A coeur et à sang - Peter

Ce que tu caches Part 1

Mon réveil affiche 6:30. C'est le grand jour ! Je me lève d'un bond, boostée par l'adrénaline. Cette journée sera importante pour mon intégration. J'ouvre mon placard et en sort mon uniforme, que je regarde avec une certaine appréhension mélangée à l'excitation. Je me dirige vers la salle de bain pour me changer.

J'enfile un chemisier blanc et superpose le beau pull en cashmere grenat au blason unique. Il représente une manticore, un lion ailé aux cornes de chèvres et la queue d'un scorpion. C'est une chimère dotée d'une intelligence développée, qui représente le mal et l'instinct bestial. Elle commet ses méfaits en toute connaissance de cause et a la faculté de charmer les humains, sa proie favorite. Je suis surprise du choix de ce symbole ; c'est une étrange association pour une école.

J'enfile la jupe noire, un peu courte à mon goût, et me dirige vers la chambre de Lorie pour la lever et la préparer pour l'école. Lorsque j'ouvre la porte, elle est emmitouflée sous sa couette. Je tire les rideaux et aère la chambre pour lui donner le temps d'émerger. Je m'assoie sur le rebord du lit et m'adresse à elle tendrement, pout la sortir de son état de somnolence. Cependant, elle ne somnole pas et boude en boule dans son lit.

- Qu'est-ce qu'il se passe Lorie ? dis-je désarçonnée.

- Je ne veux pas y aller ! crie-t-elle.

- Pourquoi ça ? Tu ne veux pas retrouver tous tes copains ?

- Je n'ai pas de copains ! Ils sont trop nuls et bêtes !

- Lorie, ne dis pas ça, ce n'est pas gentil !

Elle se redresse, debout sur le lit, si rapidement que j'en sursaute.

- Je suis gentille ! JE SUIS TOUJOURS GENTILLE ! C'est des imbéciles inutiles ! Ils ne comprennent rien ! ILS NE SONT RIEN !

- LORIE ! Tu ne peux pas parler comme ça! Ce sont des enfants, comme toi ! Peut-être que tu ne partages pas beaucoup de points communs avec eux, mais tu ne peux pas les dénigrer. C'est quelque chose que je n'accepte pas ! dis-je avec fermeté.

Elle se retourne vers moi, folle de rage, les yeux larmoyants, et je jurerai qu'ils ont viré au rouge, lorsqu'elle me tire vers elle avec une force surprenante, plongeant ses yeux dans les miens, le regard flamboyant.

- Tu n'as pas le droit de me donner des ordres ! Tu es là pour moi et tu dois faire ce que je te dis ! TU N'ES RIEN ! NI POUR MOI, NI POUR MES FRERES ! hurle-t-elle, un regard dédaigneux sur son visage, déformé par la rage.

Puis elle me repousse avec une telle puissance que je tombe du lit. A ce moment tout devient floue. Je ne réalise pas ce qu'il se passe. J'entends des pas qui résonnent comme un bruit sourd dans ma tête. Des voix qui se haussent. Des pleurs... des gens en mouvement dans la pièce. Puis une silhouette se poste devant moi, une main sur mon épaule, me ramenant petit à petit à la réalité.

Nicolae porte Lorie dans ses bras, et tente d'apaiser ses pleurs. Il lui caresse les cheveux affectueusement et lui chuchote des paroles que je n'arrive pas à entendre.

Je regarde autour de moi et voit des éclats de verre partout. Mes yeux se posent alors sur Peter, qui me parle, l'air inquiet. Je le regarde sans comprendre, je n'arrive toujours pas à déchiffrer ses mots.

- ELENA ! ELENA !

- Qu'est-ce ce qu'il s'est passé ? D'où sort tout ce verre ?

- J'avais dit que c'était une mauvaise idée ! dit Drogo dans l'encadrement de la porte.

- Drogo ça suffit ! Nous n'avons pas besoin de ça pour l'instant. Si tu n'apportes pas ton aide, laisses nous ! lui dit Nicolae avec férocité.