Je t'aurai un jour mon gars...

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S'il est une qualité indispensable à un flic, c'est bien d'être obstiné, voire... extrêmement obstiné ! Et ce mot me semble bien approprié à l'aventure qui va suivre.

La dernière fois, je vous avais laissé sur une enquête mettant en scène, c'était le cas de le dire, un metteur en scène et un flic plutôt persuasif. Cette fois-ci, voici un flic disont obstiné.

Encore une fois, cette aventure va commencer aux plaintes. Je tiens à dire à tous ceux qui vont entrer dans la police et plus spécialement à la Police Judiciaire, les plaintes, c'est un vivier d'excellentes affaires. C'est certain que c'est chiant mais c'est là où tout se passe. Les petites et les grandes misères du monde viennent s'échouer, un jour ou l'autre devant le flic de permanence. Si ce flic a les oreilles, le cerveau et le cœur ouverts,(NDA: un peu narcissique papa non ? X) il va lui arriver ce qui suit :

Une file d'attente s'étire de la place d'Italie à la porte du commissariat central. Il n'est même pas 09H00 et déjà il me semble que tout Paris se soit donné rendez-vous pour nous pourrir la journée aux plaintes.

- Fred, c'est ton tour d'ouvrir la boutique ce matin , dis-je à mon pote d'infortune. Mais fais gaffe à toi, ils sont nombreux à vouloir se plaindre ! Va pas te faire écraser par cette meute de pleureurs !

C'est un lundi matin. Un début de semaine comme j'en connais déjà quelques-uns à la PJ. Une horde de soucis, un panel de misères. Des pauvres vieux qui se sont fait arracher leurs porte-monnaie au marché du samedi(NDA : les pauvres !). Des retours de week-end, quand on découvre que des margoulins, pour ne pas s'acheter une télévision sont venus piquer la vôtre dans le salon pendant votre absence, voire un fils ou une fille qui, après une engueulade méritée sont allés vivre une nuit d'excitation en fuguant du domicile parental et trois jeunes BCBG, foulard Hermes autour du cou et chaussures Burberry aux pieds qui patientent dans la salle d'attente.
Je leur jette un coup d'œil, tout en remplissant le formulaire idoine pour le vol de l'autoradio d'un pauvre travailleur qui ne pourra plus écouter NRJ pendant quelques temps.

- Mais oui m'sieur, je vous comprends. Oui, je sais, on n'est jamais là quand il faut ni où il faut. Ah ça oui, je suis d'accord avec vous, pour mettre des PV de stationnement y'a toujours des flics, mais pour arrêter les voleurs d'autoradio y'a plus personne ! Je vous comprends m'sieur .

J'affiche un sourire devant les sarcasmes que m'adresse mon plaignant du moment. On est habitué à ces conneries. On ne les écoute même plus, ceux qui nous racontent toujours les mêmes sornettes. Les flics ceci, les flics cela et patati et patata. Causez beaux merles en tout cas quand vous êtes dans la merde c'est toujours le 1 et le 7 que vous faites sur votre téléphone alors laissez-nous bosser.

- Allez-y, m'sieur et n'oubliez pas de voir avec votre assurance, avec un coup de bol vous pourrez vous acheter un autoradio de meilleure qualité que celui qui vous a été volé !

Enfin, il me lâche, se lève et laisse le champ libre à mes 3 jeunes qui ne semblent pas être à leur place ici.

- Que puis-je pour vous messieurs ?

- Heu, alors voilà. C'est pour déposer plainte, enfin heu, pas déposer plainte vraiment, juste pour vous dire que, heu, nos cartes bleues, ben, on les a plus ", me répond celui qui semble être le plus âgé du groupe.

- Comment ça vous les avez plus ? Vous avez été volé, vous voulez déposer une plainte pour ça, et d'abord comment ça c'est passé ?

- Non... Enfin ouais, les cartes sont volées, mais on veut pas déposer plainte. On doit juste avoir un papier pour nos banques, c'est ce que nous a dit le directeur de l'école...

- Quelle école ? Je comprends rien à votre histoire. Vous savez, le plus simple serait de me dire ce qui se passe comme ça je pourrais vous dire ce que l'on va pouvoir faire ok ?

Il me semble qu'ils se ratatinent encore plus sur leurs chaises. Chacun se regarde et personne n'ose prendre la parole.

- Bon. Alors voilà. Vendredi soir, j'étais dans ma chambre à l'internat quand quelqu'un a frappé à la porte . C'est le plus courageux qui a décidé de me parler.

