Chapitre 15 : Pour toujours et à jamais

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« Parce que je... Parce que j'aime les hommes, dit-il sèchement.

Je le fixe un moment ne sachant quoi dire, mes larmes menacent de couler, mais son visage triste ne fait que confirmer ce qu'il vient de dire. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres et j'essaie de parler :

- Tu blagues là, je lui demande en me retenant d'éclater de rire.

Il prend une expression sévère, ce qui ne fait que me pousse à éclater de rire. Je ris tellement que j'en ai les larmes aux yeux. Je m'arrête subitement en entendant la voix grave de mon oncle :

- Est-ce que j'ai l'air de rire, me dit-il avec un regard sévère.

Bon, soyons sérieux. Quelle honte y a-t-il à aimer les hommes. Dans la plupart des civilisations, les hommes aiment les femmes et les hommes alors où est le problème ?

- Mais pourquoi tu en fais un drame ? Les Romains le font, les Grecs le font, les Perses le font, les Égyptiens le font même les Gaulois le font alors où est le problème, je lui demande sans comprendre.

Il pousse un énième soupir en levant les yeux au ciel avant de fixer avec un regard meurtrier. Qu'est-ce que j'ai dit encore ?

- Le problème, c'est que nous ne sommes pas Grecs, Perses, Égyptiens, Gaulois où tout ce que tu veux ! On est juifs, dans une famille dans laquelle les hommes n'aiment que les femmes depuis des générations, hurle-t-il énervé.

En même temps, s'ils aimaient tous les hommes, nous n'en serions pas là. Nous ne serions pas là tout court, mais bon... Une chose m'intrigue, comment est-ce qu'il l'on sut, ce n'est pas comme s'il avait demandé un homme en mariage ? Si ?

- Ils l'ont appris comment, je demande intriguée.

Il me fixe un moment puis comme par miracle, il se met à sourire bêtement en fixant un point qui semble se trouver sur le plafond puis rougit légèrement. Je suis ravie de savoir que je suis capable de faire sourire un cadavre ambulant, mais ce n'est pas ça qui va me donner ma réponse.

- Ils m'ont vu l'embrasser, dit-il honteux.

Bon, ce n'est pas si grave, ce n'est pas comme si c'était un sacrilège. C'est tout à fait normal. Même si j'aimerais bien savoir qui est ce " l' "qui aurait pu devenir mon beau-père. Une autre question me vient à l'esprit. Depuis toutes ses années, ce n'est que maintenant qu'ils le voient ? Les hommes qui aiment des hommes, c'est aussi vieux que le monde. Ce n'est pas parce qu'Eliyah aime les hommes que le ciel va nous tomber sur la tête.

- Et c'est seulement maintenant qu'ils te voient, je demande assez surprise.

Il me regarde avec des yeux ronds. C'est assez drôle. Il a l'air tellement perdu que s'en est presque comique. Je me remets à rire sous le regard hébété de mon oncle. En y regardant de plus près, je me rends compte qu'il a une vague ressemblance avec les carpes, une sorte d'air de famille. Je me mets à me rouler par terre tandis qu'il se retient de rire. Si seulement il savait tout ce qui se passe dans ma tête.

- C'est-à-dire, demande-t-il d'un air à la fois curieux et menaçant.

Comment dire...

- Je t'ai vu une fois, dis en me remémorant la scène.

C'était un mois avant l'incendie, je l'avais vu embrasser un jeune homme plus vieux que lui. Je me rappelle que ça m'a fait bizarre, non pas que je n'avais jamais Vu deux hommes s'embrasser. Je n'avais tout simplement jamais vu mon oncle embrasser qui que se soit avant ce jour. Ma réaction était plus proche de beurk ! Que... de... Ooooh ! Je n'ai rien contre le fait de tomber amoureux d'une personne ayant le même sexe que soit mais sérieusement. Mettre sa langue dans la bouche de quelqu'un tandis que cette même personne fait de même avec ta bouche, c'est dégueulasse. N'empêche qu'il reste mon " papa " alors...

La Fille De CléopâtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant