puis c'était mieux ainsi, après tout, parce qu'il n'avait rien à dire à personne, son existence n'avait rien d'intéressante. Il était juste là, à respirer le même air que tout le monde, à supporter le quotidien bien ficelé qu'était sa vie.

En fin de compte, il était comme tout ces gens qu'il détestait malgré lui. Il était simplement là, à vivre parce qu'il le fallait, à s'adapter à une existence dépourvue du moindre sens. Il était là parce qu'il n'avait pas le choix, parce qu'une femme dont il ne connaissait même pas l'identité l'avait mis au monde pour l'abandonner parce qu'il était sans doute devenu un fardeau de trop.

Il ne lui en voulait même pas. Il ne ressentait rien pour cette personne qui était malgré lui sa mère. Elle avait juste été un minuscule passage de son existence, lui donnant la vie pour en disparaître aussitôt. Elle n'était rien, en réalité. Rien du tout.

Il inspira à fond, jetant un coup œil à l'heure.

Il sera bientôt là. Il n'avait pas peur, c'était juste une stupide petite appréhension qui lui nouait l'estomac. Rien de plus.

Quelques questions tournaient en boucle dans sa tête. Aurait-il le temps de regretter son geste ? Il suffirait d'une seconde. Une simple et futile seconde. Non, il n'aurait définitivement pas le temps de regretter, parce qu'à ce moment-là, tout serait déjà terminé.

Et c'était tant mieux.

Il se demanda ce qui l'avait mené jusqu'ici. Oui, il se posait vraiment la question, parce qu'au fond, il n'était pas malheureux. Pas autant que d'autres pouvaient l'être, en tout cas. Non, il était juste las. Et c'était fatiguant ; tellement fatiguant. Il n'y avait pas vraiment de raison à tout ça. C'était juste lui qui n'était pas normal, parce que sa vie n'avait rien d'insupportable.

Il possédait un job stable, un petit appartement confortable, une santé que beaucoup de personnes pourraient lui envier, un environnement serein et un entourage sympathique bien qu'il ne soit ami avec personne en particulier. Oui, vraiment, sa vie n'était pas désagréable.

Non, le problème venait de lui, c'était tout. Il n'aimait pas vivre. C'était comme s'il avait conditionné pour détester ça dès le départ. Il n'y avait pas de réelle cause à ça. Il était juste fatigué de tout ça. Se lever chaque matin avec l'impression de ne servir à rien était intolérable. Il se sentait comme un intrus, comme s'il n'aurait jamais du exister. C'était une sensation, pas quelque chose qu'il pouvait expliquer clairement. Il ressentait juste les choses ainsi et il n'arrivait pas à se débarrasser de cette impression gênante.

Alors, valait mieux en finir maintenant.

Il ne manquerait à personne.

Une voix annonça l'arrivé du train, conseillant aux gens présents de s'éloigner du bord du quai. Tout le monde prit le conseil au sérieux, sauf lui. Il resta là, les bras ballants, son pouls s'accélérant au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. Le nez du train fût bientôt dans son champs de vision et il fit taire sa raison qui lui conseillait de laisser tomber.