- Continuez, je l'encourage, car je sais qu'une confession c'est pas évident à mener à son terme.

- Alors, bon, on frappe et je demande qui c'est. C'était mon pote Jean-Christian qui était à la porte. Hein Jean-Chris c'était toi ?

Le jeune blond à sa droite pique son fard et répond que oui mais d'une voix si petite que je me demande même si je n'ai pas rêvé sa réponse.

- Alors, comme c'était mon ami, j'ai ouvert la porte, mais il était pas seul. Il était avec un, vous savez, heu un nord-africain que je ne connaissais pas. Y avait deux autres types avec eux. J'ai pas compris tout de suite que ce n'était pas des copains de Jean-Chris. J'ai pas vu que Jean-Chris il était pâle et que le type, il le poussait avec un couteau dans le dos alors quand j'ai vu ça j'ai eu peur !

- C'est quoi cette histoire de couteau et de type ? dis-je à l'adresse du fameux Jean-Chris.

- Ben, j'étais en train de revenir dans ma chambre après ma douche, quand un type, un comme il a dit mon pote, m'a attrapé et m'a conduit dans ma chambre. Il m'a demandé ma carte bleue et mon code. Il m'a piqué mon portable et il m'a demandé si j'avais des copains dans l'école. Je lui ai dit oui et il m'a emmené. Il était avec deux potes à lui. Ils nous ont réunis dans la chambre de Bruno et ils nous ont piqué nos cartes bleues, nos portables et on a dû signer des chèques en blanc...

- Deux d'entre eux ont quitté la chambre, en nous laissant sous la garde du dernier avec le couteau et ils sont allés retirer de l'argent, et que si c'était pas les bons codes ils nous feraient la peau , reprend celui qui se prénomme Bruno, à un moment celui qui nous gardait a reçu un coup de téléphone il a dit "ok" et il s'est enfui. Hier, on en a parlé au directeur mais il nous a dit qu'il ne fallait pas déposer une plainte, comme quoi son école privée aurait des soucis. Mais bon faut des papiers pour les cartes bleues hein ?

- Je vais prendre vos déclarations mais il va falloir aussi que la police enquête, ça c'est certain. Va falloir qu'on trouve vos voleurs. Et d'ailleurs plainte ou pas plainte, je vais enquêter , je leur réponds.

- Mais heu, il va pas falloir qu'on les reconnaisse quand même ? On a peur d'eux nous !

Ils me font pitié ces pleutres, mais c'est pour eux que je suis devenu flic et pas seulement pour arrêter des voleurs d'autoradios.

Oh, je vous l'dis tout de suite que ça n'a pas été difficile de les retrouver ces minables. Ils étaient entrés dans l'école pour aller voir une copine à eux. J'ai dû être un peu persuasif avec la nana en question qui voulait pas balancer son copain. Je lui ai décrit la garde à vue et tous ce que cela engendre, affinant le tout de regards noirs et de mots hurlés devant son visage de jeune rebelle et elle m'a donné le nom du mec qu'elle s'était promise de pas balancer.

Deux ou trois recherches dans nos fichiers et on en a serré deux. Mais pour le chef du gang, impossible de lui mettre la main dessus. La seule adresse que j'avais c'était celle de ses parents et ils refusaient de me dire où était leur fils chéri.

Aujourd'hui, une petite écoute téléphonique aurait réglé le problème mais à cette époque c'était réservé aux affaires de crimes alors... Tous les jours, pendant une année entière, j'ai interrogé nos divers fichiers. Je savais qu'il ferait un jour une erreur qui me permettrait de lui mettre la main dessus. C'était devenu quasiment une obsession. Chaque soir, avant de rentrer à la maison, un tour dans nos fichiers.

Un soir ressemblant à tous les autres soirs, j'ai encore questionné nos bases de données et... une adresse avait changé sur sa carte de séjour. Il avait enfin commis l'erreur que j'attendais. Le lendemain matin à 06H00, nous étions à sa porte. On a frappé. Il a ouvert, je me suis jeté sur lui pour le maîtriser. Il était costaud le bougre. Nous nous sommes effondrés sur son lit (NDA: perturbant l'image de mon père X) et pendant que je lui bloquais la tête, j'ai murmuré à son oreille.

- Tu te souviens des bourgeois du 13ème ? , il a cessé de se débattre et il nous a suivi sans difficulté.

Vous avez dit opiniâtre... J'aime bien ce mot aussi !

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J'espère que ça vous auras plus ! Je vais essayé de posté un peu plus mais j'ai pas toujours le temps XD

A+

[OS] les folles aventure d'un policierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant