True Life's Colours

Chapitre 5

C'était quoi ça?

Je finis mon service du soir encore préoccupée par ce qui s'est passé dans la chambre d'Aïden.

C'est distraite que je me dirige vers sa chambre. Il est la dernière personne que je dois voir avant de rentrer chez moi.

Par chance quand j'entre dans la chambre, je le trouve endormi. Mais ses oreillers sont mis n'importe comment, ce qui peut lui créer des douleurs supplémentaires aux niveaux des cervicales.

Ne pouvant le laisser comme ça, je décide de remettre ses oreillers en place délicatement en priant pour qu'il ne se réveille pas.

Une fois chose faite, je manque de pousser un cri de joie en me rendant compte que j'ai réussi à ne pas le réveiller.

Je me tourne vers le monitoring et vérifie que toutes les mesures sont correctes.

Une fois que c'est fait, je me dirige vers la porte mais c'est sans compter sur le bord du lit.

Je me tape le pied dedans et lâche un juron. Qu'est ce que ça fait mal! Elle pourrait pas être plus épaisse ses chaussures que l'hôpital nous fournit?

Je reste sans bouger quelques secondes en entendant Aïden bouger et grogner. Il finit par ouvrir les yeux. Quand il me voit, un petit sourire prend place sur son visage.

"- On est bien maladroite aujourd'hui mademoiselle!"

Il rigole franchement tandis que je fais une moue boudeuse suite à sa moquerie. Cependant, quand je comprend à quoi il fait allusion, je ne peux empêcher mes joues de rosirent légèrement.

Légèrement, tout est relatif hein...

Une fois qu'il s'est calmé, il me regarde étrangement avec la même lueur dans le regard que tout à l'heure.

Mes yeux se bloquent à nouveau dans les siens et ne semblent plus vouloir me répondre. Je n'arrive pas à détourner le regard malgré que ma conscience me crie de m'enfuir rapidement.

Mon corps ne répond plus de mon cerveau mais de mon cœur. C'est vraiment étrange, ça ne m'était jamais arrivé avant.

Un bruit bizarre provenant du monitoring me sors de ma transe.

Je cours vers ce dernier et voit que les battements de cœur d'Aïden se font de plus en plus irréguliers.

Je m'empresse d'appuyer sur le bouton d'alerte et d'attraper le masque à oxygène. Je lui maintient au niveau du nez et lui dit de respirer en même temps que moi.

Mais la panique l'envahit et il perd rapidement le fil. Les médecins de gardes tardant à arriver, je rappuie sur le bouton.

Je réconforte Aïden du mieux que je peux. Ne sachant plus quoi faire, je pose ma main sur sa joue et bloque mon regard dans le sien.

"- Calme toi Aïden, tout va bien. Respire en même temps que moi et tout va bien se passer."

Instantanément, sa respiration se calme et il arrive à suivre ma respiration au bout de quelques instants. Je garde mon regard bloqué dans le sien et finit par lui retirer le masque à oxygène quand j'estime qu'il peut de nouveau respirer seul.

Mon cœur se serre quand je vois une larme dévalée sa joue. Qu'est ce qui m'arrive ? C'est pourtant pas la première fois que je vois un patient pleurer après une insuffisance respiratoire.

J'essuie l'unique larme qui a réussi à s'échapper et le sers dans mes bras. Il s'accroche à moi comme à une bouée de sauvetage.

Je le berce lentement comme le ferai une mère avec son enfant. Au bout de quelques minutes, sa respiration calme me fait comprendre qu'il s'est endormi, je le cale donc comme il faut dans le lit.