Chapitre Trente-Six

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Azel

    -Alors c'était bien ? Me demande ma mère en souriant.

Je claque la porte en pleurant, suivie de très près par Ethan.

    -Azel ? Que c'est-il passé ? Et toi Ethan que fais-tu ici ? Nous questionne ma mère légèrement angoissée.

    -Je crois que ça ne s'est pas super bien déroulé. Dit Ethan mal à l'aise.

Je me sens tellement nulle, idiote et rabaissé que la seule chose dont j'ai envie c'est de m'enfermer et pleurer afin de déverser toute la haine et la honte accumulée.

Je déteste me trouver dans ce genre d'état, mais il faut croire que mon année devait se réduire à cela : agir et être traitée en faible...

Je regrette tellement de mettre laissé embarqué par Tyler. Encore une fois, tout se termine mal avec lui...

Je ne suis pas faite pour lui, je le sais. Mais à croire mon cœur est toujours noyé dans une sorte d'ignorance...

    -Je monte me coucher.

    -Non Azel... Explique moi s'il te plaît. Je n'aime pas te voir dans cet état là ma puce.

Non mais franchement, ma mère qui fait presque semblant d'être touchée pour moi, sa fille.

Comment ose-t-elle me dire ça alors que c'est en partie à cause d'elle si ma vie va virer au cauchemar dans quelques mois...


**


Je n'arrive pas à m'endormir. Et quand cela m'arrive j'ai un remède.

Mon frère.

    -Axel ? Dis-je en ouvrant de quelques centimètres la porte de sa chambre.

    -Quoi ?

    -Je peux venir ? Dis-je en pénétrant dans son espace personnel.

    -Oui viens.

Je me glisse sous la couette et fais un câlin à mon petit monstre.

    -Je t'ai entendu rentrer tout-à-l'heure... Tu veux en parler ?

    -Et bien... Le repas c'est très mal déroulé. Sa mère m'a mit tellement mal à l'aise, c'était affreux... Je pensais pas qu'une mère pouvait être aussi vicieuse.

    -Je n'aime pas te voir comme ça.

    -Ne te fais pas de soucis pour moi, maintenant rendors toi petit bidule.

Aussi-tôt dit, aussi-tôt fait. Mon frère est déjà en train de ronfler comme un petit cochon. Je l'envie presque, car malheureusement pour moi l'insomnie me colle à la peau...

Arrête de penser et tu verras que tu pourras dormir en paix.

Facile à dire mais c'est une chose que l'on ne contrôle pas.

    « Je sais que tu m'en veux terriblement, mais laisse moi me rattraper. Promis pas de dîner avec ma mère, plus jamais je ne te ferais pas ça. »

Blablabla...

Je n'ai pas envie de répondre, à quoi bon ? Le mal est fait, et est bien trop frais pour le moment.


**


J'ouvre peu à peu les yeux, mais même après une courte nuit de sommeil, le malaise, la gêne et la déception sont des sentiments qui me collent. Manger ! Il faut manger, car la nourriture soigne toutes les blessures, même les plus meurtries.

Je m'en vais donc dans la cuisine.

    -La voilà. Azel, viens s'il te plaît.

J'hallucine. Sortez moi d'ici. Je veux m'en aller. Tuez moi même si vous le pouvez.

    -Bonjour Azel...

    -Qu'est ce que tu fais ici ?

    -Je voulais venir te voir c'est tout.

    -Je n'en ai pas envie moi, alors tu peux partir au lieu de faire la fausse avec ma mère. Tu n'as pas honte ?

    -Je ne suis pas ici pour être méchante.

    -Encore heureux. Dis-je en lui lâchant un regard menaçant.

    -Je veux juste recoller les morceaux.

    -Il est trop tard pour ça, les morceaux sont perdus à jamais.

Elle se lève du canapé, et se dirige vers moi. Quant à ma mère, elle quitte elle aussi le salon et s'en va dans la cuisine sûrement pour nous laisser un peu de temps entre ancienne « amie ».

    -Sandra m'a parlé.

    -Et je m'en tape. Alors casse toi Auxane et ne reviens plus jamais ici.

    -Je ne t'en veux plus Azel... J'ai même compris maintenant.

Mais c'est une blague ? Je suis presque certaine que si elle est ici c'est parce que nos « amis » ou en l'occurrence mes anciens ; lui ont tournés le dos.

    -Je ne suis pas une chose que l'on jette et que l'on piétine pour ensuite la récupérer et tenter de la réparer afin de se persuader qu'on est quelqu'un de bien-veillant. Tu n'as pas la conscience tranquille c'est ça ? Et bien vas-t-en dans une église et parle de tes péchés espèce de garce !

    -Ce n'est absolument pas ce que je suis venue faire ici. C'est simplement que je m'en veux. J'aimerai m'excuser, et que tu puisses me pardonner. Et s'il te plaît ne m'insulte pas comme ça...

Ma vie c'est clairement les montagnes russes, si il était possible de faire de sa vie un parc d'attraction et bien je pourrais parier ma paire d'écouteur préférée que j'aurais presque autant de succès que Disney Land.

Ta paire de quoi ?

Oui oui. Ma paire d'écouteur. C'est tellement précieux à mes yeux, vous pouvez me croire.

C'est fou comment notre cerveau peut penser de diverse façon... Je suis normalement censée me disputer, pas parler des petits machins que l'ont place dans les oreilles pour écouter ses musiques préférées.

-Tu m'écoutes ou quoi ? Me dit Auxane en agitant sa main en face de mon visage.

    -En fait je m'en tape Auxane, tu peux partir. Notre amitié s'est brisée le jour où tu m'as humilié et rejeté. Je t'ai écarté de ma vie à présent.

    -Mais...

    -Dégage, ou c'est moi qui te sors. Crois moi il vaut mieux pas pour toi parce que je ne te promet pas que tu en sortiras sans égratignure.

Finalement elle cède, et quitte enfin ma maison. Qu'elle personne elle est devenue... ? Oser me réclamer mon pardon, du jamais vu. Quel culot.

Mais à présent, je ne veux plus penser à elle mais plutôt au bol de céréales que je vais m'enfiler. La nourriture aura toujours raison de moi.

Bon appétit...

Remember [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant