Ce que tu caches Part 4.

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Nous rions de bon cœur avec Nicolae lorsque nous arrivons dans le hall. Je m'immobilise quelques instants lorsque je vois Peter dévaler l'escalier dans notre direction. Il s'arrête brusquement lorsqu'il m'aperçoit. Ses traits sont tendus, affichant son trouble.

- ELENA ! J'étais mort d'inquiétude ! Je partais te chercher ! Excuse-moi pour ce matin ! Je n'aurai pas dû te dire ça... je ne voulais pas.... débite-t-il la voix cassée par le remord.

Nicolae le regarde surpris. Puis nous adresse un « je vous laisse » entendu à mon intention. Il a raison, Peter et moi devons parler.

- Je vais bien Peter ne t'en fais pas. dis-je d'un ton qui se veut rassurant.

- J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose, je m'en serais voulu jusqu'à la fin des temps. Je n'aurai pas dû te laisser, j'aurai dû tenir tête à Sarah et m'expliquer avec toi. Je t'ai vu partir après les cours et j'ai cru...

- Doucement Peter, dis-je en riant. Je n'arrive plus à te suivre ! Tu as un instant ? On pourrait poursuivre cette discussion dans ma chambre, on sera plus tranquille.

Peter acquiesce et m'emboite le pas. Il ne dit rien jusqu'à ce que nous arrivions à hauteur de ma porte. Il semble hésiter un instant avant de pénétrer dans ma chambre. Timidement, il reste collé au mur, n'osant prendre plus de place dans mon espace ; visiblement stressé par la discussion qui s'annonce. Je décide de le laisser parler, avant de lui avouer que je suis au courant de sa nature. Je sens que notre altercation de ce matin est liée à cela, et je peux le comprendre.

Je m'assoie sur le lit et tape la couette à côté de moi du plat de la main, pour inviter Peter à me rejoindre. Il s'exécute immédiatement.

- Je t'écoute.

Il prend une grande inspiration et semble chercher la meilleure combinaison de mots dans sa tête avant de laisser sortir ses pensées.

- Je sais que je t'ai blessée ce matin dans la voiture. Crois-moi, ce n'était pas mon intention...

Il me jauge du regard mais je ne réponds pas pour le pousser à s'expliquer d'avantage.

- Tu as très vite pris de l'importance pour moi, et quelque part, j'ai eu peur. Tu n'es là depuis que quelques jours, et c'est comme si je te connaissais depuis longtemps. Je ne voulais pas que tu sois si proche de moi, je ne veux pas te blesser.

- Tu ne me feras jamais de mal !

- Je ne sais pas... puis je t'ai vu avec Loan à midi... Pas lui... me dit-il avec douleur.

- Loan est un gland !

Peter étouffe un petit rire et arque un sourcil inquisiteur.

- Il ne te plait pas ?

- Pas du tout !

- Toutes les filles sont dingues de lui...

- Apparemment pas !

- En même temps je ne suis pas surpris, te connaissant...

- Ce n'est pas un vampire mignon et attentionné...

- Ah ça ... lâche-t-il avant de réaliser ce que viens de dire.

Il redresse la tête vers moi, comme s'il venait d'être frappé par la foudre. Je sens qu'il se retient de parler pour éviter de dire une bêtise. Je le regarde un instant se décomposer devant moi et afficher de nouveau son air maussade. Celui qui me donne l'impression qu'il vit dans un autre monde dont le seul lien avec celui dans lequel je vis est son enveloppe charnelle.

A coeur et à sang - PeterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant