Chapitre Vingt-Deux

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Tyler

Je pleure. Qui l'aurait crus ? C'est tellement ironique... Et pourtant, je n'ai même pas honte. J'en ai rien à faire que Azel me voit dans cet état là. Et puis... Ça me permet de relâcher toute cette haine gardée en moi... Car oui j'éprouve de la haine. Personne ne devrait perdre ses souvenirs, et donc perdre une partie de sa vie. Le pire c'est que, ayant perdu toute trace de ma vie avant cet accident, ma mère refuse de me raconter de quoi elle était faite. Je ne sais que quelques détails. Juste ce qu'elle a bien voulu me raconter en fait...

    -Tu veux qu'on rentre ? Me demande Azel, en caressant ma joue tendrement de ses mains fines.

    -Je ne sais pas. Je crois qu'être avec toi est bien mieux que rentrer chez moi...

Je l'entends dire, ou plutôt chuchoter un petit « oh ».

Elle essuie le peu de larme que j'ai, et continue de caresser ma peau. N'allez pas croire que j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps comme une fillette de six ans, j'ai simplement laissé échapper deux ou trois larmes.

J'ai tellement envie de l'embrasser...

Et bien qu'est ce que tu attends ?

Je ne peux pas. Pas maintenant. Ce serait tout gâcher, et je ne veux pas ça. Aussi surprenant que cela puisse paraître, j'apprécie vraiment ce petit moment, et je ne veux pas m'éloigner à nouveau d'elle et prendre le risque de la perdre

    -Azel, raconte moi.

    -Je ne peux pas Tyler... Je... Je ne suis pas prête. Je te promet de te dire un jour la vérité, mais pas ce soir... C'est... C'est un choc pour moi.

Je suis déçu, mais je ne peux pas faire autrement que lui dire :

    -D'accord...

Même si ces souvenirs nous appartiennent autant à elle qu'à moi, je ne peux en rien l'obliger de me les raconter. Après tout, j'ai attendu très longtemps et donc je peux patienter encore, le temps qu'elle soit prête.


**


    -Mais Tyler ! Où étais-tu ? Me hurle ma mère, Je croyais que tu devais rentrer à deux heures au plus tard. Et il est presque quatre heures !

    -C'est bon maman. Laisse moi. Je vais me coucher.

Alors que j'étais en train de retirer mes chaussures, cette dernière me barre le passage, en laissant tomber ses bras le long de son corps.

    -Pourquoi as-tu les yeux rouges ?

    -J'ai fumé si tu veux savoir ! Mentais-je.

Elle fronce les yeux, et viens me renifler comme le font les petits chiens.

    -Tu fais quoi là ?

    -Je vérifie si tu sens vraiment le cannabis ou pas. Et j'ai ma réponse ! Alors ? Je veux des explications... Pourquoi est ce que tu as pleuré mon fils ?

Mais comment peut-elle deviner ? Sérieusement ! Je sais que les mères devines toujours tout ! Mais à ce point c'est plus que de la magie.

    -Moi pleurer ?

J'explose de rire soudainement.

Pourquoi tu rigoles ? Ça se voit que tu as chialé comme une grosse tapette.

    -Je ne veux pas en parler. Du moins pas ce soir. Je suis très fatigué, et la seule chose que je souhaite c'est dormir.

Ma mère m'attire vers elle, et me fait un bisous sur le front.

    -Tu veux quelque chose à boire ? Ou a manger ? Je te le fais, et te l'apporte si tu veux !

En vrai, je n'ai pas faim... Mais si je lui dis que je ne veux rien, ça risque de l'inquiéter davantage...

-Tu me ferais des farinettes* s'il te plaît ?

*Farinette : C'est un désert fait avec de la farine, du lait et du sucre. C'est rapide et méga bon !

    -D'accord, je te prépare ça.


**


Le réveil est difficile, mais je me lève quand même...

J'ai pas mal cogité cette nuit, et je veux savoir ! Je veux des explications, et des réponses à mes questions.

Je ne parle pas de Azel, mais de ma mère.

Depuis l'accident, qui date de quelques années maintenant, ma mère me ment, et masque la vérité. Je sais qu'elle tient quelqu'un pour coupable... Mais à qui en veut elle ?

Je descend les escaliers quatre à quatre, et me plante dans la cuisine, où ma mère est en train de préparer à manger, déjà habillée pour partir travailler.

    -Tu vas mieux ?

    -Non ! Dis-je sèchement.

Elle arrête son activité, et me regarde perplexe. Sans doute elle attends que je développe un peu ce qui est en train de me mettre en colère.

    -Où allions-nous le jour de l'accident ? Dis-je de but en blanc.

Ma question est comme un coup de massue pour elle. Elle s'effondre sur la chaise la plus proche d'elle, et me regarde.

    -Azel... Azel... J'aurais dû faire le rapprochement ! Bien-sûr... C'est un prénom pas très commun en plus, comment aie-je fais pour ne pas comprendre plus vite...

    -Qu'est ce que...

    -Tyler ! Par pitié ! Quitte cette fille. C'est un poison pour toi.

La quitter ? Mais je ne suis même pas elle !

Un poison ? C'est la seule qui me rend presque vivant. Je vie la vie sans me poser des questions avec elle... Tout est plus simple... Enfin simple je ne sais pas. Mais j'ai envie que ça le soit.

    -Où est ce que nous allions maman ? Répond !

Elle devient subitement pâle, et trouve une excuse misérable pour éviter ma question :

    -Il faut que j'aille travailler...

    -Foutaise ! Tu commences le boulot dans une heure et vingt trois minutes ! Maintenant répond !

    -À l'aéroport...

Quoi ???

    -Comment ça ? Dis-je incrédule.

Ma mère se met subitement à pleurer.

    -Tania et son mari... Ils sont partit en Australie...

Tania ???

    -Et tu n'arrêtais pas de pleurer à l'idée de savoir que Azel partait pour plusieurs années...

Alors... Azel et moi... Nous étions amis d'enfance...

    -Elle était mon amie ?

    -Tu l'aimais tellement fort, que j'ai voulu que tu lui dises au revoir... Alors nous sommes monté en voiture, et tu connais la suite...

Malheureusement ses mots semblent terriblement sincère, et cela m'en donne la chaire de poule...

[COUCOUUUUU les loulous ! Comment allez vous ?
Bref voici le nouveau chapitre que vous attendiez ;)
J'espère qu'il vous plaît :)
Je n'ai pas beaucoup de temps donc, dites moi comme toujours ce que vous en pensez :)
Je vous aime fort et à bientôt pour le prochain chapitreeeeeeee ❤️]

Remember [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant