MALSAIN

Chapitre 1

Vingt ans plus tard

Sénégal

Marianne Camara

Me voilà sur le chemin du retour, la tête pleine d'appréhension, en vingt ans d'existence, c'est la toute première fois que je rentre aussi tard.
Il est 22h ou 23h je n'en sais rien puisque mon téléphone est éteint, mes parents doivent être mort d'inquiétude. Qu'est ce qui m'a pris d'aller à ce restaurant avec mes camarades de classe sans demander la permission à mes parents? Il faut dire qu'eux aussi me couvent comme si j'étais encore une petite fille mais je les comprends puisque que je suis enfant unique, je suis comme la prunelle de leurs yeux. Ils ne me laissaient jamais sortir, me servant toutes sortes d'excuses. Je comprends que c'est pour me protéger mais ils en font trop eux aussi, il vaudrait mieux qu'ils me laissent vivre des expériences, faire des erreurs et apprendre de mes erreurs, j'ai quand même vingt ans, je suis majeure et je dois croquer la vie à pleine dents, à part ça ils sont des parents formidables et je les aime beaucoup.

Je marchais rapidement en pensant à l'excuse que j'allais sortir pour mon retard quand tout d'un coup, un homme d'une grande carrure se pointa devant moi avec un couteau à la main.
Je vous jure que j'allais me pisser dessus, tellement je suis effrayée. C'est bête de mourir si jeune, à cette âge surtout, je devais me marier; fonder une famille. J'ai jamais eu de petit ami; ni n'ai eu droit à mon premier baiser donc je me devais de lutter pour sortir de cette situation.

Pour commencer il fallait que je brise le silence.

-s'il vous plaît Monsieur, ne me faites pas de mal, je veux juste rentrer chez moi!

-qu'est ce que tu fais seule et à cette heure dans cette rue?

-que voulez vous? De l'argent? Tenez! Prenez tout! Mon sac si ça vous chante mais laissez moi tranquille.

- une jeune fille ne devrait pas traîner à cette heure, surtout une si belle jeune fille comme toi.

Il concluait sa phrase en me faisant une caresse sur la joue, au lieu de me répugner, je voulais qu'il continue. A croire que je suis suicidaire.

Et puis ce mec là est ce que ça va? Au lieu de prendre tout ce qu'il veut et de me laisser tranquille, il me tape la discussion.

Il commence sérieusement à m'énerver.

-écoutez Monsieur, j'ai l'impression de m'adresser à un mur, vous savez quoi? Faites ce que vous voulez et qu'on en finisse. Violez moi puis tuez moi avant de me décapiter et de me jeter au loin mais je ne supporte pas votre silence. Soit vous faites ce que vous avez à faire soit vous me laisser partir.

"Dit donc tu es téméraire ma biche"

"Conscience ta gueule"

N'y prêtez pas attention ma conscience et moi adorons discuter.
Mais pour le moment il faut qu'on s'occupe de ce Monsieur là devant nous.

En parlant de lui il se rapprocha de moi et m'effleura une seconde fois la joue et comme vous l'avez deviné j'ai aimé.

-tout doux ma jolie! Waouh! Tu as de l'imagination, je ne te veux aucun mal, mais à l'avenir, évite de traîner par ici car ça peut être dangereux, aujourd'hui, tu as eu la chance d'être tombé sur moi et que je sois de bonne humeur, heureusement pour toi, parce que si mes compagnons t'avaient vu, tu ne payerais pas chère de ta peau. Vient je te raccompagne chez toi.

Il me saisit le bras me faisant avancer sans demander mon avis.

What? Qu'est ce qui vient de se passer? Quelqu'un pour m'expliquer?